Niort, un port maritime.

Il y a 8000 ans, le Marais Poitevin n’existait pas encore. La mer recouvrait toute la région jusqu’à Niort et formait le Golfe des Pictons. Et au long des millénaires, l’océan s’est lentement retiré, laissant place à un vaste marécage. Les moines furent les premiers à creuser des canaux pour dessécher la terre et la cultiver, prémices de l’actuel marais desséché. En mai 1285, une charte fut établie pour la concession d’un port franc à Niort. Une nouvelle charte de 1325 fut établie pour prélever un impôt nécessaire à la construction du port.

Dans les années 1680, le bateau marchand typique de mer était en général ce que l’on appelle une flûte hollandaise, voilier de 2 ou 3 mats. Les équipages accostaient à LA ROCHELLE ou à MARANS.

Reconstitution d'une gabarre de Sèvre

Depuis MARANS, des gabarres (bateaux à 1 mat, élancés, avec peu de jauge, typiques du lieu puisque appelée gabarre de Sèvre) remontaient le fleuve jusqu’à Niort. NIORT était alors un port pour divers commerces entre tout le Poitou et des contrées étrangères : par exemple, avec le Canada, on exportait de la grosse toile (le pinchinat), et on importait des peaux et des huiles de poissons nécessaires à la chamoiserie.

En 1789, les mariniers emplirent les cahiers de doléances de reproches faits aux riverains, qui plantaient des arbres le long du fleuve. Les voiliers avaient de plus en plus de mal à passer… Et comme la France vient de faire sa révolution, l’entretien, initialement lié aux privilèges royaux, fut supprimé car les privilèges avaiet été abolis… les devoirs sont de ce fait abandonnés !!

En 1798 à Coulon, le passage était obstrué par des jardins, des constructions, des bouchauds. Les canaux s’envasent et au début des années 1800, les écluses sont de plus en plus abîmées, car laissées à la libre manœuvre des mariniers.

La révolution industrielle se profile à l’horizon et le chemin de fer apparaît. La construction de la ligne NIORT-LA ROCHELLE fut un gouffre financier… Il fallut arbitrer les budgets !! L’aménagement de la voie maritime et le projet de percement d’un canal entre NIORT et LA ROCHELLE (avec un prolongement envisagé jusqu’à PARIS) furent repoussés, puis abandonnés au profit d’un canal plus court de LA ROCHELLE à MARANS , puis une canalisation partielle de la Sèvre entre MARANS et NIORT. Ce canal plus court va favoriser la construction d’une nouvelle voie ferrée, qui sera construite sur les déblais du canal LA ROCHELLE-MARANS ! Malgré un changement de modèle de bateaux, pour créer des gabarres plus adaptées à la circulation sur les canaux et la Sèvre canalisée, l’arrivée du transport sur rail annonce la disparition des derniers mariniers en gabarre, et donc du port maritime de NIORT.

Le 25 janvier 1917, l’un des derniers bateaux à accoster à NIORT est une chaloupe à moteur « L’Ile de Ré » et des centaines de Niortais sont là pour le spectacle… Moment important la presse locale s’en fit état et présenta en première page cette photo.

L'un des derniers accostages au port de Niort: l'"Ile de Ré".

(merci à Daniel Guillon pour cet article)

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