Le crocodile de Oiron

Je suis tombé sur cette particularité un peu par hasard, en lisant le livre « Le livre des superstitions, mythes croyances et légendes » d’Eloise Mozzani (collection « Bouquins », éditions Robert Laffont). Ce livre cite une notice historique écrite par Monsieur De Chergé dans les « Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest » de 1839. (*)

A la chapelle du chateau de Oiron (ou collégiale St Maurice), on trouve, sur le mur, un crocodile naturalisé.

Le crocodile de Oiron

Le crocodile de Oiron dans la collégiale St Maurice

Mais quel rapport avec les superstitions ? Tout simplement parce que Monsieur de Chergé décrit une étrange coutume: les paroissiens de Oiron se rendaient à la chapelle pour prélever quelques miettes de la mâchoire du saurien quitte à escalader les statues présentes en dessous. Ces rognures étaient souveraines contre toutes les fièvres.

Plus prosaïquement, on peut se demander quelle pouvait être l’origine de ce crocodile et la raison de sa présence en Deux Sèvres:

  • D’après la légende citée par monsieur de Chergé, ce crocodile habitait un souterrain avec un crapaud géant. Ce souterrain était protégé par une énorme pierre que le crapaud soulevait en se gonflant, permettant au crocodile de sortir et de chasser, ramenant le produit de sa chasse dans le souterrain. Un jour, les riverains excédés tuèrent le crocodile, et le crapaud mourut de chagrin.

  • D’après une autre légende citée par le site internet de la commune de Oiron, ce reptile rappellerait un dragon qui vivait autrefois dans un souterrain duquel il ne sortait que pour chercher sa nourriture dans la Dive voisine. Un preux chevalier l’aurait tué et obtenu en récompenses la main de la fille du seigneur d’Oiron.

  • Quelques éléments de réponses plus pragmatiques peuvent être trouvés dans cet article de Jean Loic Le Quellec (fichier pdf). (où l’on pourra découvrir un possible lien entre ce crocodile et les contes de Perrault…)

Mais sachez que le pouvoir guérisseur des « raclures » n’est pas typique du crocodile de Oiron, puisque d’après l’article de JL Le Quellec, on trouve les mêmes superstitions pour le tombeau de St Lourdeau à Ste Verge , ou la « Pierre-Sorille » de Ste Eanne.

[modification du 3/12/2013] Cependant, le tombeau de St Lourdeau est inconnu des habitants de Ste Verge. De plus, M. de Chergé, dans un autre de ses ouvrages (La vie des saints du Poitou, 1856) indique que le tombeau de Ste Verge « existe encore mais il est vide. On mèle la poussière de cette pierre avec l’eau d’une fontaine située dans le parc du château de Ste Verge pour être administrée en breuvage aux fiévreux » (voir la page).

Alors Ste Verge ou St Lourdeau ? si vous avez des informations, n’hésitez pas à les indiquer en commentaire

(*) Notez que dans cette notice historique, l’on trouve un descriptif des monuments et de l’histoire de la commune, y compris la liste des différents propriétaires du château de Oiron, ce qui peut intéresser certains généalogistes.

Cette entrée a été publiée dans * Tous les articles, divers, histoire locale, mythes et légendes, traditions. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.