Sainte Macrine – Sainte Colombe – Sainte Pezenne (1/4)

Lettres poitevines

Oublier Sainte-Macrine, après avoir promis de ne pas le faire ! C’est impardonnable ! Heureusement qu’à la minute de vous envoyer cette lettre, je m’en aperçois, je peux encore réparer ma faute.

Je ne vous parlerai pas du dernier pèlerinage, le 6 juillet. En qualité de fidèle de la Sainte, vous y avez pris part. Je n’y assistais pas. Vous en savez donc plus long que moi à ce sujet. J’ai recueilli pour vous quelques renseignements historiques et légendaires. (Mon fameux dictionnaire n’y est pour rien, il est muet en la matière.), je les dois à la bibliothèque de Niort et à l’obligeance d’amis compétents, les voici :

Comme toujours, les savants ne sont pas d’accord; les uns font naître Sainte-Macrine en Espagne, les autres aux bords de la Sèvre. Dom Chamard prétend qu’elle vécut au IVe siècle, les Bollandistes au IXe. L’abbé Largeault suppose qu’elle n’est jamais venue en France de son vivant, mais que les reliques rapportées dans notre pays ont pu être l’origine des légendes. Si vous avez une autre opinion, dites-la, j’enregistrerai. J’ai lu les légendes, elles sont d’une grâce toute spéciale. Cette lecture repose des journaux de mode et des romans épicés où s’oblitère le sens délicat du goût. Les légendes diffèrent entre elles sur plusieurs points, elles ne se retrouvent que sur un seul : La Sainte est en butte à des entreprises criminelles, elle les évite par une fuite que protège le miracle. Pour échapper aux poursuites, elle quitte l’Espagne, traverse la France, et après une marche de sept jours, avec sa sœur Colombe et leur compagne Sainte-Pézenne, elle atteint le pagus du Poitou. Au moment où l’on va s’emparer d’elle, un champ d’avoine pousse subitement; les épis hauts et droits la dérobent à la vue des poursuivants. Dans une autre légende, son persécuteur est le terrible Salbart, seigneur du château dont on voit encore les ruines, près d’Echiré. La chasse commence à l’endroit que l’on appelle actuellement Saint-Maxire et se continue le long de la Sèvre. Sainte-Macrine, épuisée, va tomber au pouvoir du chasseur, mais les eaux de la rivière s’enflent, montent et retombent sur ses bords, en s’avançant à la rencontre de Salbart et des siens. La Sainte est sauvée. Depuis ce temps, la Sèvre possède un nouveau lit, l’ancien s’est desséché, l’herbe y croit et les moissons s’étalent au grand soleil.

 

Un détail archéologique :

Près de la fontaine située sur le point culminant de l’Ile de Magné, non loin de la chapelle, se trouve le champ des Idoles, et, tout autour, on rencontre des fragments de tuiles romaines. C’est là que passait la voie romaine de Saintes à Angers, traversant les gués de Mennevault et de Maurepas. L’une des fontaines est nommée la fontaine des Horteaux (hortorum des jardins) dans un site ravissant, dit la gravée des Horteaux.

Août 1898 – Jean Duc

Lettres poitevines – (Février 1899) – Jean Duc – 1900 — page 11

Remarque importante :

Avant le Moyen-âge, le Marais Poitevin n’est pas aménagé, il faut alors imaginer la géographie des lieux autrement … C’est l’objet de l’article suivant, exposé de Mr Lary à Société de statistique du département des Deux-Sèvres où il mentionne le lieu stratégique qu’était Epannes à l’époque romaine. On verra plus loin le lien avec les légions romaines et l’Espagne.

 

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Mémoire lu à la séance générale de la Société de Statistique

par M. Lary, vice-président

Aujourd’hui il est, à mes yeux, hors de doute que, sans compter les lignes transversales, deux grandes lignes de communication, ignorées des antiquaires, parcouraient le midi de notre département dans deux directions perpendiculaires l’une à l’autre ; la première, se dirigeant de l’est à l’ouest, continuait la voie romaine reconnue entre Poitiers et Saint-Maixent et Saint-Pompain, jusqu’aux rivages de l’Océan ; la reconnaissance de cette voie a été l’objet d’une note, déjà publiée, que les convenances et la sévérité de nos règlements m’interdisent de reproduire devant une assemblée à qui nous destinons, à juste titre, les prémices de nos publications. La deuxième voie partait de Saintes et ouvrait une communication directe avec la ville de Nantes (portus Namnetum) ; elle se dirigeait par conséquent du sud au nord, en franchisant, ce qui est digne d’attention, les marais de la Sèvre au point où ils avaient le moins d’étendue et où ils offraient un trajet plus facile ; de là, elle convergeait avec la première vers le même passage de l’Autise à Santon (fines Santonum). J’ai suivi pas à pas ce chemin, encore existant, depuis les environs de Coulon jusqu’au village de Mallevault (charente-Inférieure) ; j’ai soigneusement noté toutes les circonstances de ce parcours, et c’est le travail de cette exploration, entièrement inédit, que la société de statistique a cru capable de vous intéresser.

A deux kilomètres environ au-dessus de Coulon et presqu’en face de la métairie appelée Maupasset, nous avons reconnu, M. le curé de Coulon, M. Faribaud et moi, un empierrement jeté dans toute la largeur de la vallée qui n’a pas moins d’un 1/2 kilomètre dans cet endroit cette chaussée, de 10 mètres de largeur, est encore visible au fond des fossés transversaux et dans le double lit de la rivière on la retrouve, en sondant le sol de la prairie à une profondeur moyenne de 1 mètre 50 centimètres, et il est évident qu’elle était destinée à unir les deux berges de la vallée avant que la main du temps et les alluvions de la Sèvre n’eussent élevé le terrain au niveau où il est parvenu. Cet atterrissement qui n’a pas moins de 2 mètres de puissance, a dû refouler les eaux de la mer dont le flux d’après une tradition locale, se serait autrefois fait sentir jusqu’au-dessus de Coulon. N’est-il point, en effet, vraisemblable que la chaussée reconnue par nous fut construite à la limite des eaux douces et des eaux salées, et cette circonstance n’expliquerait-elle pas l’élévation progressive du sol de la vallée ? La barre de Damvix n’est-elle pas elle-même le produit contemporain de ce conflit entre la mer et les eaux de la Sèvre ? Je ne veux pas discuter, une opinion, lorsque je n’ai qu’à énoncer un fait; mais je dois faire une remarque qui ne paraîtra ni hors de propos, ni sans intérêt, au moment où des projets de canalisation préoccupent tous les esprits. Un curieux Mémoire de notre plus érudit collègue, M. de La Fontenelle, nous a fait connaître cette charte singulière octroyée en 1262 par Marguerite de Flandre aux négociants Niortais qui faisaient le cabotage entre le port de Niort et celui de Gravelines il fallait donc que le régime des eaux de la Sèvre fut alors assez puissant pour des navires capables de faire un trajet aussi long et aussi périlleux, et il est très vraisemblable que si l’on baissait aujourd’hui le plafond de la rivière de 2 mètres épaisseur de l’atterrissement, les bâtiments d’un égal tonnage pourraient encore remonter jusqu’à Niort. Quoiqu’il en soit d’une remarque que les études de nos ingénieurs développeront d’une manière plus complète, j’ajouterai que le pré le plus voisin de Maupasset, et sous le sol duquel a dû passer la voie s’appelle encore le Pré Chaussé ou de la Chaussée.

De ce point, la voie se dirigeait au sud par la chapelle de Sainte-Macrine sur le deuxième passage de la Sèvre appelé le Gué de Mennevault ici, la chaussée est bien mieux conservée et plus apparente qu’à Maupasset l’empierrement est d’une extrême solidité; il brave depuis des siècles le fréquent passage des voitures pendant l’été et les rudes attaques des inondations pendant l’hiver en y comprenant les abords de la rivière, il n’a pas moins de 400 mètres de long sur une largeur de 12 à 15 mètres. Je n’ai trouvé sur toute l’Ile de Magné aucun indice, aucun vestige que l’on puisse avec certitude attribuer aux Romains cependant, à défaut de preuves matérielles et parlantes la critique peut faire tourner au profit de la vérité les considérations morales que je vais exposer. Les bruits traditionnels que j’ai soigneusement recueillis, signalent plusieurs antiques voies sur l’Ile de Magné, et au gué, l’existence d’un pont dont la fondation et même la destruction remonteraient à une époque très reculée la même tradition ajoute que la chaussée du gué et deux autres passages situés à l’est de la chapelle, seraient l’œuvre de l’intervention de Sainte-Macrine qui, vivement poursuivie par les ennemis de son repos, aurait à l’instant obtenu de l’assistance divine les moyens de passer la rivière à pied sec. Notre siècle, fier de ses progrès et de ses lumières, accueille, je le sais, avec un sourire dédaigneux, ces vénérables croyances des temps antiques mais l’observateur philosophe en fait une autre estime pour séparer ce que la pieuse crédulité des peuples et l’ignorance des temps barbares ont mêlé à la vérité historique, il fait passer cet alliage au creuset de la critique, et de là jaillissent par fois des traits de lumière.

Ne connaissons-nous pas, en effet, cette tendance universelle des préjugés populaires à attribuer à des êtres supérieurs les travaux qui, par leur masse ou leur indestructible solidité, semblent user la lime du temps et défier le marteau des hommes plus puissant encore ? Ne savons-nous pas notamment que les populations Poitevines sont persuadées que les restes des monuments romains, sont l’œuvre d’un pouvoir surhumain personnifié sous le nom de Mélusine ? Tant fut vive et profonde l’impression qu’a laissée dans l’esprit des peuples le passage sur la terre des Gaules, de cette immortelle nation dont le sang se confondit avec celui de nos ancêtres, dont le nom magique fait encore tressaillir nos cœurs, et devant laquelle doit s’incliner l’orgueil des nationalités modernes. A mes yeux, si les naïves et pieuses croyances du peuple attribuent à Sainte-Macrine la fondation des passages dont j’ai parlé, ces travaux doivent être l’œuvre des siècles les plus reculés. Je veux aller plus loin en précisant mieux ma pensée.

Les superstitions du paganisme ont résisté longtemps, on le sait, aux louables efforts des apôtres chrétiens elles ne sont pas tellement détruites qu’il n’en reste quelque vestige dans les croyances contemporaines. Je pourrais citer plus d’un canton où sous un vocable chrétien le peuple continue, sans se douter de son erreur, le culte de l’Apollon ou de l’Hercule Gaulois le respect religieux pour certaines pierres et surtout pour les fontaines, a été plus vivace encore. Les sources de Sainte-Macrine, placées sur trois voies qui convergent vers la chapelle et jaillissant comme par miracle des flancs d’un coteau aride et qui domine au loin la contrée, offraient à l’homme des champs et au voyageur altéré des eaux pures et rafraîchissantes elles durent provoquer la reconnaissance publique, à une époque où les lois de l’hydrostatique étaient sans doute bien peu connues si plus tard on crut observer des propriétés hygiéniques dans ces bienfaisantes sources, il n’en fallut pas davantage pour les diviniser et les rendre l’objet de pratiques superstitieuses. Les ministres du christianisme, voulant briser les derniers liens qui retenaient les peuples dans un culte matériel, mais trop habiles pour heurter de front des usages dont le motif était au surplus respectable les placèrent, en les épurant, en les spiritualisant, sous le patronage d’un nom révéré. C’est ainsi que la dévotion à Sainte-Macrine, qui parait remonter aux premiers siècles de notre ère, aura succédé à un autre culte et à d’autres hommages, et je ne voudrais pas affirmer qu’elle ne contient pas, aujourd’hui même, quelques traces de son origine.

Ces considérations Messieurs, ne m’ont pas éloigné de mon but; elles prouvent incontestablement que des voies très anciennes traversent l’Ile de Magné, et c’est ce que je voulais établir.

Je passerai sous silence une inscription latine à la louange de Bacchus, placée sur la porte d’une maison du Gué; le poète remercie le Dieu de la vigne d’avoir déployé sur les coteaux voisins toute la richesse de sa parure, toute la magnificence de ses bienfaits ce dithyrambe, tout parfumé de fleurs et d’exagérations poétiques, n’est remarquable que par un contraste assez singulier. Il serait aujourd’hui difficile de trouver autour du gué et dans un rayon d’une lieue, un seul cep de vigne d’ailleurs l’inscription est évidemment du quinzième ou du seizième siècle, époque féconde en inscriptions latines, et dont je n’ai point à m’occuper en ce moment.

De ce point, la voie porte directement au Pont d’Épanne bien que dans un état peu viable, elle est encore fréquentée, par les habitants de la Saintonge surtout. Elle n’offre, dans ce trajet, pour tout vestige de son ancienne importance, que des traces clairsemées des fossés qui la limitaient et qui dessinent encore sa largeur primitive souvent ces fossés ont été comblés et nivelés par la charrue, mais on en distingue la place aux dépressions très apparentes qu’ils ont laissées dans les champs voisins et à la vigueur de la végétation. De plus, la voie sert de limite dans ce parcours aux communes de Sançais et d’Amuré d’une part, et à celle de Rohan-Rohan.de l’autre; et les archéologues savent bien que c’est là un indice d’une ancienne communication. La chaussée d’Epanne, appelée le Pont de Cèse (Pons Caesaris), indépendamment de son étymologie toute romaine, a été évidemment construite pour le chemin qui vient du Gué et non pour la grand’route qui en a profité, mais qui a été forcée de s’infléchir d’une manière très sensible à l’entrée et à la sortie des marais de la Courance. Depuis le Pont jusqu’à Usseau, la voie prend un caractère plus marqué son exhaussement au-dessus du terrain devient parfois remarquable à Usseau et au-delà, ces signes se multiplient et sont de plus en plus sensibles. Les travaux exécutés pour améliorer le chemin moderne, ont mis à découvert les restes d’un ancien pavé, et j’ai moi-même remarqué ces anciens vestiges dans des sections faites aux berges élevées de la route pour le passage des voies transversales. Ici, la tradition est unanime pour attester l’antiquité et l’importance de cette communication bien qu’elle rende encore de grands services aux populations voisines, j’ai entendu les habitants d’Usseau exprimer d’amers regrets sur l’irréparable perte des avantages que répandait dans le pays le passage d’une grand’route.

A peine entrée dans la Charente-Inférieure, la voie, continuant à se diriger selon la ligne droite qu’elle a constamment suivie jusqu’ici, traverse deux villages dont le nom est caractéristique : le premier s’appelle la Chaussée de Marsais et le deuxième la Chaussée de Saint-Félix. J’ai vu dans l’intervalle qui sépare ces deux villages, l’ancien pavé de la voie  composé de quartiers rectangulaires de bel échantillon, mais bouleversé par ordonnance municipale pour les besoins de la commune il est vrai  que l’axe de la route s’étant dérangé et ne coïncidant plus avec la direction  de l’axe actuel, ce pavé, administrativement parlant, devenait sans  utilité..

Plus loin, un embranchement se détache à gauche de la voie pour  ouvrir une communication avec Saint-Jean-d’Angély. Selon une opinion et  des indications que je n’ai pu vérifier, mais que je crois fondées, cette branche latérale serait au moins contemporaine de la voie principale elle  aurait servi à relier celle-ci. avec la grande voie romaine de Saintes à Poitiers passant par Aulnay, et serait peut-être le prolongement de la voie  indiquée par la Table Théodosienne, se dirigeant d’Aulnay sur la capitale des Lemovices.

Quoiqu’il en soit d’une remarque qui vaut la peine d’être approfondie et  qui sera l’objet d’une reconnaissance spéciale, la voie dont j’explore en ce  moment les traces, poursuit, sans déviation, sa direction sur la ville de  Saintes. Bientôt, après avoir longé les ruines d’anciens fours à chaux, elle entre dans l’humide vallée de Mallevau, qui n’a dû sans doute son  nom qu’à la difficulté du passage et aux travaux que nécessita ce terrain  bas et marécageux. En effet, à 30 mètres environ du chemin moderne,  on a récemment découvert en défrichant un bois, et à 1 mètre sous le  sol, une chaussée de 4 mètres de largeur sur une longueur de 200 mètres,  composée de larges pavés reposant sur un ciment d’une extrême dureté.  A gauche, et à une centaine de mètres de la voie, s’élève l’énorme Tumulus de Mallevau d’une hauteur verticale de 12 mètres et de 180 mètres  de circonférence à la base inférieure; une légère fouille pratiquée sur le  flanc occidental de cette masse, a mis à découvert une couche de cendres où se trouvent confondus des débris de charbon bien conservé, des ossements d’animaux domestiques, des fragments de poterie  et d’un marbris gris, coquillier, de la variété appelée lumachelle : le tout fortement atteint par l’action du feu. Ce monument, que j’attribue à la période gallo-romaine, mérite de devenir l’objet de nouvelles études, et avec d’autant plus de raison qu’en face et à 2 kilomètres à droite de la voie, dans le village de Bernay, on a trouvé naguère, sous le sol du jardin du  presbytère, une mosaïque que les curieux se sont promptement partagée,  et dont j’ai pu rapporter plusieurs fragments. Au même village,  j’ai remarqué dans une borderie de bien chétive apparence une chambre pavée avec de petits cailloux roulés, jetés dans un ciment indestructible et  évidemment romain. Enfin dans les mêmes parages et toujours au voisinage de la route, s’élève, auprès de l’église de Saint-Félix de Marsais, une motte féodale, ceinte d’un large fossé et dont la base supérieure est légèrement creusée en entonnoir, la terre ayant été retirée sur les bords où  elle forme un parapet défensif. Je n’aurais pas mentionné ce monument, si je n’étais convaincu par la découverte récente d’une galerie intérieure, qu’il appartient à une époque bien plus reculée ; ce n’est là qu’un Tumulus  celtique transformé plus tard en forteresse féodale cette transformation a  dû fréquemment avoir lieu.

A l’aspect de ces vénérables témoins d’une époque lointaine, mais clairement caractérisée par ses œuvres, il est inutile de chercher ailleurs  d’autres preuves de l’authenticité de notre découverte ; le doute n’est plus possible. Si, sur la longue ligne que je viens de parcourir, la voie romaine  déshonorée par de nombreuses usurpations et souvent réduite aux mesquines proportions d’un modeste chemin vicinal, se dérobe fréquemment à l’œil de l’observateur, du moins elle étale amplement, aux deux extrémités de cette ligne, les titres de sa noble origine : au nord le gué de Mennevau et le pont de Cèse, au midi le passage de Mallevau, sont les jalons qui fixent irrévocablement la direction primitive de la voie et constatent sa haute antiquité. Il résulte d’une reconnaissance nouvelle dont les résultats ont été récemment publiés, que ce chemin, réuni à la Bissêtre, passait l’Autise au gué de Santon et se portait de là vers le bourg de Vouvant mais  je l’ai dit, nos règlements m’interdisent de répéter ici les considérations dont j’ai  accompagné ce travail, et je terminerai ma notice actuelle par une remarque générale sur l’ensemble de toutes ces anciennes communications.

L’itinéraire d’Antonin et la Table Théodosienne ne mentionnent qu’une seule route de Saintes à Nantes, c’est la voie militaire passant par Aulnay  Brioux, Rom, Poitiers, Ségora et Nantes mais il est évident que cette voie s’éloigne beaucoup trop de la ligne droite pour que les tribus gauloises qui occupaient le pays des Santons celui des Namnètes et les contrées intermédiaires, n’aient pas éprouvé le besoin d’ouvrir une communication directe à travers le Bas-Poitou : elles auront donc frayé à leurs relations commerciales une voie plus courte, plus utile, que les Romains auront plus tard prise pour eux, et sur laquelle ils auront exécuté les travaux d’art qui ont survécu à la ruine des intérêts qu’ils devaient servir.

Je pourrais appliquer à l’abandon de cette voie, les réflexions que j’ai déjà faites sur l’abandon bien plus complet de la Bissêtre. Dans les siècles  reculés où ces deux lignes servaient de véhicule aux rapports et aux besoins des contrées qu’elles parcouraient, la ville de Niort n’existait pas ou n’était qu’un village sans importance; les deux voies laissaient la position qu’elle occupe à 7 ou 8 kilomètres en dehors de leur direction. Lorsque Charles-le-Chauve, par son édit de 862, prescrivit de construire des forteresses pour arrêter les invasions des Normands et mettre un terme à leurs déprédations, les châteaux de Salbart, de Niort, les tours de Magné, de Maillezais, de Saint-Maxire, furent sans doute élevés pour la défense du pays; et l’on ne peut disconvenir que ces positions stratégiques n’aient été merveilleusement choisies pour interdire l’entrée du Haut-Poitou à un ennemi qui tenterait d’y pénétrer soit par la Sèvre soit par l’intervalle ouvert qui sépare le Bocage dés marais de Maillezais, et vers lequel les deux voies se dirigeaient. J’essaierai plus tard de développer ce système de défense, curieux à plus d’un titre, car il prépara l’avènement de la cité Niortaise et finit par annuler l’importance des deux antiques communications qui avaient jusque-là vivifié le pays.

Mémoires de la Société de Statistique du département des Deux-Sèvres  —- Tome 5 — 1840-1841 — Page 28

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Maintenant nous allons examiner l’histoire de Macrine, Colombe et Pezenne, vue par divers historiens qui sont :

- Charles de Chergé

- Les Bollandistes

- Le chanoine Auber, historiographe du diocèse de Poitiers, lequel Auber parle d’un peuple des marais : les Colliberts !

- Et pour finir Camille de Saint-Marc, dont l’étude est la plus complète, car elle prend en compte tout ce qui a été dit sur les trois saintes.

Sachant que je n’ai pas trouvé les travaux de l’Abbé Alfred Largeault, dont son ouvrage « Légende populaire de Sainte-Pezenne et de Sainte-Macrine, recueillie sur les bords de la Sèvre Niortaise »

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SAINTE-PEZENNE ET SAINTE-MACRINE, VIERGES

Charles de Chergé

La tradition et le respect des peuples ont si intimement lié l’un à l’autre le nom et l’histoire de ces deux saintes femmes, que nous n’avons pas cru pouvoir les séparer dans notre récit.

On s’est demandé fort souvent si la sainte vénérée à Magné près de Niort ne serait point la même que l’Eglise d’Orient honore d’un culte tout particulier sous le nom de Sainte-Macrine, fille de Saint-Basile l’Ancien, et sœur de Saint-Basile le Grand, de Saint-Pierre de Sébaste et de Saint-Grégoire de Nysse.

Dans cette hypothèse, le culte de cette sainte aurait été importé en Poitou avec ses reliques par quelques-uns des croisés, par un des nobles membres de la famille de Lusignan, par exemple, à son retour de la Palestine; selon d’autres, ce culte ne daterait que du XVIe siècle.

Cette hypothèse nous parait contraire à une tradition respectable, que nous acceptons, et dont nous allons reproduire les principaux traits.

Macrine, appelée fort souvent Magrine, Matrine, Materne, et mieux encore, dans le langage populaire surtout, Maigrine, vivait dans la première partie du IXe siècle; elle avait pour sœur Sainte-Colombe, dont le nom, qui ne figure sur aucuns martyrologes, n’a été sauvé de l’oubli que par la tradition. Issues d’une noble race et vouées dès leur plus tendre jeunesse aux œuvres de la piété la plus vive, les deux saintes filles avaient formé le projet de se consacrer tout entières au Seigneur, lorsqu’elles virent arriver près d’elles une compagne animée des mêmes sentiments. C’était Pécine ou Pexine (Pecinna), appelée aussi Persévérante, et dont on a fait aujourd’hui Pezenne.

Elle était originaire d’Espagne, non loin des Pyrénées, et c’est ce qui a fait penser que les deux saintes sœurs qu’elle vint rejoindre pouvaient être sorties du même pays. Quoi qu’il en soit, elles se rendirent en Aquitaine et vinrent s’établir sur les confins du Poitou, à quelques journées de la ville de Niort.

Le bruit de leurs vertus ayant attiré près d’elles de saintes compagnes, elles se firent bientôt construire un monastère, où elles espéraient vivre dans la paix et le recueillement. Mais un seigneur voisin, du nom d’Olivier, avait ouï parler de la beauté de ces anges de la terre, et, comme il était aussi impie qu’il était grossier, il voulut les attirer près de lui et donna l’ordre à ses gardes d’aller au plutôt les quérir.

Sainte-Colombe avait su par révélation les malheurs dont était menacé le vertueux troupeau; elle en avait prévenu ses sœurs et, lorsque les satellites d’Olivier se présentèrent, elle eut le bonheur de pouvoir se dévouer seule pour ses compagnes : elle fut conduite devant l’infâme; mais lorsque celui-ci apprit quels trésors de beauté renfermait encore le saint asile si miraculeusement respecté par ses soldats, il jura de s’en rendre maître et dirigea vers ces lieux de nouvelles cohortes. Averties aussi par un songe des dangers qu’elles couraient, les pieuses recluses prirent aussitôt la fuite, suppliant le Seigneur d’être leur guide et leur appui. Après sept jours d’une marche pénible au travers des forêts et des lieux déserts, les deux saintes filles, accablées de fatigue, s’arrêtèrent pour prendre quelque repos; mais tout à coup Macrine vit sa compagne pâlir et expirer presque sur-le-champ dans ses bras.

Aidée par de généreux chrétiens, Macrine fit transporter les restes de Pécine dans un village tout près de Niort, sur la rive droite de la Sèvre.

Ce village, alors appelé Tauvinicus, prit plus tard le nom de la bienheureuse, et c’est aujourd’hui Sainte-Pezenne. Mais, avant d’atteindre ce lieu de repos, Macrine, poursuivie par les satellites d’Olivier, serait tombée au pouvoir du persécuteur, si le chef de la cohorte n’eût été lui-même frappé miraculeusement de cécité au moment où il allait porter une main profane sur l’épouse du Seigneur.

Sauvée de ce danger, et conduite par l’aile rapide d’une douce colombe, Macrine avait fini par découvrir une retraite profonde, et elle s’y établit. Le nom de Sainte-Macrine, que portent encore aujourd’hui ces lieux, l’existence des restes d’une antique chapelle, tout confirme sur ce point la tradition populaire. Mais, cette retraite n’étant point encore assez sûre, la sainte fille traversa de nouveau la Sèvre, aborda dans la petite île de Magné, et se plaça derrière la ceinture de marais qui formait comme un rempart inaccessible aux recherches de ses ennemis.

Ce fut là, sur un plateau sauvage autrefois sans doute profané par le culte des idoles, dont un champ porte encore le nom, que Macrine fixa son séjour et qu’elle vécut dans la pratique des plus sublimes vertus et sans cesse en conversation avec les deux. Elle mourut en paix dans sa chère solitude vers l’an 850. Les populations qu’elle avait édifiées accoururent aussitôt sur sa tombe, se racontant les merveilles de cette vie sainte et les prodiges qui l’avaient souvent signalée. Leur reconnaissance éleva des autels à Macrine, nomma de son nom Butte de Sainte-Macrine le plateau qu’elle avait habité, et ce nom, qu’il porte encore, témoigne de la persévérance d’un culte mérité. Bientôt une chapelle fut construite en l’honneur de la sainte, et fut desservie par des prêtres que des fondations successives attachèrent à cette œuvre de piété, qui fut l’origine de la collégiale de Magné, établie en 1508. Puis, quand les mauvais jours dispersèrent les ministres de l’autel et les pierres de l’autel lui-même, la tradition survécut à tout ce que la main de l’homme avait détruit; les ruines se virent honorées dans leur triste nudité par de pieux pèlerins qui vénéraient encore le souvenir de ce qu’ils ne pouvaient plus voir ni toucher comme autrefois. Cependant, le calme ayant succédé à l’orage, un heureux hasard fit trouver, il y a une trentaine d’années, un sarcophage renfermant un squelette de femme dont les précieux restes furent déposés avec soin dans le massif même de l’autel de la chapelle. Les souvenirs des anciens, la tradition, les monuments de l’histoire permettaient de croire que ces restes étaient ceux de la sainte solitaire; et si les fidèles ne sont pas autorisés à regarder cette croyance comme un article de foi, ce qui est incontestable pour eux, c’est que les lieux qui recèlent ce dépôt couvrent depuis six siècles le corps vénérable de leur bienfaitrice.

Aussi les populations empressées affluent-elles en certains jours, au 6 juillet surtout, pour invoquer celte vertu puissante dont elles ont maintes fois ressenti les effets.

Tel est du reste l’empire des convictions populaires, qu’on y voit souvent, ces jours-la, les protestants confondre leurs vœux avec les vœux des frères dont ils se sont séparés, et proclamer hautement au pied de la tombe de sainte-Macrine, et par une inconséquence de plus, combien nous sommes dans le vrai en conservant notre légitime confiance dans les amis de notre Dieu.

Des attestations dignes de toute confiance portent au nombre de 4,000 le nombre des pèlerins qui ont visité l’ermitage de Macrine au jour de sa dernière fête, et des hommes graves estiment que cette dévotion, justifiée dans le présent comme dans le passé, a contribué pour beaucoup à conserver un reste de loi au sein des populations des environs, si tourmentées par l’esprit d’indifférence et d’incrédulité. On cite à l’appui de cette observation ce fait remarquable, qu’il n’est pas rare de voir des personnes qui mettent ordinairement de côté toutes les pratiques religieuses, se confesser pour la fête de Sainte-Macrine.

Parmi les images populaires qui représentent la sainte, il en est deux qui semblent plus que toutes les autres donner la raison de ce culte persévérant des campagnes.

L’une reproduit un miracle de charité opéré par Macrine à la prière d’un laboureur, dont le bœuf (sa seule fortune peut-être) est guéri d’une affreuse blessure.

La sainte est représentée tenant à la main la corne qu’elle va souder au front mutilé du pauvre animal. Dans une autre page, Macrine, sous la forme d’un ange, plane au milieu des airs; à genoux à la porte de sa chaumière, une laborieuse famille invoque la sainte en faveur de la moisson que prépare dans le lointain la charrue du laboureur, et Macrine, tirant de son tablier des grains féconds, les jette du haut du ciel dans le sillon qu’elle bénit, en disant :

« Servez Dieu, travaillez, pauvres, la Providence
Multipliera pour vous ces grains en abondance. »

Quelles sont les théories humanitaires qui pourraient remplacer les effets de ce conseil, s’il était toujours et fidèlement suivi !

Outre l’église paroissiale de Sainte-Pezenne, près Niort, il existe dans le diocèse de Niort une autre église placée sous le vocable de cette sainte. Les litanies poitevines de Mgr de la Rocheposay indiquent la fête de Sainte-Pezenne au 25 juin.

Celle de Sainte-Macrine a lieu le 6 juillet.

Vies des Saints du Poitou et des personnages d’éminente piété qui sont nés ou qui ont vécu dans cette province – Charles de Chergé – 1856 – page 179

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LES SAINTES MACRINE PÉZENNE ET COLOMBE,

VIERGES A MAGNÉ,  AU DIOCÈSE DE POITIERS (IXe siècle).

Par Les Bollandistes

Macrine, appelée fort souvent Magrine, Matrine, Materne, et mieux encore, dans le langage populaire surtout, Maigrine, avait pour sœur sainte Colombe. Issues d’une noble race et vouées, dès leur plus tendre jeunesse, aux œuvres de la piété, les deux saintes filles avaient formé le projet de se consacrer tout entières au Seigneur, lorsqu’elles virent arriver près d’elles une compagne animée des mêmes sentiments. C’était Pécine ou Pexine, appelée aussi Péchinne et Persévérande, dont on a fait aujourd’hui Pézenne. Elle était originaire d’Espagne, et c’est ce qui a fait penser que les deux saintes sœurs qu’elle vint rejoindre, pouvaient être sorties du même pays. Elles se rendirent en Aquitaine et vinrent s’établir sur les confins du Poitou, à quelques journées de la ville de Niort. Le bruit de leurs vertus ayant attiré près d’elles de saintes compagnes, elles se firent construire un monastère.

Troublées dans leur solitude par les vexations de seigneurs turbulents, dont sainte Colombe fut même victime, les deux autres vierges prirent la fuite. Après sept jours de marche au travers des forêts et des lieux déserts, accablées de fatigue, elles s’arrêtèrent pour prendre quelque repos mais tout à coup Macrine vit sa compagne pâlir et expirer presque sur-le-champ dans ses bras.

Aidée par de généreux chrétiens, elle fit transporter les restes de Pécine dans un village tout près de Niort, sur la rive droite de la Sèvre. Ce village, appelé alors Tauvinicus prit plus tard le nom de la Bienheureuse, et c’est aujourd’hui Sainte-Pézenne (Deux-Sèvres).

Cependant Macrine finit par découvrir une retraite profonde elle s’y établit. Le nom de la Sainte, que portent encore aujourd’hui ces lieux, l’existence des restes d’une antique chapelle, tout confirme sur ce point la tradition populaire. Mais cette retraite n’étant point encore assez sûre, la sainte fille traversa de nouveau la Sèvre, aborda dans la petite île de Magné, et se plaça derrière la ceinture de marais qui formait comme un rempart inaccessible au monde. Ce fut là, sur un plateau sauvage, que Macrine fixa son séjour et qu’elle vécut dans la pratique des plus sublimes vertus.

Elle mourut en paix dans sa chère solitude vers l’an 850.

Les populations qu’elle avait édifiées accoururent aussitôt sur sa tombe. Leur reconnaissance éleva des autels à Macrine, nomma de son nom Butte de Sainte-Macrine, le plateau qu’elle avait habité, et ce nom, qu’il porte encore, témoigne de la persévérance d’un culte mérité. Bientôt une chapelle fut construite en l’honneur de la Sainte, et fut desservie par des prêtres que des fondations successives attachèrent à cette œuvre de piété, qui fut l’origine de la collégiale de Magné, établie en 1508. Puis, quand les mauvais jours dispersèrent les ministres de l’autel et les pierres de l’autel lui-même, la tradition survécut à tout ce que la main de l’homme avait détruit les ruines se virent honorées, dans leur triste nudité, par de pieux pèlerins qui vénéraient encore le souvenir de ce qu’ils ne pouvaient plus voir ni toucher comme autrefois. Cependant, le calme ayant succédé à l’orage, un heureux hasard fit trouver, il y a une quarantaine d’années, un sarcophage renfermant un squelette de femme dont les précieux restes furent déposés avec soin dans le massif même de l’autel de la chapelle.

Les populations empressées affluent en certains jours, au 6 juillet surtout, pour invoquer cette vertu puissante dont elles ont maintes fois ressenti les effets. Des attestations dignes de toute confiance portent au nombre de quatre mille le nombre des pèlerins qui visitent annuellement l’ermitage de Macrine, et des hommes graves estiment que cette dévotion a contribué pour beaucoup à conserver un reste de foi au sein des populations des environs, si tourmentées par l’esprit d’indifférence et d’incrédulité.

Parmi les images populaires qui représentent sainte-Macrine, il en est deux qui semblent plus que toutes les autres donner la raison de ce culte persévérant des campagnes. L’une reproduit un miracle de charité opéré par Macrine a la prière d’un laboureur dont le bœuf est guéri d’une affreuse blessure.
La Sainte est représentée tenant à la main la corne qu’elle va souder au front mutilé du pauvre animal. Dans une autre page, Macrine, sous la forme d’un ange, plane au milieu des airs à genoux à la porte de sa chaumière, une laborieuse famille invoque la Sainte en faveur de la moisson que prépare dans le lointain la charrue du laboureur, et Macrine, tirant de son tablier des grains féconds, les jette du haut du ciel dans le sillon qu’elle bénit.

Abrégé de la biographie qu’on a donnée M. Ch. de Chergé, dans Les Vies des Saints du Poitou.

Les petits Bollandistes – Vies des saints – Tome VIII, Du 3 juillet au 23 juillet – d’après les Bollandistes, le père Giry, Surius… – Mgr Paul Guérin – 1876 — Page 101

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Histoire générale, civile, religieuse et littéraire du Poitou

Chanoine Auber

Ici l’histoire de deux jeunes sœurs se rattache à celle de deux villages des environs de Niort, et doit nous arrêter quelques instants. Nous voulons parler de Sainte-Pezenne et de Sainte-Macrine. Beaucoup d’incertitude planent sur leur légende. Nous la rapporterons telle que nos traditions nous l’ont laissée (a).

On sait positivement qu’elles naquirent d’une famille noble vers le commencement du VIIIe siècle. On est moins sûr de leur patrie, que quelques-uns disent avoir été l’Espagne, d’autres l’Armorique ou petite Bretagne, Le cours du récit nous dira comment nous préférerions cette dernière. Quoi qu’il en soit, elles s’enfuirent de leur pays, à peine Agées de vingt ans, pour échapper aux persécutions soit des Maures ou Sarrasins, soit des habitants encore peu civilisés de quelques-unes des villes de l’Ouest. Toujours est-il que les vieilles chroniques les font aborder le Poitou après sept jours de marche (36). Elles arrivèrent ainsi aux bords de la Sèvre qu’elles traversèrent, d’après une tradition encore existante dans le pays, près du village de Surimeau (b), et à un lieu encore appelé Pocron. L’aspect boisé du paysage les séduisit, et elles s’y arrêtèrent, résolues d’y pratiquer une vie ignorée du monde. C’est là qu’elles furent bientôt rejointes par une de leurs compagnes nommée Colombe, qui, instruite de la direction qu’elles avaient prise, résolut de s’associer à leur pieuse vie. Quelques autres femmes ou jeunes filles sollicitèrent bientôt, comme nous l’avons vu déjà arriver souvent, de venir partager les mérites de cette existence toute céleste, et ainsi se forma une petite communauté qui dut demeurer quelque temps en paix, mais dont l’existence fut pourtant révélée trop tôt à nous ne savons quel chef de brigands qu’on désigne sous le nom d’Olivarius, et dont l’ardeur fanatique ne manqua pas d’être excitée par une telle nouvelle (37). Des soldats furent envoyés à leur recherche.

(a) Cf. Bollandistes, 25 juin.

(b)Dans la commune actuelle de Sainte-Pezenne.

Colombe, dont on n’a rien su dans la suite, tomba la première entre leurs mains et fut emmenée pendant que la petite communauté se dispersait, effrayée, dans les profondeurs des antres et des bois. Pezenne et Macrine ne se séparèrent point. Elles s’éloignèrent ensemble et marchèrent longtemps, s’arrêtant quand la fatigue les y força, et se nourrissant à peine du pain que leur donnait parfois la charité de rares paysans en des plaines encore presque inhabitées. Mais ignorantes du pays qu’elles parcouraient au hasard, elles s’arrêtèrent et se retrouvèrent après quelque temps aux mêmes lieux qu’elles avaient quittés et près d’une villa nommée alors Tauriacus, sur la rive droite de la Sèvre (38). C’est là qu’épuisée de lassitude, succombait aux privations et au jeûne, Pezenne se sentit défaillir, et succomba entre les bras de sa sœur. Celle-ci voulut lui rendre les derniers devoirs, assistée par quelques habitants du pays que cet événement avait rassemblé autour d’elle. On raconte qu’un prodige signala cette marche funèbre et en fit un sujet de triomphe pour la religion. Une colombe, qui fait peut être allusion à celle qu’un martyre encore ignoré venait de couronner dans le ciel, apparut tout à coup et se mit à voltiger longtemps des pieds à la tête de la jeune défunte et ne s’en sépara qu’à l’entrée de l’église, ce qui fut regardé par les assistants comme une preuve de sa sainteté. Mais un miracle bien plus frappant suivit celui-là, un des satellites d’Olivarius était à la recherche des deux vierges. Survenu pendant la marche du convoi, il allait s’emparer de Macrine, lorsque frappé subitement de cécité, au grand étonnement de l’assistance, il eut le bonheur de se convertir aussitôt et ne profita de la lumière qui lui fut rendue que pour unir ses actions de grâces aux prières de tant de témoins émerveillés. Pour Macrine, après les oraisons communes faites à l’église, elle déposa dans le saint édifice la précieuse dépouille de sa sœur qui ne tarda pas à y être vénérée sous le nom qu’on lui avait connu, et qui devint celui du lieu. Telle fut l’origine de la paroisse de Sainte-Pezenne, dont la population s’augmenta, comme toujours, sous l’influence de cette dévotion qui y persévéra par un culte public à travers les vicissitudes de douze siècles (39).

Après la mort de sa sainte sœur, Macrine dut se pourvoir d’un asile pour y continuer la vie retirée qu’elle sentait être dans sa vocation. Cette aspiration à une retraite absolue qui est déjà un miracle dans la sainte, la conduisit vers une île qui lui paraissait déserte, et qui, quoiqu’elle dut la séparer de la tombe de sa sœur, lui procurait, semblaît-il un entier repos favorable à la prière et à la mortification. Elle repassa donc la rivière au Nord de Sainte-Pezenne, à travers des marécages formés par les abords du fleuve, restes des anciens envahissements de la mer. C’était l’Ile de Magné (40) que ce même cours d’eau environnait de tout côté, presque dépeuplée alors, car quelques pauvres colliberts s’y occupaient de leurs pêches et du soin de leurs bateaux (41). Elle n’hésita pas à gagner cet asile. Au milieu d’un sol à peine cultivé, un plateau élevé lui offrait à la fois un air plus pur, un vaste spectacle de ces grandeurs de la nature auquel se plaisent les Âmes méditatives, et de lointains et immenses paysages où la pensée du créateur devient inséparable des beautés que nous lui devons. Trois fontaines s’échappaient des flancs de la montagne; ces forêts touffues pouvaient y cacher un ermitage. Ce fut là qu’une cabane de roseaux, tressés à la hâte, abrita bientôt la courageuse pénitente décidée à y vivre et à y mourir. Nous ne savons combien de temps elle y attendit sa récompense. Quelques-uns disent qu’elle lui fut donnée vers 750, ce qui supposerait un espace de plus de vingt ans passés dans la pratique des difficiles vertus de la vie érémitique.

Les notions écrites autrefois sur le culte de Sainte-Macrine se sont perdues et n’auraient plus guère de traces anciennes que dans un calendrier possédé à la fin du XIIIe siècle par l’abbaye de Sainte-Croix de Poitiers, où sa fête est marquée au 6 juillet, qui est sans doute le jour d’une translation (a). Mais, depuis ce temps, les traditions se sont fidèlement conservées dans ce pays, grâce au pèlerinage annuel et si fréquenté qui s’y perpétue de temps immémorial, et qui, lorsqu’en 1508 on fonda à Magné Un Chapitre de quatre chanoines destiné à entretenir la dévotion à notre sainte, la charte de fondation parla de ce pèlerinage comme ayant déjà alors une illustration très ancienne. On y vient encore de très loin implorer des guérisons miraculeuses dont les exemples ne sont pas rares (b).

Quant aux reliques de la sainte, elles n’avaient plus aucune trace dans la mémoire du pays, lorsqu’un jour, vers 1818, elles furent retrouvées dans un tombeau de pierre au cimetière qui longeait une ancienne chapelle de la sainte, bâtie au XIIIe siècle et détruite en 1793. C’était le squelette entier d’une femme qu’on reconnut pour celui de Macrine d’après une charte de la famille de Lusignan, à qui avait appartenu le village de Magné. Cette charte remontait à la reconstruction du XIIIe siècle dont nous venons de parler. Ce fut le vénérable M. Soyer, alors vicaire capitulaire de Poitiers, et depuis évêque de Luçon, qui fit renfermer ces ossements dans un coffre en bois soigneusement travailla, lequel fut remis dans le cercueil de pierre et encastré aussitôt dans la maçonnerie de l’autel de l’église paroissiale (c).

(a) Dom Fonteneau, t. LVI, p. 161.

(b) L’abbé Picard en raconte plusieurs dont il a été témoin, p. 30 et suiv.

(c) L’abbé Picard, ub. sup.

Note 36

Ces sept jours ne laissent pas supposer une distance aussi grande que celle des Pyrénées à Niort, surtout pour deux jeunes filles peu accoutumées à de telles courses faites à pied et à travers bien des difficultés de chemins très fréquentés. De la Bretagne, au contraire, il n’y avait jusqu’à nous qu’un trajet très court, ces deux provinces étant limitrophes, surtout si elles habitaient la côte méridionale de la première.

Note 37

Ce que nous avons vu des premières irruptions des Sarrasins en Aquitaine et de leurs entreprises sur Toulouse autoriserait à croire que déjà quelques partis de ces dangereux étrangers avaient pu pénétrer jusque vers la Loire, sans trouver d’opposition, en se glissant jusque dans le Poitou à travers les forêts qui dissimulaient leur marche. Pleins de cette ambition qu’ils savaient à leurs chefs d’arriver à posséder les Gaules par des plans que personne d’entre eux ne devait ignorer, ils auraient préludé ainsi à la grande expédition dont le résultat devait en délivrer la France quatre ou cinq ans après. Tout semble donc porter à croire que nos jeunes héroïnes furent attaquées par une de ces bandes établies dans le Poitou et la rançonnant en attendant mieux.

Note 38

Ce lieu de Tauriacus n’est pas à chercher, puisqu’il fut bientôt identifié avec le village de Sainte-Pezenne. Au reste, ce nom gallo-romain ne devait pas être très rare alors, car un autre encore se trouve dans le canton et à 8 kilomètres Sud-Est de Celles, avec une population d’un millier d’habitants. — Un autre village de Thorigni se remarque dans le voisinage d’Avon, village peuplé de 300 habitants, dans le canton de la Mothe-Saint-Héraye. Celui qui nous occupe ici a aussi son homonyme dans un hameau de la commune de Coulon, limitrophe de Sainte-Pezenne. Leur étymologie commune est certainement dans le nom d’une villa d’un Taurinus quelconque, dont le nom a été plus d’une fois recueilli dans les inscriptions de Gruter.

Note 39

Sainte-Pezenne est devenu le centre d’une commune du premier canton de Niort et du doyenné de Saint-André, à 3 kilomètres de cette ville. Le bourg a 1,700 âmes, au bord de la Sèvre et jouit d’agréables environs. On n’a que des notions assez vagues sur la marche de cette paroisse depuis sa fondation jusqu’à nous. Nos plus anciens documents nous apprennent que la cure y fut toujours donnée par l’évêque, soit de Poitiers jusqu’en 1317, soit ensuite de Maillezais ou de Luçon, car elle était, d’après le Grand Gauthier, de l’archiprêtré d’Ardin, qui passa, lors de la division de notre diocèse, à celui de Maillezais. On y avait fondé aussi, à une époque inconnue un prieuré de Saint-Martin qui relevait de l’abbaye augustinienne de la Couronne en Angoumois. — Sainte-Pezenne a une date sur laquelle les hagiographes varient, aussi bien par conséquent que pour celle de Sainte-Macrine. Elle est placée par les uns au VIIIe siècle, qui est beaucoup trop tôt; par les autres au VIIIe, que nous préférons ici, parce qu’il est autorisé par les Bollandistes et ceux qui les ont suivis. Quel que soit le parti à prendre sur ces opinions si diverses, elles n’ôtent rien maintenant à ce que les siècles ont conservé sur le culte même de notre jeune sainte. Il se répandit sans doute à des époques diverses en d’autres diocèses que le nôtre. Sous les noms identiques de sainte Pazanne ou Posanne, Paccine ou Pechine, on a voulu voir la même personne que sainte Persévérande ou Perseveranda parce que ce nom se voit au martyrologe romain le 25 juin. Cette prétention ne nous semble pas de toute évidence.

Ainsi Sainte-Pezenne est honorée et garde encore ce nom à Saint-Quentin (Aisne), où un comte de Vermandois lui éleva une église au XIIe siècle; à Sainte-Pazanne, canton du Pellerin (Loire-Inférieure), et sans doute en d’autres lieux plus ou moins considérables.

Elle a dans le martyrologe une seconde fête qui se fait le 26 juin. C’est sans doute celle d’une translation.

L’incertitude où l’on est resté sur le pays d’où venaient les deux sœurs quand elles se jetèrent dans le pagus de Niort, n’est pas facile à éclairer non plus que la nationalité de ces ennemis qui les poursuivirent, ni la personne de cet Olivarius qui semble avoir été le chef d’une soldatesque désordonnée. Pour passer la Sèvre au-dessus de Niort, elles ne pouvaient arriver après sept jours de marche que du haut Poitou ou du Limouzin, et nous ne voyons pas que vers cette époque, qui coïncide avec le premier quart du VIIIe siècle, elles pussent avoir affaire à des nationalités venues en armes de quelqu’une de ces contrées, sinon peut-être, comme nous l’avons dit, de quelques hordes de Sarrasins qui y préludaient à leur invasion de 732, et avaient bien pu pénétrer déjà dans le haut Poitou par la Marche limousine.

Un des derniers curés de Magné, M. l’abbé Picard, mort à Poitiers en 1879, avait publié à Niort, en 1847, une petite brochure populaire sur la vie de Sainte-Pezenne et de Sainte- Macrine.

Note 40

Magné, Magniaeum, très vieux village de 500 âmes, de l’ère celtique, aujourd’hui chef-lieu de commune du canton de Niort.

Sa première époque est indiquée par deux voies romaines de Poitiers à Saintes et à l’Océan, et par un tumulus voisin d’un rocher presque entièrement effacé, élevé sur son territoire. Le moyen âge s’y trouve par son église romane plusieurs fois remaniée, et la Renaissance par les souvenirs historiques d’une ancienne tour ruinée, qui, prise en 1568 par les protestants, fut reprise par le comte du Lude le 20 juin 1569.
Le sol de cette charmante petite île est très fertile, et d’agréables demeures établissent entre elle et la ville de Niort des rapports de villégiature qui entretiennent sa vie. On y aborde par une chaussée du gué de Mallevau, que les naïves traditions de la contrée attribuent aux prières de sainte Macrine. Ce qui est plus sûr, c’est que des bois y portent encore son nom, aussi bien que la colline sanctifiée par l’ermitage de la sainte, et que la piété populaire ne cesse pas d’y aller en grande confiance lors du pèlerinage annuel. Là jusqu’à la fin du XIe siècle s’opérèrent de nombreux miracles au tombeau qui avait reçu sa sainte dépouille. Par suite des malheureux événements qui bouleversèrent notre pays durant les IXe et Xe siècles, le monument fut oublié; on ne le retrouva qu’en 1098, ce qui parut assez important pour que les chroniques de l’époque en fissent mention. {Chronic. malleac. — Labbe, Bibl. manusc. nov., t. II, p. 215 et suiv.)

Note 41

Les colliberts ont un rôle intéressant dans notre histoire locale et méritent que nous en parlions avec quelques détails. C’est dans les marais du Poitou et de la basse Saintonge qu’on les rencontre dès le VIe siècle occupés aux travaux de la terre et à la modeste navigation de ces îlots qui, vers Luçon et le pays d’Aunis, partagent le sol couvert d’arbres, et se relient entre eux par des canaux où se pratiquent surtout des pèches abondantes qui sont à peu près l’unique ressource de ces pauvres habitants : cette population s’est perpétuée jusqu’à nous sous le nom de huttiers. Les colliberts furent eux-mêmes les représentants, disons mieux les remplaçants de ces colons, qui vers l’époque de décadence de l’Empire romain, formèrent une classe intermédiaire entre les hommes libres et les esclaves. Par suite des formes légales devenues obligatoires dans une société qui se démembrait de toutes parts, des sujets de basse condition s’attachèrent exclusivement à l’agriculture négligée, à tous les soins ruraux momentanément désertés. Mais bientôt on se trouva forcé d’y ramener ces hommes que les troubles de la guerre et la licence qui l’accompagne avaient éloignés et déshabitués du travail des champs. On en était là, lorsque les Francs apportant avec eux l’usage généralement suivi d’appliquer aux basses occupations du servage les prisonniers de guerre devenus esclaves, unirent ceux-ci à ceux qu’ils trouvaient dans une position identique sur le sol conquis, et peu à peu, et afin de les intéresser d’autant plus au colonage et à la culture, ils leur firent d es privilèges au moyen desquels, sans être entièrement soustraits à l’esclavage, ils jouirent cependant d’une certaine liberté; et comme ils formaient sous leurs maîtres comme une grande famille ayant les mêmes droits à la même existence, on leur donna le nom de colliberts, c’est-à-dire proprement libres du joug ou affranchis selon Ducange. Cela n’empêchait pas qu’ils ne fussent assujettis à la condition absolue des serfs (servi), en tant qu’ils suivaient la condition de ceux-ci, restant entièrement à la disposition de leur maître qui pouvait les vendre ou les échanger, soit avec les terres qu’il cédait, soit séparément de toute transaction domaniale. C’est pourquoi les chartes nous offrent souvent de ces exemples de donations de terres avec des colliberts qui y restaient attachés. Au reste, ils pouvaient eux-mêmes posséder des propriétés foncières qu’ils avaient le droit de cultiver mais qui était frappées pour leurs héritiers de droits de main-mortes dont les propriétés féodales étaient exemptes. (V. pour le développement de ce fait, Guizot, Essais sur l’histoire de France, IV, $6, p. 167. — Guérard, Prolégomène du cartulaire de Saint-Pierre de Chartres, $ 32, — Giraud, Traité du droit français au moyen-âge, t. I, p. 162).

Histoire générale, civile, religieuse et littéraire du Poitou par M. le Chanoine Auber, historiographe du  diocèse de Poitiers.
Tome 3 – 1887 – page 220

 

 

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ALPHONSE FARAULT (1862-1937)

ALPHONSE FARAULT (1862-1937)


Natif de Vouillé, près de Niort, Alphonse Farault entra à la bibliothèque municipale de Niort en 1889 et en fut le conservateur en 1925.
Il fut membre de la Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres dont il fut le secrétaire.
Il fut un des plus proches collaborateur de Henri et Léon Clouzot, libraire-éditeur à Niort.
Sous le pseudonyme de Francet, il fut un de nos meilleurs écrivains patoisants.
Il est l’auteur avec Henri Clouzot d’un dictionnaire topographique et historique sur Niort.

Biographie et bibliographie de Alphonse Farault

Le 4 décembre 1929, la Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres décernait à Alphonse Farault, bibliothécaire de la ville et secrétaire de la Société, le prix Guillemet, destiné, selon la volonté de son fondateur, à récompenser un membre de la Société « qui se sera distingué par l’assiduité de sa collaboration et dont l’activité personnelle aura concouru au progrès des études locales ».

A cette occasion, M. Gaston Giraudias, président, rappela en quelques mots heureux les titres du premier titulaire du prix. J’emprunte au procès-verbal de la séance du 4 décembre le résumé de son allocution :

« M. Giraudias fait ressortir les services rendus depuis de longues années à la Société par M. Farault qui, avec un dévouement inlassable, s’est donné aux tâches ingrates et nécessaires qu’impose le secrétariat. Il rend hommage à l’érudit et au travailleur qui a su mettre au jour bien des documents inédits, qui a écrit de nombreux articles ou études dispersées dans les revues et journaux de la région, notamment sur la bibliographie des principaux érudits poitevins et à qui l’on doit, en collaboration avec M. H. Clouzot, un dictionnaire topographique de Niort et de sa banlieue qui va paraître prochainement dans les Mémoires de la Société. M. Giraudias signale enfin que M. Farault est un des meilleurs écrivains patoisants, auteur, sous le pseudonyme de Francet, de divers livres ou brochures en patois poitevin. »

Il y aurait peu de choses à ajouter à cet exposé sobre et précis des états de services d’Alphonse Farault, si l’on n’éprouvait pas toujours le besoin d’ajouter quelque chose, par exemple des détails biographiques qui seront nécessairement succincts : la vie de l’homme modeste et dévoué, appliqué à d’humbles tâches, que fut l’ancien conservateur de la bibliothèque de Niort, n’offre point matière à d’amples développements, et les seuls points où un biographe peut s’arrêter sont marqués par ses travaux.

Alphonse Farault naquit à Vouillé, près de Niort, le 13 octobre 1862. Jusqu’à quatorze ans, il fréquente l’école communale de son village; à quatorze ans, il entre comme apprenti à la librairie Léon Clouzot, l’homme le plus versé qui fût aux questions de la bibliographie poitevine, et qui avait pour ainsi dire deviné l’importance documentaire — et commerciale — des publications relatives à l’histoire du Poitou.

Le jeune commis était à bonne école. Comme il n’avait pas seulement l’ambition de devenir un parfait libraire, et qu’il avait le goût des livres, il voulut poursuivre des études trop tôt interrompues. Il eut la chance de rencontrer le maître qui pouvait le mieux le guider : l’abbé Alfred Largeault. Mais le travail absorbant du magasin — à cette époque, il n’était point question des quarante heures — ni les veilles de l’étudiant ne lui faisaient point oublier son village, les récits de la veillée, et ce langage savoureux des conteuses qui avait été le sien, et dont il retrouvait des bribes aux pages des vieux livres.

C’était le moment où un renouveau de curiosité paraissait aller vers le patois. Favre réimprimait la Mizaille à Tauni, la Gente Poetevin’rie ; les Lacuve, les Favraud, publiaient en patois poitevin de purs chefs-d’oeuvre.

Alphonse Farault veut, à son tour, mettre à l’honneur cette langue dont il se sent capable de faire valoir, tout comme un autre, la beauté secrète. Il a vingt ans, la belle confiance de la jeunesse, et la plume lui démange aux doigts. Il écrit un article en patois. Il le porte à Favre, juge tout désigné par sa science des parlers poitevins ; et Favre insère l’article dans la Revue de l’Ouest. Et pour mieux marquer sa satisfaction, il fait hommage au jeune auteur de son Dictionnaire du patois poitevin et de ses autres publications patoises.

Voilà, d’un homme aussi versé aux écritures poitevines, un encouragement précieux. Favre ne borne pas sa sollicitude à ce don de livres : il publie à ses frais une brochure que Farault a écrite à la caserne : Les Courses de chevaux dans la prairie de Naurein à Niort ; il fait mieux encore, il édite, toujours à ses frais, un volume de deux cent cinquante pages : L’ « Histoire dos quate faits Aymein, très noblles, et très vaillonts, les meillous chevalaïes de lou temps, racontaïe tout dau long en beâ leingage potevin, par Francet ».

Il ne faut point s’étonner de voir traduire en patois un roman de chevalerie. Il y a moins d’un siècle, Les Quatre Fils Aymon faisaient partie, avec La Belle Maguelonne ou  Geneviève de Brabant, de la bibliothèque que tout campagnard conservait sur la tablette de la cheminée ou dans la « tirette » de la table à manger. On lisait ces livres aux veillées; on admirait les exploits des cinq chevaliers qui mirent plus d’une fois en échec la puissance de Charlemagne. N’y avait-il pas là comme un revanche du faible contre le fort ? Les quatre fils Aymon et leur cousin Maugis étaient si populaires dans notre pays que leur histoire servait de livre de lecture dans les écoles primaires du département, et M. Dauthuile nous apprend que lorsque, vers 1848, le livre fut interdit comme livre de lecture courante, « les parents, qui trouvaient ces légendes amusantes, s’obstinaient à l’acheter à leurs enfants qui continuaient à l’apporter à l’école ». (L’Ecole primaire dans les Deux-Sèvres).

Outre cette traduction, Alphonse Farault a fait tirer à part de nombreuses fantaisies en patois qu’il donnait d’abord aux journaux locaux et qui se rapportaient le plus souvent à des actualités niortaises : l’inauguration de l’éclairage électrique à la gare de Niort, l’exposition de Niort en 1896, le salon de peinture en 1903, le passage du cirque Barnum à Niort, etc.

Le 1er avril 1889 il entrait à la bibliothèque de la ville comme bibliothécaire-adjoint. Il y travailla sous les ordres d’Eugène Chotard, auteur d’un catalogue de la bibliothèque poitevine, puis de Gustave Boissière, professeur en retraite, qui avait succédé à Chotard en 1912. Au vrai, en raison de l’âge des conservateurs en titre, Farault était seul chargé du service.

La compagnie des livres et peut-être l’exemple des chercheurs qui fréquentaient la bibliothèque et formaient à cette époque une belle équipe de savants, historiens, archéologues — il allait devenir leur collègue par son admission à la Société de Statistique, le 26 avril 1890 — parait avoir donné une orientation nouvelle à ses travaux.

Il n’abandonnera pas pour cela le patois, ni le personnage de Francet dont il a l’ait un paysan si authentique par le langage et le tour de son esprit ; mais son attention sera plutôt retenue désormais par la bibliographie et les recherches de l’érudition.

Avec une longue et prévoyante patience, il amasse les matériaux d’un ouvrage du plus haut intérêt pour les études locales : ces Bibliographies du département des Deux-Sèvres, éditées en 1931, et dont Henri Clouzot, qui les a préfacées, souligne très opportunément l’utilité. Après s’être étonné que tout n’ait pas été dit sur notre province par les nombreux auteurs qui se sont appliqués à en parler. Clouzot déclare qu’il croit avoir trouvé une des raisons, et non la moindre, de cette anomalie: « C’est que la grande majorité des chercheurs ignore absolument l’œuvre de ses devanciers ou de ses émules, et reprend inlassablement les mêmes questions avec les mêmes lacunes et les mêmes erreurs. Mais votre gerbe bibliographique, ajoute-t-il, s’adressant à Farault, est là, pour corriger, dans une certaine mesure, ces anciens errements. Je souhaite qu’on songe à la consulter, sans être tout à fait certain que mon vœu se réalisera. »

Dans cette préface encore, Henri Clouzot assure que Farault est un « impitoyable ramasseur ». Le mot est expressif. Farault aura été dans cette bibliothèque qui était devenue sa maison, une abeille butineuse. D’autres, de ce butin précieux, feront leur miel.

Combien de longues et patientes recherches ne lui a-t-il pas fallu pour mettre au point ces vingt-deux listes bibliographiques où rien n’est oublié, pas même le plus petit article de journal ! N’avoue-t-il pas lui-même que pour la « liste des ouvrages de Gelin, qui comprend 109 titres, sans parler des articles de journaux figurant chacun à sa place sous la rubrique convenable, il a dû dépouiller trente années du Mémorial des Deux-Sèvres !

Le résultat de cette application bénédictine, c’est un instrument de travail admirable, qui demeure malheureusement inachevé. L’intention de Farault, nettement marquée par la tomaison du volume, était de lui donner une suite. D’autres bibliographies avaient paru dans des publications savantes : elles n’ont pas été recueillies dans le tome I. Les circonstances, et peut-être le manque de temps et de santé, ne iui ont pas permis de faire paraître un second volume. Tous les amis des études locales souhaiteront que l’entreprise trouve un continuateur.

La même année, il publiait en collaboration avec Henri Clouzot et sous le patronage de la Société Historique : Niort et sa banlieue, répertoire complet des rues de Niort, avec leur histoire, leurs appellations successives, sinon depuis l’origine, du moins d’après les documents les plus anciens. Henri Clouzot a dit quelle fut la part de Farault dans cette collaboration. « Ce modèle des bibliothécaires n’a ménagé ni son temps ni ses peines pour mettre au net mes griffonnages, pour compléter mes indications, pour vérifier les points douteux, pour rédiger les articles indispensables oubliés ! En vérité, j’ai honte de l’ordre dans lequel figurent nos noms sur le titre. Le sien devait paraître le premier. »

A. Farault a encore dressé le catalogue, contenant cinq cent quarante-cinq titres différents, des publications éditées par Léon Clouzot de 1860 à 1905; et ce n’est pas seulement à l’activité d’un homme que ce travail minutieux rend hommage, c’est à l’activité intellectuelle de la région elle-même, à celle de ses savants modestes : brochures, cartes et plans, livres de toute sorte, poésies, ouvragés de sciences, revues historiques ou littéraires.

Pour cette tâche, il fallait encore un « ramasseur », comme il en fallait un pour dresser le Répertoire des dessins archéologiques légués par A. Bouneault à la bibliothèque municipale de Niort. Ce catalogue de 250 pages comprend la description sommaire de 2687 dessins qu’Arthur Bouneault avait recueillis dans le département des Deux-Sèvres et les départements voisins, « relevés de blasons, d’inscriptions, de détails architecturaux formant 28 cartons de planches dessinées à la main ». Alphonse Farault reçut au sujet de ce catalogue, les félicitations du ministre de l’Instruction publique.

Il écrivit en 1918, une histoire du Conseil des Prud’hommes, à l’occasion du centenaire de cette institution, créée par une ordonnance royale du 6 mai 1818. C’est un travail ordonné, complet et abondamment documenté.

Il faut mentionner encore le catalogue de l’Exposition rétrospective de Saint-Maixent en 1902, le Fief Barreau à Vouillé (Deux-Sèvres) et ses seigneurs, et le Maire de Bessines devant Napoléon 1er : une entrevue qui aurait pu inspirer quelque joyeux ironiste, et dont il fût parlé dans de nombreux journaux de l’époque.

Nommé conservateur de la bibliothèque en 1925, après un stage de trente-six ans, il allait, pour ses débuts, être chargé d’un travail important et délicat, le transfert, dans l’immeuble que la Ville venait de faire aménager, de 50.000 volumes, brochures ou dossiers composant la bibliothèque. Cinquante voyages du camion automobile de la ville furent nécessaires pour opérer le déménagement qui dura deux mois, du 12 janvier au 11 mars. Il fallait, en même temps que le transport des ouvrages, assurer leur classement et leur installation sur plusieurs kilomètres de rayonnage.

Ce gros travail terminé, avec l’aide de M. Hornec, aujourd’hui aide-bibliothécaire, Alphonse Farault entreprenait un catalogue sur fiches qui allait demander des années, et qu’il ne devait pas achever.

Depuis assez longtemps ses amis le voyaient décliner, La mémoire, cette mémoire qui faisait de lui le répertoire vivant de « sa » bibliothèque, l’abandonnait. La parole trébuchait sur des obstacles invisibles. Il dut abandonner, au courant de l’été de 1936, la maison à laquelle il avait consacré une partie de sa vie. Il survécut un peu plus d’un an à cette mort anticipée qu’était pour lui la retraite. Il mourut le 12 octobre 1937.

A la fin de l’article qu’il lui consacrait le lendemain (n° daté du 14 octobre) le Mémorial des Deux-Sèvres, rappelant qu’Alphonse Farault était officier de l’Instruction publique, regrettait qu’il n’eût pas obtenu une autre distinction, que ses travaux et ses longs services auraient amplement méritée. Il eut été, certes, très heureux d’avoir la croix, mais peut-être était-il trop modeste pour y songer. Sa meilleure récompense, et qui n’avait rien d’officiel il la trouvait dans la sympathie, dans l’amitié des clients de la bibliothèque et de ses collègues de la Société Historique.

Jacques RENAUD.

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Bibliographie des ouvrages publiés par Alphonse Farault

I. PATOIS

I. Les Courses de chevaues dons la praïe de Naurein à Niort (signé : Francet). — Niort, impr. de L. Favre (s. d.) In-8°, 8 p. (Extrait de la Revue de l’Ouest, 7 août 1883).

2. Ine neut de chaline ou Histouère de deux dénigeous de nics, par Francet. — Niô, L. Clouzot, 1884. In-8°, 7 p. (Extrait non spécifié de l’Echo des Deux-Sèvres, n° des 11 et 18 mai 1884).

3. A prepous de la guierre dau Tonkin, par Francet. — Niô, L. Clouzot, 1884. In-8°, 6 p. (Extrait non spécifié de l’Echo
des Deux-Sèvres, n 08 des 25 mai, 8 et 15 juin i884).

4. La Fâte dau i4 juillet i884 à Niô, par Francet. — Niô, L. Clouzot, 1884. In-8°, 6 p. (Extrait non spécifié de l’Echo des Deux-Sèvres, n° des 20 et 27 juillet 1884. La couverture imprimée sert de titre).

5. Les Courses de Niô dos 3 et 4 août 1884 dans la praie de Naurein, par Francet. — Niô, L. Clouzot, 1884. In-8°, 9 p. (Extrait non spécifié de l’Echo des Deux-Sèvres, n° des 10 et 17 août i884).

6. La Fâte-Ballade de Coulein dau 17 août 1884, par Francet. — Niô, L. Clouzot, 1884. In-8°, 14 p. (Extrait non spécifié de l’Echo des Deux-Sèvres, n° des 24, 31 août et 7 sept. 1884).

7. In p’tit voyage en chemin de farc. De Pré à Niô. — Niort, Typ. de L. Favre, i885. Petit in-8°, 8 p.

8. Histouère dos quate fails Aymein, très noblles et très vaillonts, les meillous chevalaies de lou temps, racontaie tout dau long en bea leingage potevin, par Francet. — Niort, Typ. Favre, 1885. In-8°, XI-246 p.

9. Lettre patoïse a Monsieur Boulineâ, fazou de parches à Niô (signé : Francet, 18 novembre 1888). — Saint-Maixent, impr. de Reversé (s. d.). In-8°, ip.

10. Le P’tit bounhoume Trinquet et sa bourrique, conte en patois poitevin (signé : Francet). — Niort, impr. de L. Favre, 1888. In-8°, 4 p., fig.

11. La mère Lusine et la grousse peirre dite de Chomp-Arnaie, légende potevine, par Francet (Alphonse Farault). — Niô, Clouzot, 1890. In-12, 21 p. (Extrait non spécifié du Mémorial des Deux-Sèvres, n° du 6 avril 1890).

12. La gare de Niô au jou d’aneut (12 octobre 1894). — Niort, impr. de T. Mercier, 1894. In-16, 8 p.

13. Lette dau p’tit Charlot Lariorte à sa m’man su la cavalcade de Niô. — Niort, impr. Th. Mercier, 1894. In-12, 8 p.

14. La ribote dos mossieus de l’espositian de Niô (ai mai 1896). — Niô, L. Clouzot, 1896. In-12, 12 p. (Extrait non spécifié du Mémorial des Deux-Sèvres, n° du 23 mai 1896)

15. Le Bourlot dos mossieus de l’espositian de Niô (29 juin 1896). — Niô, L. Clouzot, 1896. In-12, 8 p. (Extrait non spécifié du Mémorial des Deux-Sèvres, n° du 8 juillet 1896. La couverture imprimée sert de titre).

16..Visite à l’exposition de Niort, racontée en patois poitevin par Alphonse Farault (s. 1. n. d.). In-8°, paginé 422-427 (Extrait de La Tradition en Poitou et Charentes).

17. In chein gâté (récit en patois poitevin). — Niort, impr. Th. Mercier, 1897. In-16, 8 p.

18. In pésan chez Chauvinet. — Ligugé, impr. Saint-Martin, 1898. In-8°, paginé 429-437 (Extrait de la Tradition en Poitou et Charente).

19. Les Fâtes de Niô (21-23 mai 1899). — Niort, impr. Th. Mercier, 1899. In-12, 10 p.

20. Bourlot de la boutique à Mossieu Barré (2 décembre 1900). — Niort, impr. Th. Mercier, 1900. In-16, 8 p.

21. La Muce de Niô (4 juin 1900). — Niort, impr. Th. Mercier, 1900. In-16, 7 p.

22. A la feire à-Niô (7 mai 1902). Niort, impr. Th. Mercier, 1902. In-16, 8 p.

23. Le salon poitevin (3 mai- 7 juin 1903). — Niort, impr. Th. Mercier, 1903. In-16, 11 p. ,

24. Le Bourlot dos Canscrits de la cllasse de 1882 à Niô (17 octobre 1903). — Niort, impr. Th, Mercier, 1903. In-12, 11 p.

25. Lés Arabes à Niô (21-34 mai 1904). — Niort, impr. Th. Mercier, 1904. In-12, 11 p.

 

II. ETUDES LOCALES – COMMUNICATIONS DOCUMENTS

26. Le Maire de Bessines devant Napoléon 1er -  7 août 1808. — Saint-Maixent, impr. Ch. Reversé, 1896. In-8°, 12 p. (Extrait de la Revue poitevine et saintongeaise).

27. Note sur le régiment royal de Niort (1771). — Niort, G. Clouzot, 19o6..In-8°, 3 p. (Mémoires S. H., T. II, 378).

28. Le monument du voyageur René Caillié à Boké (1866) (Bulletin S. H., II, 75).

29. Marché passé par Anne Daymard, sous-prieure, mandataire de François Lopis de la Farre, abbé commendataire de l’abbaye royale de Saint-Liguaire, avec André Aimé et Philippe Couffeau, maçons, et Antoine Meresle, charpentier, pour diverses réparations à exécuter dans l’abbaye (3 août 1728) (Bulletin S. H., II, 85).

30. Les Archives du bureau intermédiaire de l’élection de Niort (1787-1790). Bulletin S. H., II, 214.

31. Convention passée entre Michel Aubry, marchand de poissons à Magné, et Michel Poisson, marchand à Saint-Maixent, pour le transport hebdomadaire de 4o livres de poissons à prendre à Magné pour les conduire à l’abbaye de Saint-Maixent (7 juin 1728). Bulletin S. H., II, 331.

32. Démission de Victor Landeau, exécuteur des sentences criminelles de Niort (26 juin 1781). Bulletin S. H., II, 4o4.

33. Bail à ferme des eaux et pêcheries de la Sèvre, dépendant de la seigneurie de Coulon, consenti par Joseph Berthelon de Montbrun à Pierre Aubry, Jacques Aimon, Etienne Rivet et Pierre Paris, pêcheurs à Magné (3 mars 1731). Bulletin S. H., II, 437.

34. Le Conseil de Prud’hommes de Niort (1818-1918), étude historique et documentaire. — Niort, au secrétariat du Conseil, 1920. In-8°, 172 p., planche. Mémoires S. H., T. XIV.

35. Réponse aux questions proposées par le Ministre de l’Intérieur, par lettre du 25 novembre 1811, relativement aux papeteries du département des Deux-Sèvres. Bulletin S. H., III, 170.

36. Bail à ferme des halles de la ville de Niort, consenti par Pierre Méric et Joseph Léger à René Galland (7 janvier 1734). Bulletin S. H., III, 282.

37. Prise de possession du prieuré de Saint-Jean-Baptiste de Mougon, ordre de Cluny, par Frédéric Constantin de la Tour d’Auvergne (17 sept. 1731). Bulletin S. H., IV, 129.

38. Convention intervenue entre René du Port, instructeur de la jeunesse à Saint-Maixent et Michel Martineau, demeurant à Niort, pour la mise en pension du mineur René Bordier (8 mai 1619). Bulletin S. H., IV, 132.

39. Assemblée des maistres cloutiers de la ville de Niort (17 sept. 1733). Bulletin S. H., IV, 283.

40. Le château de Coulonges-sur-l’Autize. Procuration de Mme Marie-Jeanne-Catherine de la Rochefoucauld (19 nov. 1735). Bulletin S. H., IV, 411.

41. Consentement de Jean Elies, seul et unique imprimeur-libraire de la ville de Niort, pour que son fils Jacques Elies des Aubiers lui succède (27 février 1734) – Bulletin S. H., IV, 415.

42. Le Fief Barreau à Vouillé (Deux-Sèvres) et ses seigneurs (1477-1640). Notes et documents. — Niort, impr. Saint-Denis, 1927. In-8°, 24 p. (Extrait du Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, année 1926).

43. Le Four banal et les droits nobles de foires à Mougon en 1736. Bulletin S. H., V, 51.

44. Vente d’un office de barbier-perruquier-étuviste à Niort, le i5 juin 1737. Bulletin S. H., V, 121.

45. Marché passé entre Philippe de Montault de Bénac, gouverneur des ville et château de Niort, et Jacques Pineton, marchand tapissier à Aubusson pour la fourniture d’un dais, 6 mars 1655, Bulletin S. H., V, 323.

46. L’aménagement de la Bibliothèque municipale à Niort dans son nouveau local (signé : Alphonse Farault). — Revue des Bibliothèques, 40e année, août-décembre 1930, n° 7-12, p. 388-391, avec 2 gravures.

47. Vente faite par Simon Guillaudeau, ancien conseiller du Roi et échevin de la Ville de Niort, d’une place située dite Ville, entre la rue Mère-Dieu et la rue Basse. Bulletin S. H., V, 485.

48. Niort et sa banlieue, par H. Clouzot et A. Farault. Dictionnaire topographique et historique avec plan du XIe au XVIIIe siècle, dessiné par P. Martinet. Niort, au siège de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 1931.
In-8°, x-374 p. (Cet ouvrage constitue le volume XV des Mémoires de la Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres, 17e-27e années, 1921-1931.)

 

III. RÉPERTOIRES – CATALOGUES – BIBLIOGRAPHIE

49. Ville de Saint-Maixent (Deux-Sèvres). Catalogue de l’Exposition rétrospective du Mobilier et du Costume poitevins, 30 sept. 1902, — Saint-Maixent, E. Payet, 1902. In-8°, 80 p.

50. Le Salon poitevin (3 mai – 7 juin 1903). — Niort, impr. de T. Mercier, 1903. In-12, 11 p.

51. Bibliographie des Livres, Revues et Périodiques édités par Léon Clouzot, précédée d’une préface par Maurice Tourneux. — Niort, G. Clouzot, libraire-éditeur, 1905. In-8°, x-164 pages, portrait.

52. Les Œuvres musicales, manuscrites et imprimées de Marie-Désiré Martin-Beaulieu, 1912. In-8°, 9 p. Bulletin S. H., 1913, p. 105.

53. Répertoire des dessins archéologiques légués par Arthur Bouneault à la Bibliothèque municipale de Niort. Mém. S. H., T. X, p. 201 et tiré à part. 1915. In-8°, XI-253 p., planches.

54. Bibliographie du département des Deux-Sèvres, Tome I. — Niort, impr. Poitevine, 1931. In-8°, XI-302 p., portraits.
(Ce volume, extrait de diverses revues savantes : Revue Poitevine et Saintongeaise, t. XI et XII ; Revue Poitevine et du Saumurois, 2e, 38, 4e années ; Revue d’Archéologie poitevine, t. I et II ; Mémoires de la Société historique et scientifique, t. XI et XII ; Bulletin de la Société historique et scientifique, t. II, III, IV et V, comprend 22 bibliographies
d’écrivains poitevins : L. J. Allard, Henri Beauchet-Filleau, Joseph Berthelé, Emile Breuillac, René Caillié, Léonce Cathelineau, Emile Corderoy-Dutiers, Paul Van der Cruyssen, Léo-Desaivre, Alphonse Fournier, Henri Gelin, Edouard Lacuve, Eugène Lasnonnier, Gustave Laurence, Bélisaire-Ledain, A. F. Lièvre, W. Norès, Léon Palustre, L. A. Rémondière, Alfred Richard, O. J. Richard, Camille de Saint-Marc.) .
Bibliographies publiées dans divers périodiques, mais non recueillies dans le précédent volume :

55. Alfred Monnet. Bulletin de la Société de Statistique, Sciences, Lettres et Arts du département des Deux-Sèvres, t. VII (1888-1890), p. 557-560.

56. Henri Proust. Revue Poitevine et Saintongeaise, t. X (1893), p. 428-431.

57. Edmond Roy. Revue Poitevine et des Confins de la Touraine et de l’Anjou, 13e année (1896), p. 187-188.

58. Emile Monnet. Ibid., p. 252, 253.

59. Gabriel Lévrier. Ibid., p. 341-343.

60. Paul Galteaux. Bulletin de la Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres, t. V (1926), p. 49, 50.

61. Le fonds Clouzot à la Bibliothèque municipale de Niort. Bulletin S. H., V, 261 et 367.

Source cette bio-biliographie :
Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres – Tome 7 – 1937 – 4e Trimestre

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NIORT ET SA BANLIEUE

DICTIONNAIRE TOPOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE


H. CLOUZOT et A. FARAULT. Niort et sa banlieue, dictionnaire topographique et historique, avec plan du XVe au XVIIIe siècle dessiné par P. Martinet. Niort, au siège de la Société, 1931. Gr. in-8°, 372 pages, plan. (Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, Mémoires, 17e à 27e année, 1921-1932.)
H. Clouzot avait commencé en 1895 un dépouillement des imprimés et des manuscrits pour dresser un Dictionnaire des rues, places, monuments, maisons, lieux dits de Niort selon la méthode des Dictionnaires topographiques de la France; il avait mené à terme l’examen des imprimés, mais ses recherches tant dans les études notariales et les archives communales qu’aux Archives nationales et au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale n’étaient pas achevées, lorsque, après plusieurs arrêts, il dut interrompre définitivement son travail en 1905.
Il remit alors toutes ses fiches et ses copies de documents à M. Alphonse Farault, bibliothécaire de la ville de Niort. Celui-ci mit au net de nombreuses fiches, compléta la documentation, vérifia les points douteux et rédigea maint article laissé de côté. C’est le résultat de cette collaboration que la Société historique a publié.

Les rues, places et avenues sont classées à leur nom actuel, mais pour chacune sont indiquées ses appellations successives avec la mention de la source où elles sont puisées même méthode pour les monuments l’emplacement est indiqué avec un point d’interrogation s’il y a un doute. De plus, on trouvera à leur ordre toute une série de notices concernant les institutions, les corps constitués, les usages locaux de même, les auteurs ont cru bon d’annexer les lieux dits faisant partie du plus grand Niort, un astérisque les marque. Un plan dressé par H. Clouzot complète utilement le volume.

Ce Dictionnaire rendra les plus grands services aux historiens locaux il sera consulté également avec fruit par ceux qui s’occupent d’urbanisme, aussi faut-il savoir grand gré à ses auteurs pour la peine qu’ils ont dépensée à ce très long labeur. Leur travail ne sera pas perdu grâce à la Société qui l’a fait imprimer leur exemple pourra être donné à maints érudits locaux qui ne savent ou n’osent aborder des enquêtes de cette envergure.

Henri LEMAÎTRE.

D’après « Bibliothèque de l’École des Chartes – Tome 94 – janvier-juin 1933″

L’ouvrage de Clouzot et Farault est sur le site de la BNF :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k208756r/f1

Remarque :
Geste-Edition propose le « dictionnaire des noms de rues de Niort », 2 volumes avec coffret.
Tome 1 : par H. Clouzot et A. Farault
Tome 2 : sous la direction de Daniel Courant. L’ouvrage fondamental et toujours nécessaire d’Henri Clouzot et d’Alphonse Farault publié en 1931 présentant l’historique de la création des noms de rues de Niort devait être augmenté par une nouvelle édition, prenant en compte les quatres communes de Saint-Liguaire, Saint-Florent, Sainte-Pezenne et Souché qui font partie depuis les années 1960 de la ville de Niort. C’est désormais chose faite avec le tome, 2 orchestré par Daniel Courant, réuni sous la forme de ce coffret prestige.
http://www.vivre-a-niort.com/fileadmin/fichiers/VAN/170/van170_histoire.pdf

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Alphonse Farault est originaire de Vouillé

Pierre Alphonse Farault
Né 13 octobre 1862 (Vouillé) – Fils de Jacques / Lévrier Julienne, dont mariage le 14 mai 1862 (Vouillé)

Lequel Jacques Farault époux de Julienne Lévrier est fils de Pierre Farault / Suzanne Morin, dont mariage le 18 octobre 1837 (Vouillé).

Lequel Pierre Farault époux de Suzanne Morin est fils de Jacques Farault / Françoise Moindron, dont mariage le 26 juin 1811 (Vouillé).

Lequel Jacques Farault époux de Françoise Moindron est fils de Jean Farault / Marie Blondeau, dont mariage le 19 juin 1781 (Vouillé)

Lequel Jean Farault époux de Marie Blondeau est fils de François Farault / Louise Vergnaux, dont mariage le 16 octobre 1741 (Fressines)

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Ouest Eclair le 22 avril 1936 : M. Farraud va prendre sa retraite

Ouest Eclair - 22 avril 1936 - M. Farault va prendre sa retraite

 

Ouest Eclair le 25 avril 1936 – Un vieux fonctionnaire qui s’en va :
- Photo de M. Alphonse Farraud, bibliothécaire depuis 48 ans et secrétaire du Conseil des Prud’hommes depuis 25 ans, qui va prendre sa retraite.

Ouest Eclair le 13 octobre 1937 : M. Alphonse FARAULT, conservateur honoraire de la bibliothèque est décédé

 

Ouest Eclair le 15 octobre 1937 : Obsèques de M. Alphonse Farault

 

 

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LE MAIRE DE BESSINES ET NAPOLÉON 1er

LE MAIRE DE BESSINES ET NAPOLÉON 1er

L’assèchement du Marais (le Golfe des Pictons) a réellement débuté vers la fin du Xe siècle sous l’impulsion des moines Bénédictins.
C’est un travail d’Hercule qui va durer des siècles, et s’il est facile de gagner du terrain par rapport à la mer, faut-il encore maîtriser l’envahissement des terres lors des grandes marées et aussi savoir canaliser les eaux d’amonts pour les envoyer vers la mer.
A la Révolution il ne restait au fond du golfe que 15.000 hectares non assainis. C’est ce que maintenant on appelle le Marais Mouillé, c’est à dire le marais qui inonde au moment des pluies lorsque la Sèvre déborde.

Vers 1800, la partie du marais non endiguée était complètement à l’état de marécage. Aussi Dupin, premier préfet des Deux-Sèvres, adressait il au Ministère de l’intérieur du moment un rapport où il disait : « La ville de Niort serait encore assez agréable à habiter, mais ce qui gâte tout, c’est la proximité (les marais : de Bessines, la Garette, Jumeau et Magné qui empestent l’air, sont infestés de moustiques et les habitants de cette contrée sont des pauvres êtres malingres, rongés par la fièvre quarte et la dysenterie ; ils sont si maigres, disait-il à la fin de son rapport. qu’ils n’ont même pas de gras de jambes. »

Qui dit terres, même marécageuses, dit aussi propriétaires. Et vers 1800 l’aménagement de ce territoire marécageux est l’objet de querelles (entre propriétaires, entre villages, et aussi avec les ingénieurs chargés des travaux).

Le 1er août 1807, la venue de Napoléon à Niort va débloquer la situation, lors de l’audience accordée aux maires des Deux-Sèvres, François Guibert, maire de Bessines, explique la situation à l’Empereur, s’exprimant en patois et alliant le geste à la parole, dit :
« les fossés n’y sont pas plus larges qu’une égaljambée ».
« Qu’est-ce qu’une égaljambée ? demanda l’Empereur ».
« Eh bien, Sire, voilà ce que c’est ». Guibert, très émotionné et joignant le geste à la parole, fit un pas en avant pour montrer ce qu’était une égaljambée et écrasa par mégarde la botte impériale de son gros sabot ferré ».

L’histoire est racontée par Briquet Hilaire Alexandre dans son livre « Histoire de la ville de Niort » :

Le 10 juin 1806, se fit l’ouverture du canal de La Rochelle à la Sèvre niortaise entre Rompsay et Terre-Nouvelle (1).
Dès 1740, on avait présenté, mais inutilement, au Conseil d’état ce projet de navigation intérieure, comme une source de richesses pour Niort et La Rochelle, soit en temps de paix, soit en temps de guerre. Ce canal devait servir à dessécher plus de cent mille arpens de marais, et à rendre salubre un pays presque inhabitable.

Cet utile projet fut reproduit par le Conseil Général des Deux-Sèvres dans sa session de 1800. On y représenta que le commerce et l’agriculture en retireraient les plus précieux avantages : les chanvres que la marine se procure à grands frais chez les puissances du Nord, croîtraient avec abondance dans cette partie du territoire enlevé depuis des siècles au commerce. Ce canal faciliterait le transport des bois nécessaires à la marine, et les grandes routes deviendraient d’un entretien moins dispendieux.

Deux ans avant l’ouverture de ce canal, avait été rendu le décret impérial, qui ordonne le desséchement du marais de Bessine, pour faire cesser les maladies auxquelles donnait lieu ce marais, et pour rendre à l’agriculture et à l’industrie une étendue de plus de quatre cents hectares de terrain, frappés d’une stérilité aussi longue que dangereuse. L’intérêt particulier et l’intérêt général paraissaient se réunir pour l’exécution de ce décret. La dépense nécessaire pour effectuer ce desséchement fut évaluée à 40,000 francs. Le préfet ne doutant point que cette somme ne fût promptement fournie par voie de souscription, comme l’indiquait le décret, prit, le 7 août, un arrêté par lequel il créa deux cents actions de 200 francs chacune. La souscription se trouva remplie et fermée, le 24 du même mois; mais un nombre considérable d’habitans de Saint-Liguaire et de Bessine en témoignèrent un grand mécontentement, et ils en portèrent plainte à l’autorité. Ils prétendirent que les actionnaires voulaient les dépouiller de leur propriété; qu’on leur avait dérobé jusqu’au 26 août, la connaissance du décret impérial et de l’arrêté du préfet, qui, l’un et l’autre, accordaient aux habitans de la commune de Bessine la préférence dans la distribution des actions. Le préfet, par son arrêté du 5 octobre, déclara qu’il n’y avait pas lieu à suspendre le desséchement. Les réclamans n’en continuèrent pas moins à s’opposer, par toutes sortes de moyens, à la paisible jouissance des actionnaires du marais. Le maire de Bessine, à l’aide d’un habile jurisconsulte et au nom des habitans, propriétaires et biens-tenans de Bessine et Saint-Liguaire, publia, en 1807, un long et savant Mémoire sous le titre de très humbles et très respectueuses supplications et remontrances, à S. M. l’Empereur et Roi, sur le décret impérial du 7 messidor an X11 (26 juin 1804).

Dans ce Mémoire on remonte au XIIe siècle (1170); l’on y rapporte des titres qui prouvent que la propriété des marais de la Sèvre était passée de la maison de Lusignan à l’ordre des Templiers, et de cet ordre à celui des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ainsi qu’aux moines de Maillezais.
On y prouve que ces chevaliers et ces moines, sur la fin du XIVe siècle (1390), se dessaisirent de la propriété de ces marais, en faveur des habitans des paroisses et seigneuries riveraines de la Sèvre, auxquels ils accordèrent le droit de faire pacager leurs bestiaux sur l’étendue de tous ces marais, moyennant le cens et la redevance fixés par le pasquer de Sainte-Gemme, ce qui leur transféra la pleine propriété, et non pas seulement la propriété utile. Les réclamans citent en outre une foule de pièces, qui tendent à prouver que les moines de Saint-Liguaire accensèrent le marais de Bessine aux habitans de Bessine et de Saint-Liguaire. Ils soutiennent même qu’ils rapporteraient de nouvelles preuves de leur propriété, si les archives du département des Deux-Sèvres n’eussent été la proie des flammes.

Les actionnaires ne laissaient pas de répondre à leurs adversaires et leur opposaient les titres mêmes relatés dans leurs supplications. Ils prétendaient y trouver la preuve que le marais de Bessine avait été la propriété des moines de Saint-Liguaire jusqu’à la suppression des ordres religieux, époque où le gouvernement a succédé à leurs droits. Ils ajoutaient que l’utilité et l’urgence du desséchement de ce marais avaient été reconnues,
et par le Conseil général du département et par une délibération du Conseil municipal de Bessine; que le décret impérial était fondé sur ces deux pièces; enfin qu’ils avaient fait creuser plusieurs canaux de seize à vingt-cinq pieds de largeur dans ce marais, depuis qu’ils en étaient propriétaires.

Ces graves discussions se terminèrent par une scène comique, qui eut lieu à l’époque du passage de l’Empereur à Niort, le 7 août 1808.
Sa Majesté voulut alors s’occuper de la réclamation, qui lui avait été adressée par les habitans de Bessine, et qui contenait leur opposition au desséchement du marais de leur commune.
Dans l’audience que Napoléon donna aux maires des Deux-Sèvres, les princes dirent à Sa Majesté :
« Voilà un maire qui a des Mémoires à vous présenter. »
Guibert, maire de Bessine, s’avance avec des papiers sous le bras. Ce Sévrois, d’une petite stature et doublement boiteux, rappelait un peu le paysan du Danube, par sa figure et par son accoutrement singulier. Guibert était bien inférieur au Germain du côté de l’éloquence, mais il le surpassait peut-être en audace.
Il présente ses Mémoires.
« Monsieur Sire, dit-il, voilà ce que j’ai l’honneur de vous mettre sous les yeux, vérifiez les faits; si je vous en impose, ma tête est là pour en répondre. »
Napoléon prend les Mémoires de Guibert, les remet au prince de Neufchâtel, et dit :
« Ah! mon pauvre maire, racontez-moi donc votre affaire. »
Alors l’ingénieur en chef, Dumouceau, prend la parole :
« Sire, je m’en vais vous expliquer ce que le maire de Bessine veut dire. L’affaire est au Conseil d’état, et doit y être jugée. Et moi aussi, je juge, répond l’Empereur.
Sire, ajoute l’ingénieur, j’ai été chargé de diriger les travaux, et j’ai fait ouvrir des canaux d’une largeur et d’une profondeur considérables…»
Guibert, l’interrompant :
« Ce magistrat en impose, monsieur Sire, monsieur l’Empereur. »

A ces mots, un sourire moqueur parut sur tous les visages. Le préfet frappe sur le bras du paysan, et lui fait observer qu’on ne dit pas monsieur en s’adressant à l’Empereur.
« Laissez, laissez parler cet homme, dit Sa Majesté, il ne peut me manquer. »
Guibert, encouragé par ces paroles et par les gestes des princes, reprit sa phrase, et continua ainsi sans la moindre hésitation :
« Ne les croyez pas, monsieur Sire, ils vous trompent comme ils nous ont trompés. Des ambitieux ont commencé par gagner ce brave homme (il indique le préfet), ils ont trompé sa religion, monsieur Sire; ils lui ont fait accroire qu’un marais qui depuis plusieurs siècles nous a été accensé n’est pas notre propriété; ils lui ont fait accroire, monsieur Sire, qu’un marais qui nourrit 1,500 têtes de gros bétail et 4,000 moutons est un marais mouillé, pourri, perdu pour l’agriculture.
Voilà pourquoi la vérité n’a pu parvenir jusqu’à vous, monsieur Sire, et vous avez rendu votre décret du 7 messidor an XII.
Ils ont fait prendre un arrêté à ce brave homme (montrant le préfet) pour exécuter votre décret, monsieur Sire; et parce que dans ce décret et cet arrêté il y avait des articles qui nous étaient favorables, nos ennemis ne nous les ont laissé connaître que lorsqu’il n’était plus temps pour nous d’en profiter. Monsieur Sire, ils se plaignaient que l’air était empesté par nos marais, quand nous en jouissions paisiblement. Depuis qu’ils s’en croient propriétaires, ils nous ont fait interdire le parcours et pâturage pour tous nos troupeaux. Sans doute ils appellent cela purifier l’air. Que n’appellent-ils aussi humanité, l’entreprise d’ôter le pain à 1,200 de vos sujets ? Car si on nous enlève nos marais, on nous réduit à la mendicité. Ils parlent de dessécher des marais qui n’en ont pas besoin; ils osent même se vanter d’avoir creusé de larges canaux : des canaux ! ce ne sont que de misérables fossés, sans issues, qui ne me coûteraient pas une éjalambade (enjambée)… »

Le paysan de Bessine accompagna ces dernières paroles d’un geste imitatif, qui lui fit porter son soulier ferré presque sur le pied de l’Empereur.
Sa Majesté sourit en se retirant un peu en arrière, et dit à Guibert :
« Je vois bien qu’il faut que j’arrange cette affaire : le marais sera desséché, parce qu’il importe à l’intérêt de l’Etat qu’il le soit; mais j’en ferai les frais, et je le donne à la commune. »

Ce jugement fut accueilli par ces acclamations unanimes : « C’est parler en roi; vive l’Empereur ! »

(1) La partie entreprise s’étendait, au mois d’avril 1831, depuis La Rochelle jusqu’à la tète du canal de Tranche, en face de Saint-Ouen, sur une longueur de
treize mille sept cents mètres.
Il a été dépensé en totalité, jusqu’au Ier janvier 1831, 4,551,246 francs 40 cent.
La distance du point où le canal est parvenu auprès de Saint-Ouen, pour joindre la Sèvre à Marans , est d’environ deux lieues et demie. La distance du même point à la Sèvre, en suivant la direction sur Dampvix, est d’environ sept lieues et demie.

Source :
Histoire de la ville de Niort depuis son origine jusqu’au règne de Louis-Philippe Ier, et récit des événemens les plus mémorables qui se sont passés dans les Deux-Sèvres
Briquet Hilaire Alexandre

 

Site de la mairie de Bessines :

http://www.mairie-bessines.fr/html/empereur.php

L’histoire est racontée par Alphonse Farault :
Le Maire de Bessines devant Napoléon 1er 7 août 1808.
Saint-Maixent, impr. Ch. Reversé, 1896. In-8°, 12 p. (Extrait de la Revue poitevine et saintongeaise).
La « Revue poitevine et saintongeaise » doit être le volume 12, par Lacuve, 1895. Dont on entrevoit de cours extraits sur Google / livres, on mettant Guibert dans la fenêtre « recherche »

L’histoire est aussi racontée dans des journaux de l’époque

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Sur les registres d’Etat-Civil de Bessines, on trouve le 27 avril 1839, le décès d’un François Guibert qui pourrait être notre maire.

27 avril 1839
Décès de Franois Guibert, âgé de 72 ans
Né à Bessines
fils de Jean Guibert / Dillé Anne
Sont témoins, ses fils
– Jean, 51 ans, instituteur à Bessines
– André, 49 ans, journalier à Bessines

Guibert Jean François / Dislé Anne – Mariage le 23 octobre 1747 à Bessines
Fils de Jean / Gellé Jeanne
fille de Jean / Charre Catherine

Les Guibert sont originaires de Magné.

Remarque :
Mariage en 1747, et si François décède âgé de 72 ans, donc né vers 1767 : cela fait une naissance 20 ans après le mariage…
Anne Dislé décède le 23 septembre 1774, âgée de 48 ans, donc née vers 1726, elle aurait 41 ans en 1767.

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SAINT GÉNÉROUX

Saint Généroux

Histoire générale, civile, religieuse et littéraire du Poitou (1885) – Auber Charles Auguste
Volume 1 – page 374 du livre / 422 du pdf

Saint Généroux était Romain de naissance. On ignore quels motifs lui firent abandonner l’Italie, sinon qu’il voulut par amour pour la solitude aller chercher ailleurs un repos dont ne jouissait point sa patrie, ruinée par les invasions des Barbares. La réputation de saint Hilaire, celle du disciple qui s’était sanctifié à Ansion l’attirèrent dans le Poitou, et il y vint se ranger parmi les heureux compagnons de Léonégisile, autre étranger qu’avait attiré là un sincère désir de la perfection évangélique. C’est guidé par ce pieux directeur que Généroux prit l’habit religieux.
Léonégisile étant mort, sa communauté confia à saint Généroux la continuation de sa tâche, que celui-ci remplit avec autant de prudence que de zèle. C’est sous son abbatiat que furent admis à Ansion Paterne et Scubilion qui commencèrent à s’y sanctifier comme nous allons le voir. Dans un village voisin de l’abbaye, Généroux avait fondé un prieuré dont l’église devint paroissiale, et qui reçut son nom après sa mort, laquelle précéda de beaucoup, quoi qu’en en ait dit, la fin du VIe siècle. C’est là que reposa son corps, jusqu’à ce qu’on le vit profané et perdu par la guerre ou l’impiété qui dépouillèrent l’église et dispersèrent son mobilier et ses reliques.

Note 31 page 415 du livre (463 du pdf) :
Le droit de présentation à ce prieuré appartenait à l’Abbé de Saint Jouin, et le roi, depuis le concordat de 1516, conférait le bénéfice. (Pouillé de Poitiers, 1782).
Son église, qui était fortifiée, fut la seule qui échappa dans ce pays aux ravages des Normands, contre lesquels les habitants du bourg se défendirent avec autant de succès que de courage.

Congrès archéologique de France : Séances générales tenues à Poitiers en 1903 par la Société française pour la conservation des monuments historiques
Auteur : Société française d’archéologie

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356729
page 73 du livre ou 162 du pdf

Saint-Généroux

Suivant une tradition, un religieux de Saint-Jouin, du nom de Généroux, aurait quitté son monastère et se serait réfugié dans une solitude aux bords du Thouet pour s’y livrer tout entier à la prière et à la méditation.
Sa vertu y attira des disciples, puis les miracles accomplis auprès de son tombeau groupèrent un certain nombre d’habitants. Telle serait l’origine du bourg.
Saint-Généroux possède une des plus anciennes et des plus curieuses églises de la France. Malgré quelques opinions discordantes, on la considèrent en partie comme un monument carlovingien. Sa construction, d’après les observations de M. J. Berthelé porte l’empreinte de deux époques principales. A la première reviennent les deux murs latéraux, le chevet et le mur intérieur, percé d’arcades, qui forme transept; à la seconde c’est à dire au commencement du XIe siècle, on doit attribuer les trois absides et des deux rangées de piles carrées qui forment les bas-côtés de la nef. Il n’est pas question ici des grandes arcades en arc brisé de la nef et de la façade, dont les dates sont très postérieures.
Lire la suite sur Gallica sachant que la source du document est :

Monuments religieux … des Deux-Sèvres, par Ch Arnauld
Notices sur l’église de Saint-Généroux, par J. Berthelé, dans le carnet d’un antiquaire poitevin, page 284 et collection Robuchon.

Remarque : à la suite de Saint-Généroux il y a :
Airvault = page 75 du livre / 165 du pdf
Avant Saint-Généroux il y a Saint-Jouin-de-Marnes page 70 du livre / 158 du pdf
Et Parthenay page 45 du livre / 118 du pdf

L’EGLISE DE SAINT-GENEROUX :

L’église de Saint Généroux serait la plus ancienne du Poitou d’après Charles Arnauld.
Source : Mémoires de la Société de statistique du département des Deux-Sèvres – (T4) 1839 – 1840
Page 175 du livre
l’église de Saint-Généroux avec celle de Tourtenay sont les seules qui possèdent des restes d’architectures antérieurs au Xe siècle.
Page 215 du livre

La personne qui a travaillé sur cette église (et autres églises du Poitou) est :
Joseph Berthelé (1858-1926), archiviste des départements des Deux-Sèvres de 1882 à 1892, directeur de la Revue poitevine et saintongeaise.
http://cths.fr/an/prosopo.php?id=1695
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1926_num_87_1_460527
Lequel Berthelé fit paraître deux ouvrages de première valeur :
« Recherches pour servir à l’histoire des art en Poitou (1889) »
« Carnet de voyage d’un antiquaire poitevin (1896) »

Bulletin de la Société de statistique des Deux-Sèvres – 1882-1884
Article de Joseph Berthelé : Archéologie du Moyen-Âge – page 62 à 76
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k208700r/f62.image.r=generoux.langFR

Mais d’autres personnes se sont penchés sur l’histoire de nos monuments religieux, tels que Alfred Ramé, Bélisaire Ledain et même Prosper Mérimée !
La date de l’église de Saint-Généroux, Alfred Ramé
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k208700r/f217.image.r=generoux.langFR

Trois églises antérieures au XIe siècle : Châtillon sur Thouet – Saint-Clémentin – Voultegon par Bélisaire Ledain
Bulletins de la Société des antiquaires de l’Ouest – 2e série – Tome 2 – 1880-1882
Pages 162 à 173
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65704q/f172

Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest – 3e Série – Tome XIV – 1937
Lettres de Prosper Mérimée aux Antiquaires de l’Ouest (début page 47 du livre / 54 du pdf)
Mérimée à Saint-Généroux :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56196455/f76.image.r=generoux.langFR
Page 72 du livre il est dit : Dom Fonteneau dit que St-Généroux est la plus ancienne église du Poitou après le temple St-Jean

voir aussi :
Prosper Mérimée – exposition organisée pour commémorer le cent cinquantième anniversaire de sa naissance – 1953
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58393151/f101.image.r=generoux.langFR

et :
Notice historique et archéologique sur l’abbaye de Saint Jouin de Marnes – Bélisaire Ledain – 1884
sur Gallica

Pour l’église et sa restauration, voir
Travaux de Segretain, architecte (44 plan d’églises), 18. — Archives Départementales des Deux-Sèvres — Série 4N
Cependant Segretain a été pas mal critiqué pour avoir fait dit-on pas mal de dégâts …..

LE PONT DE SAINT-GENEROUX – XIIIe siècle

Inscrit à l’inventaire des monuments historiques le 23 décembre 1926

http://le-cercle-histo.over-blog.fr/article-le-pont-de-saint-generoux-deux-sevres-70971189.html
http://fr.structurae.de/structures/data/photos.cfm?id=s0001951

Très peu d’informations trouvées sur le Net – Il existe une publication qui a été de courte durée vers 1937 :
Pays Thouarsais, janvier 1937 – Capitaine Marié – Le Pont de Saint-Généroux

Il y a un seul exemplaire de cette revue à la médiathèque de Thouars
A chercher dans les médiathèques ou les bouquinistes.

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HISTOIRE DU VILLAGE

L’ouvrage de référence sur Saint-Généroux (à part les ouvrages religieux) est :

Les Seigneurs de Saint-Généroux et d’Argentine, avec notice historique sur Irais, par Maurice Tuzelet – 126 pages – Imprimerie Cante, Parthenay, 1907
http://search.touzot.fr/tz-scripts/upload/2006810113617%5CAntiqouest.pdf

Quelles sont les sources de Tuzelet ? Ce doit être aux Archives de la vienne :
Archives
G. Debien , G. Ruhlmann , P. Leuilliot
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1950_num_5_4_1883
L’exemple des papiers Frères

Dans cet ouvrage on y apprend :

1332 - Peut-être que Guyart de Noirtaire, qui fut assassiné en 1332, était seigneur de Noirtaire en Saint-Généroux, mais nous n’avons trouvé aucun document pouvant nous confirmer dans cette opinion.
Cet assassinat avait été provoqué par Louis de Thouars et Jean de la Forest.
Ce dernier était écuyer, seigneur de Sainte Verge et probablement un des ancêtres d’Eustache de la Forest, femme de Maurice Cathus, seigneur des Granges

6 sept. 1383 – De Chausseroye fPayen), chevalier, seigneur d’Airvault, se maria à Marguerite de la Porte, dame du Breuil-de-Geay (près Saint-Varent).
A cette époque le Breuil de Saint-Généroux relevait de Moncontour et par conséquent du château de Saumur.
Payen servait dans les armées du roi et prit part à la Chevauchée de Bourbourg, le 6 septembre 1383. Il mourut la même année.

17 déc. 1449 - La châtellenie et seigneurie dite de Saint Généroux avaient probablement été créées au profit de Guillaume Gouffier, chevalier,
seigneur de Boisyet de Maulévrier, premier chambellan du roi qui reçut, le 17 décembre 1449, la seigneurie d’Oiron que Charles VII avait confisquée sur Jean de Xaincoings.
On avait créé en même temps une prévôté et on y avait installé des notaires

10 juil. 1488 – obtint de la générosité de son souverain certains objets sis à Saint-Généroux et qui avaient été confisqués sur messire Martin des Bretesches (alias Jousseaume), pour cause de forfaiture.
Il en rendit aveu à la châtellenie d’Airyault le 10 juillet 1488.
Un des ancêtres de Martin Jousseaume avait été seigneur de Launay et de Billazais (paroisse de Taizé) et portait de gueules à trois croix pattées d’hermine

1500 - Revenons maintenant au fief principal, qui va passer, par alliance, entre les mains des Chambret.
Cette famille habitait depuis longtemps les environs de Saint-Généroux.
Vers 1500, Pierre Esquot, marié à Jacquette Chambret, possédait des terres et un moulin à Saint-Généroux

3 oct. 1569 – La seule route importante passait à 3 kilomètres d’Irais, à Douron.
C’était l’avenue d’Airvault à Moncontour, qui fut ensanglantée à la bataille du 3 octobre 1569.
Le chemin de Saint-Généroux à Marnes et Poitiers passait près d’Irais. On suivait le chemin de Roche, on traversait Irais par la venelle du Mulon et on rejoignait la route au Busson.
Quant au chemin de Saint-Jouin à Saint-Généroux, sorte de sentier, il passait à Irais où il prenait le nom de chemin de ….

1638 - Brion (François), docteur en médecine, seigneur de la Fontaine et du fief et seigneurie de Noirtaire en Saint-Généroux.
Il portait d’argent au chevron rompu de gueules, accompagné en pointe d’un tourteau de même. Il épousa Marie de Poys et mourut à Thouars en 1638 …

1664 - C’est ainsi qu’en 1664, plus de trente habitants de la paroisse font leurs déclarations de biens à Artus Gouffier, duc de Rouannais, pair de France, baron de Gonnord,
Moncoritour et Cursay, seigneur d’Oiron, Saint-Généroux et autres lieux.
Ce sont Jacques Bâillon, charron; René Baudin, tisserand; Michel Bonneau, vigneron; François Freneau, boulanger; Pierre Reboutet, laboureur; Jean Barreau , laboureur; Pierre Hullin, laboureur; René Georget, laboureur ; Pierre ….

8 oct. 1667 - Tiercelin d’Appelvoisin (Charles), fils de Charles et de Catherine Dupré, seigneur marquis de la Roche-du-Maine, du Fou, Chistré, Thiors en Saint Généroux, la Loge Fougereuse, Pelvoizin, Candé et autres…
Il fut chevalier de l’ordre du roi et gentilhomme ordinaire de sa chambre.
Il fut maintenu noble le 8 octobre 1667 et portait, outre les armes des d’Appelvoisin, celles des Tiercelin consistant d’argent à deux tiercées d’azur, passées en sautoir, cantonnées de quatre ….

1680 - Frère (Renée) se maria à André de Savignac, sieur de Vieux-Fourneau, lequel en rendit l’aveu en 1680. Actes de l’Etat-Civil de Saint-Généroux.

1688 - Frère (Salomon), seigneur d’Argentine et de Boisvert, épousa Marie Berthelot, de Tessonnière, vers 1688. Toute sa famille était protestante et lui-même adjura à Saint-Généroux.

1704 - Il faut citer les frères Duplessis dont l’un, Jacques (1647-1725), sieur de la Rouille, marié à Marie Terrier, a une fille, Thérèse, qui épousa, en 1704, Jean Amillard,
sieur de Grand Pré et l’autre, Louis, sieur de la Barre, marié à Gilette Caniot, et qui alla plus tard habiter Saint-Généroux.
Notons également Louis Lecomte de Fonbouc et Fiacre Girard, sieur de la Croix, marié à Marie Carie

mars 1716 – D’Armagnac (Jean-Joseph) chevalier, comte d’Armagnac, seigneur de Salvert (près de Migné), Isoré, Pouligny, la Brosse-Moreau, Anguitard, Saint-Généroux…,
lieutenant général des maréchaux de France en Poitou. Il rendit aveu de ces diverses terres et seigneuries en mars 1716 à la Tour de Maubergeon et au château de Chatellerault

1763 - Ce ne fut qu’au milieu du siècle que Charles-Henri de Laspaix devint le véritable seigneur de Saint-Généroux, après Gabriel le Coigneux.
Nous le voyons, en 1763, recevoir des déclarations à cause de sa « châtellenie et prévôté, terre et seigneurie de Saint-Généroux.

1780 - Pendant tout le xvme siècle, Irais, Saint-Généroux, Noizé-les- Baillargeaux, Saint-Jouin, Borcq, Availles… font partie du doyenné de Thouars, qui comptait 60 paroisses. En 1780, Irais avait 350 communiants.

1780 - Les biens de la paroisse, contrairement à ce qui se passait dans les bourgs environnants tels que : Saint-Généroux et Borcq, n’étaient pas très nombreux, puisqu’ils ne s’élevaient qu’à quarante-six boisselées en 1780

1782 - Saint-Généroux qui personnifia admirablement la petite ville féodale, régentée par de nombreux seigneurs, eut une population qui s’accrut de siècle en siècle et qui égala presque celle de Saint-Jouin.
Mais à partir du XVIIe siècle elle diminua peu à peu en 1782 et nous n’y trouvons plus, d’après le Pouillé du diocèse de Poitiers, que 400 communiants.
La plus grande partie du bourg relevait de Moncontour où il y avait un sénéchal dépendant du château de Saumur

En 1790, Saint-Généroux, qui était demeuré pendant des siècles une petite enclave du duché d’Anjou, fut mise au rang de commune et fit partie du département des Deux-Sèvres.
Les Granges de St Généroux : Cette seigneurie, la plus importante de Saint-Généroux, relevait de la baronnie de Moncontour et par conséquent de l’Anjou.
Le seigneur de Moncontour devait ensuite en faire l’aveu, depuis la prise de Moncontour par Saint-Louis, au château de Saumur

1790 - C’est ainsi que le 9 brumaire 1790, on écrit de Parthenay à l’administration centrale des Deux-Sèvres, au sujet d’une attaque dirigée par les brigands contre Saint-Loup, Airvault…
pendant la nuit du 5 brumaire : a Vous avez été instruits par notre correspondance avec le département de l’excursion faite par les brigands sur le canton de Saint-Loup le 5 de ce mois, sur les six heures du soir

Autres familles associées à Saint-Généroux :

1375 - Cathus Hugues puis Jean – Seigneurs du Bois (Beauvoir sur Mer) et de Saint Généroux

En 1407, Hugues Catus, écuyer, seigneur de Saint-Généroux, à cause de Jehanne Jousseaume, sa femme, veuve de Jehan Jourdain, et comme ayant bail de Jehan Jourdain, fils du précédent …

On trouve aussi la trace d’un Pierre Vidard à St Généroux :
1563 - Pierre Vidard, conseiller au présidial, échevin depuis un mois, fut élu maire en 1563.
Il épousa Jacquette Bibard et est qualifié plus tard de seigneur de Saint-Généroux. Une lacune d’une certaine étendue, existant dans les registres et archives de la ville de cette époque, nous laisse dans l’ignorance des actes de sa mairie
Qui est ce Vidard ?
Conseiller et maire de Saint-Généroux en 1563, il mourut à Rouen en 1596 où il était député pour l’assemblée de notables.
Source : Histoire du Poitou par Thibaudeau – Tome VI – page 475 == livre pas trouvé

Mais on trouve cette famille sur :
Dictionnaire universel de la noblesse de France par Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles
http://books.google.fr/books?id=GIkGAAAAQAAJ&lpg=PA218&ots=F6jqiPuPqD&dq=%22Pierre%20Vidard%22%20generoux&pg=PA218#v=onepage&q&f=false

10 décembre 1642 – Contrat de mariage entre Gédéon de Brettes, seigneur de Cros, avec Claude Dreux, Fille de Simon Dreux et de feue Florence Vidart, sgr de Montrolet et de Saint-Généroux.
Contrat passé devant Ringuet et Lami, notaires à Montrollet

12 mai 1653 – Barthélemy Frère, seigneur de la Pommeraie et de Vairé, fit donation à René Frère, seigneur de Vairé, conseiller du roi en l’élection de Niort, de la seigneurie d’Argentières, paroisse de Saint-Généroux, par acte de Coudré, notaire à Saint-Maixent, le 12 mai 1653.
Source : Recherches complémentaires sur les familles Lévesque et Picoron de Saint-Maixent

1741 - Il est question de Charles Louis, baron de Saint Généroux qui décède à St Maixent en 1741
Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest et des musées de Poitiers – 1907 – pas d’aperçu sur google livre
Lequel Charles Louis avait épousé Zélie Gilles de la Coudre. Sa belle-fille, de Saint-Généroux

27 janv. 1518 – à titre de preuve de la grande faveur dont jouissait la famille Gouffier sous le règne de François 1er, nous donnons le texte de lettres de Louise de Savoie à propos d’un aveu rendu le 27 janvier 1518 pour la châtellenie et prévôté de Saint-Généroux
source :
Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest – Volume 9 – 1887
Aperçu non disponible sur google livre

Jacques le Vieux, Chevalier, Seigneur de Monguimier à Saint-Généroux était marié à Jacqueline Garnier fille de Pierre Sgr., de la Brouardière de Fenery
Monguimier : moulin et gué sur le Thouet commune de Saint-Généroux – Monguimer, 1489 (arch. V. Ste Marth 160) – Moulin de Monguymer, 1556 (reg. insin. Thouars)
Monguimier : Hôtel de Monguimier, à Saint-Généroux, près le pont dudit Saint-Généroux, 1671 (arch. Deux-Sèvres) – Monguimier, 1657 (arch. Barre)
Source :
http://www.cc-parthenay.fr/parthenay/creparth/caliber-sainque/biblio/blasons-2.pdf

Guillaume de L’Esperonnière, marié à Jehanne de Sanzay (15 avril 1482, notaires Raillonet et Hamon à Bressuire), ont une fille Marie de L’Esperonnière qui fut unie par contrat du 28 mars 1510, reçu par d’Olivet, à Nicolas de Villeneuve, écuyer, seigneur de Laspais et de Saint-Généroux, fils de François de Villeneuve et de Marguerite Jousseaume.
Elle est inscrite au fol. 185 dudit rôle du ban et arrière-ban des Nobles d’Anjou en 1567, pour une contribution de 11 livres, 3 sols, 4 deniers comme dame de Bonnet et de Geay, paroisse de Saint-Généroux et de la Garenne.
Source (sur Gallica) :
Histoire généalogique de la maison de L’Esperonnière, de ses alliances et des seigneuries qu’elle a possédées : Anjou, Poitou, Bretagne et Maine, 1156-1889, d’après les archives inédites du château de La Saulaye (Maine-et-Loire) – Théodore Courtaux – 1889

Saint-Généroux était une paroisse de la baronnie de Moncontour :
« Faits et anecdotes relatifs à l’histoire de Mirebeau, département de la Vienne » par Eugène Chevallier
Ouvrage sur Gallica – page 402

 

BLOG SUR SAINT-GENEROUX

Une personne prénommée Marion a créé un blog en 2008 sur Saint-Généroux, ce blog semble à l’abandon :

http://saintgeneroux.canalblog.com/archives/10__sources/index.html

Apparemment elle ne laisse pas de mail pour la joindre …. Mais elle laisse pas mal d’informations dont les sources seraient les habitants de Saint-Généroux

Il n’y a rien dans :
Société d’histoire et d’archéologie du pays thouarsais
http://www.shapt.fr/
http://cths.fr/an/societe.php?id=699

Article de la revue « Pays Thouarsais », avril 1937 — (revue qui semblerait avoir fait une courte parution en 1936 – 1937)
Bodin, le Fief d’Argentine à Saint-Généroux

Remarque : site qui utilise le Ledain (mais …. pas très au point)  :
http://www.cths.fr/topo/pagint/nomenclature.php?cid=56845&clettre=M&ccomdpt=&cpage=100

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La Société historique et Scientifique des Deux-Sèvres a publié des travaux sur Saint-Généroux :

http://www.deux-sevres.com/shsds/etudes%20table%20index%20htm.htm

Adjeu, voir Saint-Généroux., 402 ; 976

Argentine voir Saint-Généroux, 976.

Canton du Puits, commune de Saint-Généroux, 976.

Chambon de Breloux, commune, Saint-Généroux, 976.

– Saint-Généroux, 927 (en gras)

Pied-Fichet, Saint-Généroux, 1174, p. 145.

Saint-Généroux, aqueduc, 402 (en gras)

Sarcophages mérovingiens :
– Saint-Généroux, 936, p. 119;

Table des Matières des Bulletins et Mémoires de 1905 à 2005
http://www.deux-sevres.com/shsds/etudes%20table%20matiere%20htm.htm

TOME XI – BULLETIN 1961

497 CROZET (René), La restauration de l’église de Saint-Généroux. p. 539-550.
René Crozet. L’art roman en Poitou
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1950_num_36_128_3100_t1_0217_0000_2

René Crozet, Saintongeais, spécialiste de l’art roman, notamment en Poitou-Charentes

BULLETIN 1980 – TOME XIII

927 GERMOND (Georges), et FERNANDEZ (Lyne), Un cimetière mérovingien à Saint-Généroux. p. 309-329.

TOME VIII – BULLETIN 1949
402 [ROBERT], Notes sur deux aqueducs gallo-romains de la région d’Airvault. p. 390-398. Ill. , cartes.

BULLETIN TOME XV 1982
Congrès de Bressuire 1982
976 GERMOND (Georges), L’implantation humaine dans le quart Nord-Est du département des Deux-Sèvres aux premiers siècles de notre histoire. p. 171-252.

On retrouve bien à partir de la table des index (402, 976 et 927) les documents en question.

Dans le bulletin Tome XV – 1982
Congrès de Bressuire 1982
Georges Germond : l’implantation humaine dans le quart Nord-Est du département des Deux-Sèvres aux premiers siècles de notre histoire. (Page 171-252).

Source générale : Inventaire des travaux de la société
http://www.deux-sevres.com/shsds/etudes%20tables.htm

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Et si on s’intéresse aux auteurs on s’aperçoit que la plupart appartiennent à la :
« Société préhistorique française » dont on a la liste des bulletins sur persée :

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/revue/bspf
Si on cherche Georges Germond, on trouve pas mal de travaux dans le 79 mais aussi dans le 86
Et on s’aperçoit que la région thouarsaise à été et est toujours un lieu où ils trouvent de la matière en ruines gallo-romaines.

Si on cherche les membres de la société (il y a des listes de membres) on trouve :
Compte rendu de la séance du 22 avril 1981
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1981_num_78_4_5305
Dont membres nouveaux : Champeme Louis

Lequel laisse ses coordonnées dans l’article :

Enceintes à fossés de barrage dans le bassin du Thouet (Deux-Sèvres) – Louis-Marie Champême – 1999
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1999_num_96_3_10975
Louis-Marie CHAMPÊME – 5, rue du Vieux-Pont, 79600 Saint-Généroux
Ce doit être le maire de Saint-Généroux

Autres articles de Louis-Marie CHAMPÊME (mais aussi de Michèle Champême) :
Un dépôt de l’Age du Bronze final à Tourtenay (Deux-Sèvres)
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1998_num_95_2_10771

Les menhirs de la Veillerie, commune de Soutiers (Deux-Sèvres)
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1997_num_94_1_10637

Le tumulus de la Motte des Justices à Thouars (Deux-Sèvres). Premiers sondages. Premiers résultats
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1994_num_91_6_9790
Georges Germond , Louis-Marie Champême , Michèle Champême , Lyne Fernandez

Eperon barré du Clos du logis à Saint-Généroux – Occupation du site et de ses abords
pas trouvé mais de de la Société préhistorique française

Louis-Marie CHAMPÊME fait aussi parti de l’Association des archéologues de Poitou-Charentes
http://aapcarcheo.free.fr/bulletins/AAPC29_2000_sommaire.pdf
http://aapcarcheo.free.fr/

On peut télécharger les bulletins :
http://aapcarcheo.free.fr/index.php?task=bulletins
Dans le bulletin de novembre 1969, n° 1 on a :
St Généroux : cimetière de la Combe — MM. GERMONT, de JUCLERES

Habitant St Généroux on a aussi :
Aigron Bernard membre de la Société préhistorique française depuis 1973
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1973_num_70_3_10246

La région d’Airvault (Deux-Sèvres) est particulièrement riche en ruines gallo-romain :
villas à Irais, à Taizé, à Glenay, Noizé, Auboué, Moire, Vernay, qui étaient alimentées en eau par l’aqueduc de Saint-Généroux, drainant les sources de Monteil. Un second aqueduc, dit d’Airvault, également sur la rive gauche du Thouet, amenait les eaux de la source de la Tonne, entre Airvault et La Guichardière, à une villa située près du château de Vernay. L’aqueduc n’était pas construit en béton, comme celui de Saint-Généroux, mais en pierre et brique.
(264) E. Robert, Bull. soc. hist, et scientif. Deux-Sèvres, VIII, 1949, p. 390-398.
Source :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1950_num_8_1_1285

 

LE FIEF DE NOIRTERRE A SAINT-GENEROUX

Voir le Ledain – dictionnaire topographique des Deux-Sèvres, page 195 du livre / 236 du pdf
C’était une seigneurie qui appartenait en 1493 à Gilles Clérembault et par la suite à d’autres familles, source :
Mémoire de la Société des antiquaires de l’ouest – 1857 — page 264 du livre

http://books.google.com/books?id=CLIXAAAAYAAJ&hl=fr&pg=PA264#v=onepage&q&f=false
On parle aussi de St Généroux pages 180, 209, 254

Remarque : important travail sur Airvault :
Pages 177 à 369 = Recherches sur Airvau, son château et son abbaye – Beauchet Filleau

La famille Clérembault est étudiée dans :
Revue du Bas-Poitou (1888), volume 4, que l’on trouve sur archive.org :
Palluaut les Clérembault, par M. l’abbé H. Boutin – page 275

LA FONTAINE D’ARGENTINE

Nom dérivé du celte « argento » fait référence à un gisement argentifière. La source du ruisseau d’Argentine jaillit à un carrefour de vallées sèches, et aboutit à Monteil.
Du bassin de la source partait un aqueduc souterrain de huit kilomètres avec une pente de deux millimètres par mètre, pour alimenter les villa gallo-romaines d’Auboué.
Une pompe est installée sur l’une des sources, qui selon les riverains est très fraîche et ne tarie jamais. Réalisée en fonte, une gueule de lion y est sculptée.
Source :
http://www.fontainesdefrance.info/historiques/historique-fontaine-generoux.htm
http://www.fontainesdefrance.info/fontaines/fontaine-generoux.htm

LAVOIRS DU BOURG ET LAVOIR ET FONTAINE DE MONTEIL
http://lavoirsdeuxsevres.free.fr/html/Communes/CommunesS/Saint-G%e9n%e9roux.html

LA MAISON-FORTE A ARGENTINE
Logis seigneurial du XVIIe siècle, dont problème d’effondrement de mur le 24 décembre 2010
http://www.lanouvellerepublique.fr/deux-sevres/ACTUALITE/Infos-Departementales/La-Maison-Forte-ebranlee

FRANÇOIS VILLON A SAINT-GENEROUX

Vers 1457 Villon devint l’ami de « deux dames très belles et gentes » qui lui apprirent à parler poitevin et auxquelles il fait allusion bien discrètement dans ses vers.
Ailleurs il est dit que Villon se retire après 1461 (avènement de Louis XI qui l’amnistie de ses forfaits) à Saint Généroux pour écrire son testament.
A la fin de sa vie Villon se retirerait à Saint-Maixent

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2051172/f81.image.r=generoux.langFR

Le livre de Louis Thuasne sur les œuvres de François Villon écrit en 1923 est sur :
http://fr.wikisource.org/wiki/Page:%C5%92uvres_de_Fran%C3%A7ois_Villon_Thuasne_1923_t2.djvu/007

La partie sur Saint-Généroux est page 305 (pour passer d’une page à une page changer le numéro à la fin de la barre d’adresse, mettre 306 pour la page suivante, peut être une autre méthode ?)
http://fr.wikisource.org/wiki/Page:%C5%92uvres_de_Fran%C3%A7ois_Villon_Thuasne_1923_t2.djvu/305

François Villon par Gaston Paris :
http://www.hibouc.net/lib/gaston-paris-francois-villon-1.pdf

Bulletin et Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest – 2e Série – Tome 24 – 1900
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k272246w
L’ancien théâtre en Poitou – Henri Clouzot – page 153 du livre / 261 du pdf
Villon à St Maixent et à St Généroux (page 174 et 175 du livre)

GUERRES DE RELIGION – BATAILLE DE MONCONTOUR

Le Duc d’Anjou a campé à Saint-Généroux après sa victoire à Moncontour le 3 octobre 1569

http://www.daniel-botton.fr/marnes/bulletin/2004/bataille.htm

Récit des opérations militaires en Bas Poitou durant les guerres de religions 1562-1622
http://www.henrydarthenay.com/2-categorie-10256654.html

Troisième guerre de religion – Jarnac, Moncontour (1568-1569) – Gigon Stéphane – 1911
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5626216d
Ouvrage qui utilise le journal de Denis Généroux
Page 344 du livre / 351 du pdf : Le combat à Moncontour, les huguenots se replient sur St Généroux où on pouvait traverser le Thouet par le gué de l’Adjeu.
Chercher aussi Airvault (lieu stratégique de la bataille).

LE CHATEAU DE SAINT-GENEROUX – LE CHATEAU DES GRANGES

Il y a deux châteaux, le château des Granges tiendrait son nom de la famille Des Granges Cathus
Jean Cathus, seigneur des Granges, capitaine de Talmont, fit les guerres d’Italie sous le célèbre Louis II de la Trémouille, vicomte de Thouars, prince de Talmont, qui trouva une mort glorieuse à la bataille de Pavie, en 1525

Il est question du château de Saint-Généroux dans un « Bulletin de la Société de statistique du département des Deux-Sèvres » Tome 2 – 1874-1875 — page 258
« La société a acquis les papiers du château de Saint-Généroux, comprenant plus de mille pièces, la plupart sur parchemin. ils étaient entre les mains d’un menuisier de Thouars qui les avaient achetés lors de la vente assez récente du mobilier du château;
notre vice-président, M. Imbert ayant eu connaissance de ce fait a pensé qu’il fallait préserver ces documents d’une destruction à peu près certaine et que leur place était naturellement soit dans un dépôt public du département, soit dans les archives de la société. Le bureau de la société a partagé cet avis, mais considérant que ces papiers seraient mieux placés à la bibliothèque de la ville, il a décidé que si le désir en était manifesté par les administrateurs de cet établissement, ils lui seraient remis contre simple remboursement de la dépense faite. »

Je ne sais où sont ces papiers et s’ils ont été étudiés.

MEDIATHEQUE DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE

Base mémoire :
http://www.mediatheque-patrimoine.culture.gouv.fr/
Cliquez sur : « Photographies : Base Mémoire » (en rouge)
Cela ouvre une petite fenêtre – Mettre saint-généroux

Base MédiatheK :
http://www.mediatheque-patrimoine.culture.gouv.fr/
Cliquez sur : « Base MédiatheK » (en jaune)
Cela ouvre une petite fenêtre – Mettre saint-généroux

Faire idem avec la base Mérimée

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LA REGION AIRVAUDAISE

Il existe un fichier pdf « L’Airvaudais tout un roman » de 15 pages, dont l’origine est (mais le lien a l’air d’être mort, c’est peut-être temporaire ?) :
http://www.tourisme-airvaudais.fr/OT2009.pdf

Mémoire Vivante du Pays Thouarsais à juin 2008 – Documents disponibles
http://www.ville-thouars.fr/vah/decouverte/associations/images/shapt/programmshapt.pdf

Dossier technique pas mal documenté (34 pages) :
Elaboration d’un dossier de zone de développement éolien Airvaudais – Avec la prise en compte du patrimoine et des paysages
http://www.intragatine.org/PaysGatine/Portail2/ressources/zde/ZDE_AIRVAUDAIS.pdf

 

Saint Généroux - Vue Aérienne

Saint Généroux - Le Pont sur le Thouet

Saint Généroux - L'église

Saint Généroux - Le Pont sur le Thouet et le Château

Saint Généroux - L'Eglise

Saint Généroux - Intérieur de l'Eglise

Saint Généroux - L'Eglise

Saint Généroux - Pont Roman sur le Thouet

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NOTICE BIO-BIBLIOGRAPHIQUE SUR M. BÉLISAIRE LEDAIN

NOTICE BIO-BIBLIOGRAPHIQUE SUR M. BÉLISAIRE LEDAIN
Par Alphonse Farault

LEDAIN (Stanislas-Bélisaire), né à Parthenay, le 27 mars 1832, fils d’Alexandre Ledain, avocat, et d’Eliza-Sophie-Alexandrine Leclerc, marié à Délie-Eugénie Leclerc, est décédé en cette ville, le 15 mai 1897.

Licencié en droit (1854) et inscrit avocat au barreau de Poitiers, M. B. Ledain fut nommé conseiller de préfecture dans le département des Deux-Sèvres en remplacement de M. de Sainte-Hermine, par décret du gouvernement de la Défense nationale du 25 septembre 1870.
Son séjour à Niort fut de courte durée il fut nommé conseiller de préfecture dans le département de la Vienne lors de la réintégration de son prédécesseur dans ses anciennes fonctions (18 avril 1871). Il resta dans l’administration jusqu’en 1877 et se livra ensuite entièrement aux travaux archéologiques.

Il entra dans la Société des antiquaires de l’ouest (1855), la Société de statistique des Deux-Sèvres (1861) et la Société française d’archéologie (1864) qui le choisit plus tard comme inspecteur pour le département des Deux-Sèvres, il fut un des membres fondateurs de la Société des Archives historiques du Poitou (1871) et, en 1886, la Société des antiquaires de France l’admis dans son sein et l’associa à ses travaux. Nommé correspondant du Ministère de l’Instruction publique pour les travaux historiques dès 1865, ce mandat ne cessa de lui être renouvelé.

Travailleur infatigable et visiteur habitué de nos grands dépôts de Paris et de la province, M. B. Ledain savait tirer parti de ses découvertes.
Son œuvre est considérable et quiconque voudra étudier l’histoire du Poitou la consultera toujours avec fruit.

La plus grande partie de ses travaux a été publiée dans les volumes de la Société des antiquaires de l’ouest (mémoires et bulletins).
La première publication en date est de 1861. Sans entrer dans les détails d’une bibliographie que nous donnons plus loin, nous ne saurions passer sous silence les principaux travaux publiés par cette compagnie, tels que son Histoire de Bressuire qui attira l’attention de M. de Lasteyrie, rapporteur du concours annuel pour les meilleurs ouvrages sur nos antiquités nationales en 1867; son Mémoire sur l’enceinte gallo-romaine de Poitiers qui obtint une mention honorable en 1872, son mémoire lu au Congrès des sociétés savantes en 1884 sur l’origine et la destination des camps romains dits châteliers en Gaule pour lequel il eut à soutenir une polémique dans divers congrès. Il entra dans le conseil d’administration de cette assemblée en 1870 et en devint le président en 1872; il reparut encore au fauteuil en 1882 et 1890. Il remplit aussi les fonctions de bibliothécaire (1883) qu’il conserva jusqu’à la fin de ses jours.

La Société de statistique des Deux-Sèvres, la Revue de l’Aunis, de la Saintonge et du Poitou et la Société française d’archéologie ne renferment, en dehors du Journal de Denis Généroux, que quelques articles de moins d’importance.

Les Archives historiques du Poitou, au contraire, viennent au second rang et contiennent de nombreux documents. Nous citerons entre autres : Les lettres des rois de France, princes et grands personnages à la commune de Poitiers; les Mémoires présentés au roi Charles VII par les délégués de la ville de Poitiers; les Cartulaires et chartes de l’abbaye de l’Absie. Il fut élu membre du bureau de cette société dès sa fondation; en 1883, il fut nommé secrétaire et ne cessa d’être réélu depuis.

Enfin, il convient aussi de citer une autre publication importante, nous voulons parler de la Gâtine historique et monumentale que l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres couronna en lui attribuant, en 1876, une 3e médaille. La Société française d’archéologie récompensa aussi, la même année, le laborieux auteur en lui décernant une médaille d’argent (petit module). Il laisse également – manuscrit – un Dictionnaire topographique du département des Deux-Sèvres nous croyons devoir l’ajouter à la liste de ses publications.

M. B. Ledain fut nommé officier de l’Instruction publique à la séance générale de clôture du congrès de 1887, sur la proposition des sections d’archéologie et d’histoire du Comité des travaux historiques et scientifiques il était officier d’académie depuis 1870.

1. Faculté de droit de Poitiers. Acte public pour la licence soutenu le… 8 août 1854… par Bélisaire Ledain – Poitiers, imp. de N. Bernard, 1854. – In-8° de 32 pp.

2. Histoire de la ville de Parthenay, de ses anciens seigneurs et de la Gâtine du Poitou, depuis les temps les plus reculés jusqu’à la Révolution par Bélisaire Ledain,… Paris, A. Durand, 1858.
In-8° de 404 pp., avec 4 tableaux généalogiques. La couverture imprimée porte en plus : Ornée du portrait du maréchal de la Meilleraye et d’une carte de la Gâtine – Cf. n°55 et 82.

3. Examen d’une opinion nouvelle sur l’entrevue de saint Bernard et de Guillaume IX, comte de Poitou, à Parthenay, en 1135.
Bull. de la société des antiquaires de l’ouest, 1ère série, t. IX (1859-61), p. 472. – Critique de la thèse de M. l’archiprêtre E. Richard, ancien curé de Notre-Dame de Niort, intitulée Etude historique sur le schisme d’Anaclet en Aquitaine de 1130 a 1136 par M. l’abbé E. Richard, Poitiers,… imp. de H. Oudin, 1859, in-8° de 104 pp.

4. Notice sur une sépulture gallo-romaine découverte à Gourgé. Mémoire de la société de statistique des Deux-Sèvres, 2e série, t. 1 (1860-61), p. 23, avec 2 pl. et 3 fac-similé. Tiré à part avec un article de M. O. Boreau publié dans ce même volume, p. 56, avec
2 plans, sous ce titre Sépulture gallo-romaine de Gourgé. Compte-rendu des opérations et description des objets découverts, par 0. Boreau, … et Bélisaire Ledain,… Niort, L. Clouzot, 1864, in-8°, avec 2 plans des fouilles et 2 planches représentant les vases qui ont été retrouvés. – Cf. n° 7.

5. Journal historique de [Denis] Généreux, notaire à Parthenay (1567-1576) publié pour la première fois et annoté.
Mémoire de la société de statistique des Deux-Sèvres, 2e série, t. II (1862), p. 1. – Tiré à part : Niort, L. Clouzot, 1865, in-8° de IV-148 pp. (Niort, imp. de L. Favre et Cie.)

6. Souvenirs du congrès archéologique de Saumur, en 1862. Bulletin de la société des antiquaires de l’ouest, 1ère série, t. X (1862-64), p. 86.

7. [Note sur les sépultures de Gourgé (Deux-Sèvres).] – Bulletin de la société des antiquaires de l’ouest, 1ère série, t. X (1862-64), p. 207, avec 1 planche. – Cf. n° 4.

8. Histoire de la ville de Bressuire.
Mémoire de la société des antiquaires de l’ouest, 1ère série, t. XXX (1865], p. 185, avec 4 pl. – Tiré à part sous ce titre : Histoire de la ville et baronnie de Bressuire par Bélisaire Ledain,… Bressuire, Baudry; Niort, Clouzot, 1866, in-8° de IV-276 pp., avec 5 pl.
(Ce tirage à part contient les pièces justificatives (p. 249-273) et le plan du château de Chiché qui ne se trouvent pas dans les Mém. de la soc. des antiq.) On trouve dans le commerce un extrait dudit vol. de la soc. des aniiq. avec un titre et une couverture imprimés chez Reversé à Sainl-Maixent, qu’il ne faut pas confondre avec le tirage à part qui à une pagination spéciale.

Ce travail fut envoyé au concours ouvert par l’Institut de France en 1867. Dans son rapport fait à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, au nom de la Commission des antiquités de la France, le 12 juillet 1867, M. de Lasteyrie, après avoir rendu compte des travaux auxquels ont été attribués les médailles et mentions honorables, et avoir exprimé le regret de voir que chaque année les récompenses que peut donner l’Académie sont en nombre inférieur à celui des ouvrages qui en seraient dignes, continue ainsi : « A plus forte raison, nous nous reprocherions de passer sous silence l’Histoire de Bressuire par M. Ledain,
ouvrage bien composé, écrit avec goût et qui renferme de très bonnes descriptions. »

Remanié, cet ouvrage a été réimprimé sous ce nouveau titre : Histoire de la ville de Bressuire. Deuxième édition revue, remanié et très considérablement augmentée, suivie de l’histoire des guerres de la Vendée dans le district de Bressuire par Bélisaire Ledain,… Bressuire, E. Landreau, 1880, in -8° de IV-534 pp., avec 3 planches et 1 plan. (Ces quatre planches ne se trouvent pas dans la 1ère édition.) Cf. nos 58 et 81.

9. Revue bibliographique. Annuaire de la Société d’Emulation de la Vendée, 42e année., 1865.
Revue de l’Aunis, de la Saintonge et du Poitou, t. VI (2° sem. 1867), p. 165.

10. Notice sur l’église Saint-Laurent de Parthenay et sur un projet de restauration de sa partie antérieure [suivie du rapport de M. Perlat, architecte, sur la Tour-porche].
Mém. de la soc. des antiq. de l’ouest, 1ère série, t. XXXII, 1ère partie (1867), p. 47, avec 4 planches.

11. Le château de La Meilleraye.
Revue de l’Aunis, de la Saintonge et du Poitou, t. VII (1er sem. 1868), p. 231. – Cf. n°55.

12. Notice archéologique sur l’église du Pin, près Bressuire.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, lère série, t. XII (1868-70), p. 311.

13. Histoire d’Alphonse frère de Saint-Louis et du Comté de Poitou sous son administration (1241-1271), par Bélisaire Ledain, – Poitiers, H. Oudin, 1869.
In-8° de IV-212 pp.

14. Mémoire sur l’enceinte gallo-romaine de Poitiers, sa configuration, sa composition, son origine, sa destruction [suivi du catalogue des débris antiques découverts].
Mém. de la soc. des antiq. de l’ouest, 1ère série, t. XXXV (1870-71), p. 157, avec 23 pl. et 2 plans. – Tiré à part sous ce titre :
Mémoire sur l’enceinte gallo-romaine de Poitiers. Sa configuration, sa composition, son origine, sa destruction, par Bélisaire Ledain, accompagné de planches dessinées et lithographies par M. Amédée Brouillet, Poitiers, imp. de A. Dupré, 1872, in-8° de 68 pp. de texte et un album pet. in-4° oblong de 23 planches et 2 plans. (Les couvertures imprimées servent de titre.) – Ce travail obtint une mention honorable de l’Académie des inscriptions et belles-lettres dans le concours pour les meilleurs ouvrages sur nos antiquités nationales. – Cf. n°5 21, 23, 24, 26 et 30.

15. [Allocution prononcée à la séance du 18 janvier 1872 de la société des antiquaires de l'ouest à l'occasion de son installation comme président.]
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 1ère série, t. XIII (1871-73), p. 142.

16. Dissertation sur le temple Saint-Jean.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 1ère série, t. XIII (1871-73), p. 296, avec une planche.

17. Rapport sur les extraits des comptes et mémoriaux du roi René, publiés par M. Lecoy de la Marche.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 1ère série, t. XIII (1871-73), p. 366.

18. Société des antiquaires de l’ouest. Séance publique du 10 avril 1872. Discours prononcé par M. Ledain, [Poitiers, imp. de H. Oudin, (s. d.)].
In-8°de 16 pp.

19. Discours prononcé à la séance publique annuelle de la société des antiquaires de l’ouest, le 29 décembre 1872.
Mém. de la soc. des antiq. de l’ouest, Ve série, t. XXXVI (1872), p. 3.

20. Lettres des rois de France, princes et grands personnages à la commune de Poitiers [1453-1559], avec introduction et notes.
Arch. hist. du Poitou, t. 1 (1872), p. 143 et t. IV (1875), p. 275.

21. Mémoire sur l’enceinte gallo-romaine de Poitiers [inscriptions romaines].
Bull. mon., 5e série, t. 1 (1873), p. 223 et 439, avec pl. – Cf. n° 14, 23, 24, 26 et 30.

22. Mémoires présentés au roi Charles VII par les délégués de la ville de Poitiers pour le détourner d’établir la gabelle en Poitou et en Saintonge (vers 1451), [avec introduction],
Arch. hist. du Poitou, t. II (1873), p. 253.

23. Réponse à M. Buhot de Kersers [fortifications gallo-romaines].
Bull. mon., 5e série, t. II (1874), p. 83. – Cf. n° 14, 21, 24, 26 et 30.

24. Lettre sur les fortifications gallo-romaines.
Bull. mon., 5e série, t. II (1874), p. 385. – Cf. n° 4, 21, 23, 58 et 30.

25. Les fouilles de Saint-Cyprien de Poitiers [thermes gallo-romains].
Bull. mon., 5e série, t. II (1874), p. 457.

26. Dernière réponse au dernier mot de M. Buhot de Kersers.
Bull. mon., 5e série, t. II (1874), p. 574. – Cf. n° 14, 21, 23, 24 et 30.

27. La pyramide de Baint-Cyprien de Poitiers, le clocher de Déols et la fontaine de l’abbaye de Beaulieu de Loches.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 1ère série, t. XIV (1874-76), p. 170.

28. La Gâtine historique et monumentale par M. Bélisaire Ledain, Ouvrage accompagné d’eaux-fortes et de lithographies représentant les monuments de ce pays dessinés d’après nature et gravés par M. E. Sadoux. – Paris, imp. de J. Claye, 1876.
Pet. in-fol. de IV-412 pp. – Cette importante publication – œuvre principale de M. B. Ledain a obtenu, en 1876, la 3e médaille de l’Académie des inscriptions et belles-lettres au concours annuel pour les meilleures ouvrages sur nos antiquités nationales. M. Eug. de Rozière, rapporteur du concours, termine ainsi : « Mais en somme, si la Gâtine historique et monumentale n’offre pas un intérêt de premier ordre au point de vue de l’histoire générale, on ne peut lui refuser l’estime que mérite tout travail d’histoire locale écrit avec conscience et puisé aux sources originales ».

La Société française d’archéologie qui a l’usage d’offrir un petit nombre de médailles aux auteurs des travaux les plus importants publiés dans l’année décerna elle aussi à M. B. Ledain, en 1876, une médaille d’argent (petit module).

Cet ouvrage a été réimprimé avec quelques modifications du texte et dans un format plus petit sous ce titre La Gâtine historique et monumentale par M. Bélisaire Ledain, Ouvrage accompagné d’eaux-fortes représentant les monuments de ce pays dessinés d’après nature et gravés par M. E. Sadoux. Seconde édition revue, corrigée, augmentée. Parthenay, imp. et pap. de A. Cante, 1897, in-4° de VI-318-10-40 pp.

29. Rapport sur une excursion [archéologique] à Chantilly, à Saint-Leu-d’Esserent et à Monlalaire.
Cong. arch. de France, séances tenues à Senlis en 1877, 44e session, p. 180.

30. Rapport sur de nouvelles découvertes dans l’enceinte gallo-romaine de Poitiers.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. I (1877-79), p. 306, avec un plan hors texte dressé par le R. P. C. de la Croix.
- Cf. n° 14, 21, 23, 24 et 26.

31. Fouilles de deux tumulus et d’un dolmen près Bressuire.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. I (1877-70), p. 379, avec 1 pl. – Tiré à part Poitiers, A. Dupré, 1878, in-8° de 10 pp., avec 1 pl.

32. Notice historique sur les seigneurs de Vernay, la Bernardiére et la Ronde.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. I (1877-79), p. 433. – Tiré à part Poitiers, A. Dupré, 1879, in-8′ de 28 pp.

33. Les inscriptions des autels de Sainl-Savin-sur-Garlempe.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest; 2e série, t. I (1877-79), p. 493.

34. Miscellanées. III. Duguesclin et la délivrance de Mortagne-sur-Sèvre en 1373.
Arch. hist. du Poitou, t. VIII (1879), p. 413.

35. Fouille du tombeau de Pierre, premier abbé d’Airvault.
Mém. de la soc. des Antiq. de l’ouest, 2e série, t. III (1880), p. 365, avec 1 pl. – Tiré à part : (Poitiers, imp. générale de l’ouest, s. d.) in-8° de 8 pp., avec 1 pl.

36. Trois églises antérieures au XIe siécle Châtillon-sur-Thoué, Saint-Clémentin et Voultegon.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. II (1880-82), p. 162. – Tiré à part : (Poitiers, imp. générale de l’ouest, s. d..) in-8° de 12 pp.

37. Découverte d’un autel portatif et de reliques de Saint-Rufin dans l’église de Moutiers (Deux-Sèvres). [Mémoire lu à la Sorbonne en 1881, au congrès des sociétés savantes.]
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. II (1880-82), p. 275. avec une pl. – Tiré à part (Poitiers, imp. générale de l’Ouest, s. d..) in-8° de 12 pp., avec 1 pl.

38. Découverte d’une statue romaine à Saint-Jacques de Montauban, prés Thouars.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. II (1880-82), p. 303, avec une pl. – Tiré à part (Poitiers, imp. générale de l’ouest, s. d..) in-8° de 4 pp., avec 1 pl.

39. [Allocution prononcée à la séance du 19 janvier 1882 de la société des antiquaires do l'ouest à l'occasion de son installation comme président.]
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. II (1880-82), p. 376.

40. Notice sur la vie et les travaux de M. de la Boutelière [suivie de la liste de ses publications] lue à la séance du 16 février 1882.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. II (1880-82). p. 396 – Tiré à part : Poitiers, imp. générale de l’ouest, 1882, in-8° de 12 pp.
Reproduit dans l’ouvrage suivant : Notices historiques par le comte de la Bouletière. Saint-Philbert-du-Pont-Charrault, 1882, in-8°de 12 pp.

41. Notice sur la vie et les travaux de M. de Gennes, conseiller à la cour de Poitiers, lue à la séance du 16 février 1882.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. II (1880-82), p. 405.

42. Nécrologie. Discours prononcé, le 6 avril 1883, aux funérailles de M. Ménard, ancien proviseur du collège de Poitiers, ancien secrétaire de la société des antiquaires de l’ouest.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest. 2e série, t. II (1880-82), p. 466.

43. Des origines de la commune de Poitiers. Discours lu à la séance publique annuelle de la société des antiquaires de l’ouest, le 7 janvier 1883.
Mém. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. V (1882), p. III. (Reproduit dans le Courrier de la Vienne et tiré à part : Poitiers, H. Oudin, 1883, in-12 de 30 pp.)

44. Lettres adressées à Jean et Guy de Daillon, comtes du Lude, gouverneurs de Poitou (1513-1585).
Arch. hist. du Poitou, t. XII (1882), p. XI et t. XIV (1883), p. XI – Cf. n° 89.

45. Notice historique et archéologique sur l’abbaye de Saint-Jouin-de Marnes.
Mém. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. VI (1883), p. 49, avec 2 pl. – Tiré à part : Poitiers, imp. de Tolmer, 1884, in-8° de 88 pp. (Cf. la rectification de M. Jos. Berthelé
Bulletin monumental, 5e série, t. XIII (1885), p. 270.) – Cf. n° 51.

46. Note sur deux tombeaux romains découverts en 1779 et en 1878 près de Sainl-Cyprien de Poitiers.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. III (1883-85), p. 261.

47. L’Hypogée-Martyrium des Dunes de Poitiers; analyse critique du Mémoire du P. de la Croix.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. III (1883-85), p. 410.

48. Musée de la société des antiquaires de l’ouest. Catalogue de la galerie lapidaire.
Mém. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. VI (1883, p. 459). – Tiré à part Poitiers, imp. de Tolmer, 1884, in-8° de 88 pp.

49. Découvertes archéologiques faites dans l’ouest depuis 1870. Rapport, lu à la première séance du congrès du cinquantenaire.
Mém. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. VII (1884). p. 131.

50. De l’origine et de la destination des camps romains dits châteliers en Gaule, principalement dans l’ouest. [Mémoire lu au congrès de la Sorbonne le 15 avril 1884.]
Mém. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. VII (1884), p. 435. – Tiré à part Poitiers, imp. de G. Guillois, 1885, in-8° de 120 pp.
(Cf. la critique de M. Louis de Fleury, dans la Revue poitevine et saintongeaise t. VI 1889), p. 276 et 341, tirée à part sous ce titre Comte Louis de Fleury. Quelques mots sur le travail de M. Bélisaire Ledain intitulé : De l’origine et de la destination des camps antiques dits châteliers en Gaule. Saint-Maixent, imp. C. Reversé, 1889, in-8° de 10 pp.)
M. le commandant de la Noë, lors de la lecture de ce mémoire au congrès de la Sorbonne, ne crut pas pouvoir admettre les conclusions de M. B. Ledain. Ses observations, à ce sujet, se trouvent dans le Bulletin du comité des travaux historiques et scientifiques, section d’archéologie, année 1884, p. 141. Cf. n° 65 et 76.

51. Sainl-Jouin-les-Marnes (Deux-Sèvres).
Paysages et Monuments du Poitou, livr. 20 et 21 publiées en 1885, in-fol. de 8 pp., avec 4 héliogr. hors texte. Cf. n° 45.

52. Journaux de Jean de Brilhac, conseiller en la Sénéchaussée de Poitou, de 1545 à 1564, et de René de Brilhac, conseiller au présidial de Poitiers, de 1573 à 1622 [avec introduction et notes].
Arch. hist. du Poitou, t. XV 1885), p. XI.

53. L’inventaire du château de Thouars du 2 mars 1470.
Mém. de la soc. de stat. des Deu-Sèvres, 3e série, t. II (1885), p. 337. – Tiré à part Saint-Maixent, imp. C. Reversé, 1886, in-8° de 24 pp.

54. Découvertes gallo-romaines de Lamairé [Deux-Sèvres].
Bull. de la soc. de stat. des Deux-Sèvres, t. VI (1885-87), p. 277.

55. Parthenay et les châteaux de La Meilleraye, Hérisson et Tennesue (Deux-Sèvres).
Paysages et Monuments du Poitou, livr. 31 à 38 publiées en 1886, in-fol. de 32 pp., avec 20 grav. dans le texte et 10 héliogr. hors texte. – Cf. n° 2, 11 et 82.

56. Epigraphie romaine du Poitou [suivie de la list des noms de potiers romains découverts en Poitou].
Mém. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. IX (1886), p. 141.
– Tiré à part Poitiers, imp. de Blais, Roy et Cie, 1887, in-8° de 94 pp. (Ce recueil comprend 80 inscriptions et 533 marques de potiers.)

57. Notice sur Jean Chasteigner, conseiller du roi Charles VII. Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2° série, t. IV (1886-88), p. 246. – Tiré à part : (Poitiers, imp. de Blais, Roy et Cie,
s. d.,) in-8° de 8 pp.

58. Bressuire (Deux-Sèvres).
Paysages et Monuments du Poitou, livr. 63 à 68 publiées en 1887, in-fol. de 28 pp., avec un plan dans le texte et 11 héliogr. hors texte. – Réimprimé à 30 exemplaires dont 5 sur Japon, sous ce titre : Bressuire (Deux-Sèvres). Notice géographique, historique et archéologique par Bélisaire Ledain, – Fontenay, A. Baud, 1888, in-8° de 96 pp. Cf. n° 8 et 81.

59. Les livres de raison et journaux historiques du Poitou. Lecture faite à la Sorbonne en 1887, au congrès des sociétés savantes.
Revue poitevine et saintongeaise, t. IV (1887-88), p. 321. Tiré à part à 25 exemplaires : Niort, imp. de A. Chiron, 1888, in-8° de 16 pp.

60. Saint-Loup-sur-Thouet (Deux-Sèvres) et son château.
Paysages et Monuments du Poitou, livr. 89 à 91 publiées en 1888, in-fol. de 12 pp.. avec 6 héliog. hors texte.

61. Documents pour servir à l’histoire de l’abbaye de la Trinité de Mauléon. 1090-1623.
Arch. hist. du Poitou, t. XX (1889), p. 1.

62. Inventaire des archives du chapitre de Sainte-Croix de Parthenay dressé à la fin du XVIIIe siècle.
Mém. de la soc. de stat. des Deux-Sèvres, 3e série, t. VI (1880), p. 1 – Tiré à part à 25 exemplaires : Saint-Maixent, imp. C. Reversé, 1889, in-8° de 54 pp.

63. Poitiers (Vienne), parties géographique et historique, notices par MM. J. L. de la Marsonnière et B. Ledain.
Paysages et Monuments du Poitou, livr. 119 à 127 publiées en 1889. in-fol. de 70 pp., avec 37 grav. dans le texte et 17 héliog. hors texte. – La partie historique, rédigée par M. B. Ledain, comprend les pages 15 à 70 et a été réimprimée à 100 exemplaires sous ce titre : Histoire sommaire de la ville de Poitiers,
par Bélisaire Ledain, Fontenay, A. Baud, 1889, in-8° de IV-188 pp.

64. Compte rendu des Recherches pour servir à l’histoire des arts en Poitou, de M. Jos. Berthelé.
Bull. mon., 5e série, t. XVII (1889), p. 449.

65. Les camps antiques, réponse à M. Louis de Fleury, Revue poitevine et saintongeaise, t. VI (1889), p. 336. Cf. n° 50 et 76.

66. [Allocution prononcée à la séance du 16 janvier 1890 de la société des antiquaires de l'ouest à l'occasion de son installation comme président.]
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série t. V (1889-91), p. 185.

67. [Deux circulaires relatives aux propositions de M. de La Marque (legs de Chièvre).]
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. V (1889-91), p. 197 et 200.

68. [Note concernant deux puits funéraires trouvés en démolissant le chœur de l'église des Jacobins de Thouars]
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. V (1889-91), p. 496.

69. L’église de Saint-Nicolas de Poitiers.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. V (1889-91), p. 502, avec une pl. – Tiré à part Poitiers, imp. de Blais, Roy et Cie, (1891), in-8° de 8 pp. avec une pl.

70. Lusignan (Vienne).
Paysages et Monuments du Poitou, livr. 170 à 174 publiées en 1890, in-fol. de 28 pp., avec 16 grav. dans le texte et 8 hélogr. hors texte.

71. Essai de classification chronologique des châteaux féodaux du Poitou, du XIe au XIIIe siècle. Mémoire lu au congrès des sociétés savantes.
Bull. archéol. du comité des travaux histor. et scient., année 1890, p. 360. – Tiré à part : Paris, E. Leroux, 1890, in-8° de 16 pp.
(Reproduit dans la Revue poitevine et saintongeaise, t. VIII (1891), p. 193, avec 8 grav. dans le texte, sous ce nouveau titre Les châteaux féodaux du Poitou du XIe au XIIIe siècle.)

72. Savary de Mauléon ou la réunion du Poitou à l’unité française. Discours lu à la séance publique annuelle de la société des antiquaires de l’ouest, le 4 janvier 1891.
Mém. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. XIII (1890), p. XIX – Tiré à part : Poitiers, imp. Blais, Roy et Cie. 1891
in-8° de 28 pp. (Reproduit dans le Courrier de la Vienne, n° des 15, 16 et 17 janvier 1891.) Cf. n° 77.

73. Champdeniers et Mazières-en-Gâtine (Deux-Sèvres), notice par MM. Léo Desaivre et B. Ledain.
Paysages et Monuments du Poitou, livr. 187 à 193 publiées en 1891, in-fol. de 36 pp., avec 24 grav. dans le texte et 11 héliogr. hors texte. – La notice sur Mazières-en-Gâtine, rédigée par M. B. Ledain, comprend les pages 29 à 36..

74. Jeanne d’Arc à Poitiers.
Revue poitevine et saintongeaise, t. VIII (1891), p. 65. – Tiré à part Saint-Maixent, imp. de C. Reversé, 1891, in-8° de 16 pp.
(Reproduit : 1° dans le Mellois, n° du 18 mars au 8 avril 1891; – 2° dans le Courrier de la Vienne, n° du 7 au 11 mai 1894 et tiré à part: Paris. H. Oudin, 1894, in-12 de 92 pp.) Cf. n° 75 et 78.

75. Examen d’une brochure de M. l’abbé Donizeau, intitulée : « Jeanne d’Arc à Poitiers ».
Revue poitevine et saintongeaise, t. VIII (1891), p. 149. Cf. n° 75 et 78.

76. Une opinion nouvelle sur les camps dits châteliers.
Revue poitevine et saintongeaise, t. VIII (1891), p. 317. – Cf. n° 50 et 65.

77. Savary de Mauléon et le Poitou à son époque.
Revue poitevine et saintongeaise, t. IX (1892), pp. 129, 161, 193, 225, 263, 289 et 321. – Tiré à part Saint-Maixent, imp. de C. Reversé, 1892, in-8° de 58 pp. Cf. n° 72.

78. La maison de Jeanne d’Arc à Poitiers.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. VI (1892-94), p. 33. – Reproduit : 1° dans la Revue poitevine et saintongeaise, t. IX (1892), p. 1, et tiré à part : Saint-Maixent. imp. de C. Reversé, 1892, in-8° de 12 pp. – 2° dans le Courrier de la Vienne, n° du 30 mai 1894,
sous ce titre : La découverte de la maison occupée par Jeanne d’Arc à Poitiers. (Les pièces justificatives ne se trouvent pas à la suite de ces deux reproductions.) – Cf. n° 74 et 75.

79. Thénezay, Château de la Rochefaton (Deux-Sèvres).
Paysages et Monuments du Poitou, livr. 226 publiée en 1893, in-fol. de 8 pp., avec 12 grav. dans le texte et 2 héliogr. hors texte.

80. Argenton-Château (Deux-Sèvres).
Paysages et Monuments du Poitou, livr. 237 et 238 publiées en 1894, in-fol. de 20 pp. avec 8 grav. dans le texte et 3 héliogr. hors texte.

81. Bressuire.
Annuaire administratif, judiciaire, religieux, militaire, commercial et industriel des Deux-Sèvres pour l’année 1895 Niort, L. Clouzot, 1896, in-8°, p. 669.
- Reproduit dans le même Annuaire, pour l’année 1896, p. 699. Cf. n° 8 et 58.

82. Parthenay.
Annuaire administratif, judiciaire, religieux, militaire, commercial et industriel des Deux Sèvres pour l’année 1895; Niort, L. Clouzot, 1896, in-8°, p. 868.
- Reproduit dans le même Annuaire, pour l’année 1896, p. 898. Cf. n° 2 et 55.

83. Cartulaires et chartes de l’abbaye de l’Absie [avec introduction et notes].
Archives historiques du Poitou, t. XXV (1895), p. VII.

84. Enquête ordonnée par le roi Saint Louis, en 1247, en Poitou et en Saintonge [avec introduction et notes].
Archives historiques du Poitou t. XXV (1895), p. 235.

85. Note sur l’architecte et la date de la cathédrale de Poitiers.
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. VII (1895-97), p. 80.

86. Notice sur l’ancien couvent des Augustins de Poitiers.
Bull. de la soc des antiq. de l’ouest, 2e série, t. VII (1895-97), p. 179, avec 2 pl. – Tiré à part Poitiers, imp. de Blais, Roy et Cie, (1896,) in-8° de 20 pp., avec 2 pl.

87. Note sur l’occupation de Poitiers par Duguesclin, le 7 août 1372,
Bull. de la soc. des antiq. de l’ouest, 2e série, t. VII (1895-97), p. 359.

88. Nolice sur l’enceinte romaine de Saintes.
Compte rendu dit LXIe congrès archéologique de France, tenu en 1894 à Saintes et à La Rochelle.
– Tiré à part : Caen, II. Delesques, 1897. in-8° de 20 pp.

89. Lettres du comte du Lude et autres personnages relatives à l’administration du Poitou de 1559 à 1580 [avec introduction et notes].
Arch. hist. du Poitou, t. XXVII (1897), p. 1. Cf. n° 44.

90. Dictionnaire topographique du département des Deux-Sèvres.
Manuscrit.

Biographies :
1) [Discours prononcé sur la tombe de M. Bélisaire Ledain, par M. Carré], dans les Bull. de la soc, des antiq. de l’ouest, 2e série, t. VII (1895-97), p. 551
2) Crayons poitevins M. Bélisaire Ledain, par M. A. de la Bouralière, dans la Revue du Bas-Poitou, t. X (1897), p. 357. (Reproduit, dans le Bull. mon., 7e série, t. II (1897), p. 214, avec un port. hors texte.)
3) Notice sur Bélisaire Ledain [suivie de la liste de ses travaux] lue à la société des Archives historiques du Poitou, séance du 18 novembre 1897, par M. Alfred Richard,
dans les Arch. hist. du Poitou, t. XXVIII (1898), p. V. (Tiré à part à 50 exemplaires : Poitiers, typ. Oudin et Cie, 1898, in-8° de 20 pp.)

Notre, travail était complètement terminé et même déposé pour être imprimé lorsque a paru la Notice sur Bélisaire Ledain, par M. Afred Richard. Nous empruntons à ce dernier l’indication de tirage à part de nos n° 40 et 57 et le n° ci-dessous (7 bis) qui nous avait échappé.

7 bis. Réflexions sur le nouveau plan d’alignement de la ville de Parthenay. Poitiers, imp. de N. Bernard, (1864).
In-4° de 32 pp. (Signé B. Ledain, Paul Taudière, Simonnet, notaire.)

91. Les maires de Poitiers [avec une introduction par M. Alfred Richard].
Mém. de la soc, des antiq. de l’ouest, 2e série, t. XX (1897), p. 215. Œuvre posthume.

Alphonse FARAULT.

Source du document :
Revue d’archéolgie poitevine – n° 1 – Janvier 1898

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LE FONDS BELISAIRE LEDAIN

Comme quelques autres bibliothèques municipales en France, la bibliothèque municipale de Poitiers a pour particularité de conserver également les archives municipales (antérieures à 1870).
Au cours de son histoire, la bibliothèque a reçu plusieurs dons et legs importants, dont nous ne mentionnons ici que quelques-uns.
Le fonds Bélisaire Ledain (1832-1897), entré à la bibliothèque en 1900, compte 3000 imprimés relatifs surtout à l’histoire et l’archéologie, mais aussi des liasses d’archives contenant des centaines de documents originaux sur Poitiers et le département des Deux-Sèvres.
Il contient aussi quelques 2500 documents iconographiques ainsi que 900 médailles et monnaies, de l’Antiquité à l’époque moderne.

Ce fonds à été l’objet d’un mémoire de maîtrise :
Magre, Laurent. Le fonds Bélisaire Ledain (XIV-XVIIIè siècles) de la bibliothèque municipale de Poitiers : traitement archivistique et proposition de classement. Université de Haute Alsace, mémoire de maîtrise, sd. (photocopies, cote POI 017.1 MAG).

Source :
Diplôme de conservateur de bibliothèque
La médiathèque François-Mitterrand de Poitiers : traitement du fonds Arthur Labbé de la Mauvinière
Anne-Laurence Mennessier
http://enssibal.enssib.fr/bibliotheque/documents/dcb/rsmennessier-dcb.pdf

Diplôme de conservateur de bibliothèque
Le traitement des éphémères en bibliothèque : l’’exemple de la collection Arthur Labbé de la Mauvinière à la médiathèque François-Mitterrand de Poitiers
Anne-Laurence Mennessier
http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/document-1031

 

Ledain, Parthenay et la Gâtine

Bélisaire Ledain est, et restera probablement de longues années, l’historien de référence pour Parthenay et la Gâtine. Nous présentons ici sa première oeuvre qui évoque surtout l’histoire de Parthenay. afin de mieux connaître cet homme exceptionel et les historiens qui le précèdent nous introduisons son ouvrage par la présentation d’une étude présentée à Parthenay en 1996.
Les historiens de Parthenay et leur influence sur l’oeuvre de Bélisaire Ledain.
http://www.cc-parthenay.fr/parthenay/creparth/caliber-sainque/biblio/histoire-parthenay-1a4.pdf

Sociétés savantes de France – Bélisaire Ledain
http://cths.fr/an/prosopo.php?id=83
http://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/view_direct_anonymous.jsp?record=rnbcd_fonds:FONDS:141&getCache=rnbcd_fonds.FONDS&table=FONDS

La Nouvelle République – 14 octobre 1997

Bélisaire Ledain s’est éteint il y a juste cent ans. Pour éclairer notre lanterne, une table ronde va mettre en lumière sa vie et la portée de son œuvre.
Pour le quidam gâtineau qui s’intéresse un tant soit peu à l’histoire de son « pays » et malgré la brume qui envahie parfois celui-ci, le nom de Bélisaire Ledain n’a rien de vaporeux. La vie – de ce chroniqueur reste liée à sa terre natale, qu’il a beaucoup gâtée.
Son parcours professionnel se découpe en trois chapitres. Né le 6 mars 1832, il est licencié en droit dès 1854. S’il est avant tout avocat, Ledain a également laissé son empreinte en tant que conseiller de préfecture (de 1870 à 1877). Le troisième volet de sa personnalité reste le plus « médiatique » : préférant le récit historique aux joutes oratoires, il a surtout marqué le monde de la recherche historique et archéologique de la seconde moitié du XIXe siècle. Il s’investit au sein de grandes sociétés savantes : Société française d’Archéologie, Société des antiquaires de l’ouest, Société de statistiques des Deux Sèvres.
Mais son grands dada demeure la Gâtine : après son « histoire de la ville de Parthenay, de ses anciens seigneurs et de la Gâtine et du Poitou » – son premier galop d’essai en 1858 – il franchit une nouvelle barrière littéraire avec « La Gâtine historique et monumentale ».
Publiée en 1876, elle reste son œuvre majeure.
Rattrapé par le sommeil éternel le 15 mai 1897, il ne pourra pas mettre la dernière main à son « Dictionnaire topographique des Deux Sèvres ». Celui-ci ne sera achevé qu’à titre posthume.
Bélisaire à livre ouvert :
La fédération des Sociétés Savantes des Deux Sèvres, la Société historique des Deux Sèvres et Patrimoines en Gâtine ont concocté pour samedi prochain une table ronde intitulée « Autour de Bélisaire Ledain, la Gâtine et ses historiens ».
Au menu de celle-ci, la personnalité, la vie et l’œuvre de cet historien constitueront le plat de résistance. Le tout replacé dans le contexte scientifique mais aussi social et politique de l’époque.
Pour pimenter les débats, on fera aussi le point sur la recherche historique et archéologique touchant Parthenay et la Gâtine depuis un siècle. Comme dessert, cent ans tout juste après la disparition de Ledain, l’association « patrimoine en gâtine » dévoilera officiellement la réédition de l’ouvrage de George Beechin, « Une société rurale dans la France du Moyen âge, la Gâtine au XIe-XIIe siècles » dont la traduction a été assurée par Andrée-Jeanne Gilabert.
Les interventions de Pierre Arches, Albéric Verdon, Frédéric Dumerchat seront les ingrédients de cette soirée. Ces derniers traiteront aussi bien de la vie de Ledain que de ses inspirateurs, ses influences politiques mais aussi des aspects parfois polémiques de son œuvre.
Sans oublier, avec Daniel Bourdu et Marie Bonnifait, son sujet favori : la Gâtine et son histoire au XVIIIe siècle.
Un après midi placée sous le haut patronage de Jacques Peret, professeur d’histoire moderne à l’université de Poitiers.

Laurent Fleuret.

Autres articles de la Nouvelle République :

L’erreur est humaine (Parthenay,Deux-Sèvres 2004) – Mémoire de gâtine – 13 mai 2004 – Laurent Fleuret
http://le-cercle-histo.over-blog.fr/article-l-erreur-est-humaine-parthenay-deux-sevres-2004-70824880.html

Parthenay au Moyen-âge (Parthenay, Deux-Sèvres) – Mémoires de Gâtine – Laurent Fleuret
http://le-cercle-histo.over-blog.fr/article-parthenay-au-moyen-age-parthenay-deux-sevres-70833247.html

Terre gâtée, mais terre flattée ( Parthenay, Deux-Sèvres 1996) – Mémoire de Gâtine – 9 décembre 1996
http://le-cercle-histo.over-blog.fr/article-terre-gatee-mais-terre-flattee-parthenay-deux-sevres-1996-71031580.html

 Le cliché du portrait que nous donnons a été mis gracieusement à notre disposition par M. le comte de Marsy, président de la Société française d’archéologie.

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Les blogs du Vanneau-Irleau

Ce blog de DeuxSèvresGenWeb n’est pas le premier blog généalogique ou d’histoire locale sur le département. Parmi ses prédécesseurs, Christian et Eric Birocheau, président et vice-président de l’Association de généalogie et histoire locale « Le Fil du Temps » ont créé plusieurs blogs consacrés à l’histoire et la généalogie dans la région du Vanneau-Irleau (Sud Ouest du département, au coeur du marais poitevin):

Eglise St-Eutrope du Vanneau

Ils proposent également quelques articles sur l’immigration en marais poitevin: Les petits Ivryens dans le marais – Les Ardennais dans le Marais. Outre un relevé de migrants d’origine ardennaise ou limousine, ces pages décrivent aussi les « petits Yvriens », des enfants d’Ivry sur Seine « de 6 à 13 ans dont les parents travaillaient à l’usine SKF et aussi de « La Compagnie des lampes Mazda » à Courbevoie » venant passer quelques vacances sous la forme d’une colonie avec placement familial au début du XXème siècle.

Les auteurs de ces blogs ont également créé d’autres pages, sur l’industrie et les commerces au Vanneau ou sur Prin Deyrançon, que vous trouverez en lien sur les pages ci-dessus.

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Le siège de Parthenay en 1419.

Extraits de « 100 lectures d’histoire locale se rapportant au département des Deux Sèvres», G. Picard, 1939

Le Dauphin Charles, en 1419, proclamé régent depuis que le malheureux Charles VI privé de raison était entre les mains du parti des Bourguignons, allié des Anglais, décida d’assiéger Parthenay.

Il ordonna à tous nobles tenant fiefs et autres de prendre les armes et de marcher, dans un délai de huit jours au siège de Parthenay.

Philippe d’Orléans, comte de Vertus, prince du sang, nommé lieutenant et capitaine-général pour le roi et régent en Poitou et Guyenne, et Jean de Torsay, grand-maître des arbalétriers, furent chargés de diriger les opérations du siège.

Le premier commandait six cent dix hommes d’armes et deux cent soixante-dix homme de trait. Le second disposait de six cents hommes d’armes et de cinq cents archers.

La capitale de la Gâtine fut investie au mois d’avril.
La ville de Parthenay était entourée de trois murailles. On y avait amassé d’immenses provisions de grains. De vaillants guerriers, presque tous du pays et vassaux du sire de Parthenay, s’étaient jetés dans la place, sous le commandement de deux chevaliers déterminés, Guichard et Gilles d’Appelvoisin. Parmi eux, se trouvait Guillaume de la Court, seigneur de Tennesue (un château de la paroisse d’Amailloux, non loin de l’église aujourd’hui désaffectée de la Boissière-Thouarsaise), capitaine de la ville et du château de Parthenay.

L’un deux, Jean de l’Aubertière, obtint un sauf-conduit pour sortir de Parthenay avec sa famille, ses serviteurs, son mobilier, car il voulait « demeurer bon sujet du roi et du régent».

Pour en finir plus promptement avec les défenseurs de Parthenay, qui étaient gentilshommes en Gâtine, on ordonna d’abattre leurs habitations. Mais l’exécution de cette mesure, qui leur fut très sensible, n’était pas toujours une exécution facile. C’est ainsi que le château de Tennesue, assiégé aussi, fut sauvé par le courage de ses défenseurs et aussi par la « bonté de ses murailles ».

Un traité signé entre le Dauphin et le Duc de Bourgogne, Jean-sans-Peur, mit fin au siège de Parthenay. La garde de Parthenay fut confiée à un capitaine choisi par le Duc de Bourgogne et agréé par le Dauphin. La ville et le château devait être remis au Dauphin à la mort de Jean II Larchevêque.

Le siège avait duré cinq mois.

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Niort, un port maritime.

Il y a 8000 ans, le Marais Poitevin n’existait pas encore. La mer recouvrait toute la région jusqu’à Niort et formait le Golfe des Pictons. Et au long des millénaires, l’océan s’est lentement retiré, laissant place à un vaste marécage. Les moines furent les premiers à creuser des canaux pour dessécher la terre et la cultiver, prémices de l’actuel marais desséché. En mai 1285, une charte fut établie pour la concession d’un port franc à Niort. Une nouvelle charte de 1325 fut établie pour prélever un impôt nécessaire à la construction du port.

Dans les années 1680, le bateau marchand typique de mer était en général ce que l’on appelle une flûte hollandaise, voilier de 2 ou 3 mats. Les équipages accostaient à LA ROCHELLE ou à MARANS.

Reconstitution d'une gabarre de Sèvre

Depuis MARANS, des gabarres (bateaux à 1 mat, élancés, avec peu de jauge, typiques du lieu puisque appelée gabarre de Sèvre) remontaient le fleuve jusqu’à Niort. NIORT était alors un port pour divers commerces entre tout le Poitou et des contrées étrangères : par exemple, avec le Canada, on exportait de la grosse toile (le pinchinat), et on importait des peaux et des huiles de poissons nécessaires à la chamoiserie.

En 1789, les mariniers emplirent les cahiers de doléances de reproches faits aux riverains, qui plantaient des arbres le long du fleuve. Les voiliers avaient de plus en plus de mal à passer… Et comme la France vient de faire sa révolution, l’entretien, initialement lié aux privilèges royaux, fut supprimé car les privilèges avaiet été abolis… les devoirs sont de ce fait abandonnés !!

En 1798 à Coulon, le passage était obstrué par des jardins, des constructions, des bouchauds. Les canaux s’envasent et au début des années 1800, les écluses sont de plus en plus abîmées, car laissées à la libre manœuvre des mariniers.

La révolution industrielle se profile à l’horizon et le chemin de fer apparaît. La construction de la ligne NIORT-LA ROCHELLE fut un gouffre financier… Il fallut arbitrer les budgets !! L’aménagement de la voie maritime et le projet de percement d’un canal entre NIORT et LA ROCHELLE (avec un prolongement envisagé jusqu’à PARIS) furent repoussés, puis abandonnés au profit d’un canal plus court de LA ROCHELLE à MARANS , puis une canalisation partielle de la Sèvre entre MARANS et NIORT. Ce canal plus court va favoriser la construction d’une nouvelle voie ferrée, qui sera construite sur les déblais du canal LA ROCHELLE-MARANS ! Malgré un changement de modèle de bateaux, pour créer des gabarres plus adaptées à la circulation sur les canaux et la Sèvre canalisée, l’arrivée du transport sur rail annonce la disparition des derniers mariniers en gabarre, et donc du port maritime de NIORT.

Le 25 janvier 1917, l’un des derniers bateaux à accoster à NIORT est une chaloupe à moteur « L’Ile de Ré » et des centaines de Niortais sont là pour le spectacle… Moment important la presse locale s’en fit état et présenta en première page cette photo.

L'un des derniers accostages au port de Niort: l'"Ile de Ré".

(merci à Daniel Guillon pour cet article)

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Histoire d’Anne DE CHAUFFEPIE, autre réfugiée protestante en Hollande

Extraits de « 100 lectures d’histoire locale se rapportant au département des Deux Sèvres », G. Picard, 1939

Anne de CHAUFFEPIE, comme Jean MIGAULT, nous a fait connaître elle-même le récit des épreuves par lesquelles elle eut à passer avant d’être bannie.
Anne de CHAUFFEPIE était la fille d’un ancien pasteur de CHAMPDENIERS. Elle avait quarante cinq ans au moment de la Révocation de l’Edit de Nantes. Ses deux frères et un oncle, qui étaient pasteurs, partirent alors pour l’exil. Elle s’était réfugiée chez des tantes, à MAUZE. Et elle dût se sauver à l’arrivée des dragons.
Elle alla demander asile au château d’Olbreuse, comme Jean MIGAULT. Mais le châtelain d’Olbreuse fut menacé et Anne de CHAUFFEPIE dût quitter son asile, vivre cachée dans les environs pendant tout l’hiver et se rapprocher de LA ROCHELLE dans le désir de pouvoir embarquer pour fuir.

Le 23 avril 1686, accompagnée de ses amies, Mesdemoiselles de BOISRAGON, de SAINT LAURENT et de SAUMAISE, elles s’embarquèrent pour rejoindre un bâtiment anglais, au mouillage dans les environs. La barque fut arrêtée. On laissa passer les fugitifs, moyennant cent pistoles. Puis à peine sur le navire anglais, ceux-ci furent de nouveau rejoints et pillés.
Mademoiselle de CHAUFFEPIE fut alors conduite à l’île de Ré, enfermée dans un cachot privé d’air et de lumière, et si humide que ses vêtements n’y séchaient point. On ne la mit pas aux fers pour la raison « qu’il ne s’en trouva point pour toutes les prisonnières. »

BOSSUET, l’évêque de MEAUX, parent de mademoiselle de SAUMAISE, offrit à mademoiselle de CHAUFFEPIE de la tirer de prison « si elle voulait entrer dans un couvent et souffrir qu’on lui parlât quelquefois de la mauvaise religion qu’elle professait. »
Mais ni mademoiselle de SAUMAISE, ni mademoiselle de CHAUFFEPIE ne se voulurent soumettre. Elles furent mises au cachot où l’on ne mettait d’ordinaire que les soldats les plus indisciplinés.
Elles restèrent plus d’un an ainsi, à l’Ile de Ré. Elles furent ensuite conduites dans des couvents, privées de toutes communications entre elles. Anne de CHAUFFEPIE fut mise aux Ursulines, à NIORT. L’intendant FOUCAULT la vint voir, la sollicita de changer de religion, « lui assurant qu’après avoir beaucoup résisté, il lui faudrait y venir à la fin. » Il conseilla aux religieuses de la traiter avec douceur. La captive n’eut pas là à subir de mauvais traitements.

Anne de CHAUFFEPIE fut ensuite conduite à CHARTRES, puis dans un couvent d’un canton du Perche. Elle resta dix mois.
Enfin, le 24 mai 1688, un archer vint la chercher pour la conduire dans un port où elle devait être embarquée avec d’autres protestants, également expulsés de France.

On fit croire à ces déportés, jusqu’au dernier moment qu’on les déportaient en Amérique, espérant que cette perspective les déciderait enfin à se faire catholiques. Ce fut sur le vaisseau qu’on leur dit qu’ils iraient en Angleterre et en Hollande. Anne de CHAUFFEPIE fut conduite à ROTTERDAM.

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Histoire de Jean MIGAULT, instituteur protestant de Mougon, réfugié en Hollande

(Extrait de « 100 lectures d’histoire locale se rapportant au département des Deux Sèvres », G. Picard, 1939)

Jean MIGAULT était maître d’école et, de plus, notaire, avant que cette charge ne fût interdite aux réformés. Depuis six mois, Jean MIGAULT était venu de MOULAY , son village, s’établir à MOUGON, quand les dragons du Roi y arrivèrent. C’était le 22 août 1681.

« Les cavaliers visitèrent tout, écrit Jean MIGAULT, qui nous a laissé le récit de ce qui lui est arrivé, et prirent pour eux le linge dont ils avaient besoin. Le reste, avec nos lits, vaisselles, poisleries et habits, ils le portèrent la plus grande partie chez le nommé LA FONTAINE-BANLIER, nouveau papiste, qui acheta le tout pour du vin, qu’ils burent en rompant et brisant nos meubles de bois.

« Nos coffres, armoires et sept grands châlits ne furent pas mieux traitez. Le curé, plein de rage, pour m’empêcher de retourner une seconde fois dans ce logis, obligea ces cavaliers de rompre les portes et les « fenêtres d’icelui », et de fait, dans cette même nuit, après avoir achevé de briser tous nos meubles, ils mirent en pièces toutes les portes de fenêtres de cette maison, au nombre de trente-cinq » .

Quand à la malheureuse femme de Jean MIGAULT, voici ce qui lui arriva :

« Ils la mirent dans un coin de la cheminée, et ils apportèrent quantité de bois et allumèrent un feu qui se faisait sentir dès la moitié de la chambre, quoiqu’elle fût fort grande. Ils jettèrent aussi dans ce feu quelques pièces de meubles de bois, et croyant gagner quelque chose sur elle par leurs menaces, juroient et blasphèmoirent le nom de Dieu à leur ordinaire, disant qu’ils la feraient brûler si elle ne voulait se convertir. Et quoique ses bourreaux la gardoient tour à tour, pour la faire d’autant plus souffrir, cependant, ils ne gagnèrent rien sur son esprit. Dieu la soutint par sa bonté. Elle fut pourtant si affaiblie par cette grande chaleur, joint le peu de forces qu’elle avait auparavant, qu’elle resta presque sans aucun sentiment, ni connaissance.
« Et quoique ces dames voisines s’emploiassent pour la faire s’éloigner du feu, elles n’eurent pourtant aucun pouvoir sur l’esprit de ces misérables et, peut-être y eût-elle expiré, si Dieu, par bonté et miséricorde, ne lui envoyé du secours.»
La femme de Jean MIGAULT réussit, en effet, à se cacher dans un grenier, sous du linge. Les dragons après l’avoir cherchée, se mirent à table, et passèrent la nuit à boire.

Au mois d’octobre, les dragons revinrent à MOUGON. Et MIGAULT qui y était revenu de nouveau, voulut s’enfuir. La pauvre famille se réfugia à MAUZÉ. Là, la mort vint bientôt mettre un terme aux maux d’Elisabeth FOURESTIER, la femme de Jean MIGAULT.
MAUZÉ servait aux protestants de lieu de refuge. Le culte protestant s’y maintint jusqu’à la révolution, par égards pour une famille noble du voisinage, les DESMIERS D’OLBREUSE, alliés aux souverains de BRUNSWICK-ZELL-LUNEBOURG et de BRUNSWICK-HANOVRE (cette famille est celle des souverains actuels d’Angleterre.) MIGAULT avait rouvert son école à MAUZÉ .

Mais les dragons se rapprochant de MAUZÉ, MIGAULT dut renvoyer ses pensionnaires, éloigner ses propres enfants et s’enfuir lui même. Pendant deux mois, il erra dans le POITOU, la SAINTONGE et l’AUNIS, se cachant le jour, ne sortant que la nuit, et ne séjournant jamais plus de quarante-huit heures dans le même endroit.
Jean MIGAULT se réfugia ainsi à OLBREUSE, paroisse d’USSEAU. Mais il dut bientôt encore s’enfuir du château et cacher de nouveau sa famille, ce qui devenait très difficile. Il se réfugia dans un ancien souterrain refuge. L’ouverture n’en était guère plus grande que celle d’un puits, mais il y avait plusieurs salles dont chacune était pourvue d’un banc taillé dans le roc.
Là, Jean MIGAULT vécut avec ses deux fille aînées. Chaque nuit le vieux domestique de Madame Desmier venait leur apporter des vivres. Mais on n’avait pu rouvrir les bouches d’aération que les constructeurs de ce refuge avaient pris soin de pratiquer. La santé des réfugiés s’altéra tant qu’il leur fallut sortir du souterrain au bout de trois semaines.
Jean MIGAULT finit par gagner LA ROCHELLE et quitter la FRANCE. Ce ne fut pas sans nouvelles tribulations. Il arriva en HOLLANDE. Sa fille Jeanneton, qu’il avait laissée derrière lui, finit par le rejoindre. Ne sachant où trouver son père à son arrivée, elle s’était rendue à l’église française avec l’espoir d’en avoir des nouvelles. Et ce fut son père lui-même qu’elle y rencontra.

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