DEUX-SÈVRES
Situation – Limites – Aspect général – Le département des Deux-Sèvres, situé dans la région occidentale de la France, doit son nom à deux de ses principaux cours d’eau, la Sèvre-Nantaise et la Sèvre-Niortaise, qui y prennent leur source. Ses limites sont : au Nord, le département de Maine-et-Loire, au Sud, les départements de la Charente-Inférieure et de la Charente ; à l’Est, le département de la Vienne ; à l’Ouest, celui de la Vendée.
L’aspect du département des Deux-Sèvres est extrêmement varié ; son territoire se compose de vastes plaines dans sa partie méridionale, et sa partie septentrionale est accidentée par des vallées et des collines pittoresques. Il se divise en trois régions distinctes : le Bocage, la Plaine et le Marais. La région du Bocage ou de la Gâtine, qui comprend les parties Ouest des arrondissements de Bressuire, de Parthenay et de Niort, est coupée de chemins tortueux, de haies imperméables, de collines rocheuses, de cours d’eau torrentueux, et couverte ça et là de prairies ombragées et de landes infestées de bruyères. La région de la Plaine situées à l’Est et au Sud du département, est un pays plat où les pâturages sont magnifiques. La région du Marais qui occupe toute la portion S.-O. de l’arrondissement de Niort, forme une sorte de triangle marécageux, auquel les canaux servent de voies de communication, et dont la fécondité est remarquable.
Géographie. — Hydrographie. — Le département des Deux-Sèvres ne renferme aucune montagne proprement dite ; c’est dans le Bocage que son relief est plus particulièrement accentué ; là se dessine une ramification des montagnes d’Auvergne, qui court du S.-E. au N.-O., et forme la ligne de partage des eaux entre les bassins de la Loire, et ceux de la Charente et de la Sèvre-Niortaise. Cette chaîne est connue sous le nom de Hauteurs-de-Gâtine. Le point culminant du département se rencontre à Saint-Martin du-Fouilloux, dans la commune du canton de Ménigoute, située au S.-E. de l’arrondissement de Parthenay, et il mesure une hauteur de 272 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Le département des Deux-Sèvres, divisé en deux versants par les plateaux de Gâtine, appartient, au N.-O , au bassin de la Loire par la Sèvre-Nantaise, le Thouet et leurs affluents, au S.-O., au bassin de la Charente par la Boutonne et ses affluents, et au petit bassin côtier de la Sèvre-Niortaise.
La Sèvre-Nantaise, qui prend sa source dans le canton de Segondigny, au S.-O. de l’arrondissement de Parthenay, arrose Vernoux-en-Gâtine et la Chapelle-Séguin, passe près de Moncoutan, entre par le S.-O. dans l’arrondissement de Bressuire, y baigne la Forêt-sur-Sèvre et Saint-André-sur-Sèvre, sépare le département de celui de la Vendée, arrose Saint-Amand-sur-Sèvre, passe définitivement dans le département de la Vendée, puis pénètre dans celui de la Loire-Inférieure, et vient tomber dans la Loire, à Nantes, après un cours total de 138 kilomètres, pendant lequel elle absorbe l’Ouine qui finit près du château de la Bachellerie, l’Hière et le Loing, qui prend sa source à Maurice-le-Giraud, dans le département de la Vendée.
Le Thouet, qui prend sa source dans le canton de Segondigny, non loin des sources de la Sèvre-Nantaise, baigne Segondigny, Azay, Parthenay-le-Vieux, Parthenay, Châtillon-sur-Thouet, Gourgé, Saint-Loup, Airvault, Availles, Saint-Géneroux, entre par le S.-E. dans l’arrondissement de Bressuire, y baigne Maulais, Maranzais, Thouars, Sainte-Radégonde-des-Pommiers et Bagneux, passe dans le département de Maine-et-Loire, et se jette dans la Loire, près de Saint-Hilaire-Saint Florent, à 4 kilomètres en aval de Saumur, après un cours total de 133 kilomètres. Ses principaux affluents dans le département sont : 1° la Viette qui finit près de Parthenay-le-Vieux ; 2° le Palais qui prend sa source près d’Hérisson et tombe en amont de Parthenay ; 3° le Cébron qui vient des bois de la Gâtine, près de Saint-Germain-Longue-Chaume, et finit à Saint-Loup ; 4° le Thouaret qui vient du canton de Moncoutant, à l’O. de l’arrondissement de Parthenay, entre dans celui de Bressuire, baigne Chiché, Glènais, Saint-Varent, et finit auprès de Maulais, après un cours de 26 kilomètres ; 5° l’Argenton qui prend sa source non loin de Bressuire, arrose Bressuire, Argenton-Château, Argenton-l’Église, et finit sur la frontière des départements des Deux-Sèvres et de Maine-et-Loire, après un cours de 65 kilomètres, pendant lequel il absorbe l’Argent, l’Ouère, la Madoire, et (en dehors du département) la Dive-du-Nord qui vient du canton de Mirebeau dans le département de la Vienne, et forme une partie de la frontière N.-E. du département des Deux-Sèvres.
La Boutonne, qui prend sa source dans le canton de Chef-Boutonne, au S. de l’arrondissement de Melle, arrose Chef-Boutonne, Chérigné, Brioux, Brieul-sur-Chizé, Availle-sur-Chizé et le Vert, passe dans le département de la Charente, et y finit dans la rivière de ce nom, à Carillon-de-Candé, après un cours de 90 kilomètres, pendant lequel elle reçoit, dans le département, la Belle qui baigne Celles, et la Béronne qui passe à Melle et finit au-dessus de Brieul.
La Sèvre-Niortaise, qui prend sa source dans le canton de Lezay, au N.-E. de l’arrondissement de Melle, baigne Exoudun et la Motte-Saint-Héraye, entre dans l’arrondissement de Niort, arrose la Villedieu, Saint-Maixent, Breloux, Niort et le Vanneau, sert de limite entre les départements de la Charente et de la Vendée, et va se jeter, à l’anse d’Aiguillon, dans l’océan Atlantique, après 155 kilomètres de cours. Ses principaux affluents dans le département sont : 1° le Pamproux qui prend sa source dans les plateaux de Rouillé, et se jette en aval de la Villedieu, après avoir reçu les ruisseaux de la Roche-Ruffin et de Fontgrive ; 2° le ruisseau du Puy-d’Enfer ; 3° la Liguaire qui baigne Saivres, et finit près Chauray ; 4° le Lambon qui vient des collines de Goux et se termine à Niort.
Il existe de nombreux étangs dans le département des Deux-Sèvres, principalement dans la région du Bocage, et des marais dans les parties du territoire riveraines de la Sèvre-Niortaise et de la Dive-du-Nord.
Climat. — Le climat du département des Deux-Sèvres est généralement sain, mais humide ; la température y est très-variable et plus particulièrement froide dans la région de Gâtine ; l’automne y forme la plus belle saison de l’année. Il n’existe pas, à proprement parler, de vents dominants, et leur direction générale change avec les différentes régions du département.
Superficie. — Population. — La superficie du département des Deux-Sèvres est de 589 955 hectares, et sa population de 333 155 habitants : ce qui donne un peu plus de 54 habitants par kilomètre carré. Cette population s’est accrue de 91 242 habitants depuis le commencement du siècle, et de 4 341 depuis le dernier recensement de 1861. Elle comprend environ 195 000 agriculteurs, 77 000 industriels et commerçants, 7 000 habitants qui exercent des professions libérales, et 50 000 sans profession.
Le caractère de l’habitant du département des Deux-Sèvres varie avec les diverses régions du département qu’il habite, mais ses qualités générales sont la franchise, une probité et une loyauté sans conteste, des mœurs douces, beaucoup de bonne humeur et de bonhomie. Dans le Bocage, les mœurs sont plus simples, l’esprit du campagnard est lent, mais son jugement est sûr ; la bonté, l’équité, la fidélité à ses engagements, l’attachement au sol natal, la dévotion, sont ses principales vertus, souvent mélangées d’un esprit trop casanier et trop parcimonieux. Dans la Plaine, l’habitant se montre un peu processif, mais il est plus sociable, plus industrieux, plus confiant et, en même temps, plus instruit que celui du Bocage. Dans le Marais, le campagnard est généralement apathique et peu industrieux ; il ne quitte pas volontiers les lieux qui l’ont vu naître, et certainement sa constitution est inférieure à celle des autres habitants.
On parle dans les campagnes du département un patois poitevin, qui dérive évidemment de l’ancienne langue aquitanique ou limousine et qui est souvent mélangé de mots anglais et espagnols. Le français est employé dans toutes les villes du département.
Agriculture. — Le domaine agricole du département des Deux-Sèvres comprend 410 000 hectares de terres labourables, 73 000 de prairies naturelles, 21 000 de vignes, 21 000 de pâturages, landes et bruyères, et 73 000 de bois, forêts et terres incultes ; le sol, divisé en 1 450 000 parcelles, est possédé par 132 600 propriétaires.
Le département des Deux-Sèvres est surtout agricole ; il est en voie de progrès, rompt franchement avec les vieilles routines, abandonne les jachères, emploie le chaulage dans les terrains argilo-siliceux, dessèche les marais, dont il lui reste encore près de 3 000 hectares, amende partout ses terres, adopte les instruments perfectionnés et recherche avidement toutes les méthodes nouvelles de la science. Il existe une ferme-école dans la commune de Mazières, qui appartient à l’arrondissement de Parthenay.
Le département des Deux-Sèvres produit surabondamment des céréales ; leur récolte dépasse les besoins de la consommation locale, et elles atteignent annuellement une valeur de 40 millions de francs. Les autres cultures produisent un revenu de 16 millions de francs environ : ce sont les pommes de terre qui sont très-abondantes, toutes les diverses sortes de légumes, les châtaigniers, les noyers, les amandiers, les vignes, qui rendent annuellement 350 000 hectolitres de vin, dont les meilleurs sont ceux de Rochénard et de la Foye-Montjault, le chanvre, etc. ; les-forêts du département sont belles ; le chêne, le hêtre et le châtaignier y dominent ; la plus importante est la forêt de Chizé, qui est située dans l’arrondissement de Melle. La valeur des pâturages et des prairies naturelles dépasse annuellement 8 millions de francs.
L’élève des animaux domestiques constitue une des branches les plus importantes de l’industrie agricole. On compte dans le département environ 33 000 chevaux, parmi lesquels dominent les races poitevine et bretonne, 14 000 ânes et mulets, qui ont la réputation d’appartenir à la meilleure espèce de l’Europe, 150 000 bêtes à cornes, principalement de race indigène et qui sont très-remarquables, 405 000 moutons, dont l’entretien est généralement peu coûteux, 53 000 boucs, chèvres et chevreaux, 62 000 porcs, 14 000 ruches d’abeilles. Les basses-cours possèdent en grande quantité des volailles, telles que canards, oies et dindons ; le gibier est encore abondant dans les plaines du département ; on y trouve une grande quantité d’oiseaux aquatiques, et les divers cours d’eau fournissent en quantité d’excellentes anguilles, carpes, truites, brochets, etc. Le revenu brut des animaux domestiques atteint annuellement 28 millions de francs, et la valeur totale de la production agricole est de 66 millions.
Mines. — Carrières. — Le département des Deux-Sèvres est formé surtout des terrains calcaires de nature jurassique. Ses produits minéraux sont assez complets ; on y trouve plusieurs mines de fer dans les arrondissements de Parthenay et de Melle, du minerai d’étain dans ce dernier, et de l’antimoine dans l’arrondissement de Bressuire. Il existe une mine de houille à Saint-Laurs, dans l’arrondissement de Niort, qui produit environ 200 000 hectolitres de combustible, des carrières de marbre à Ardin, dans le même arrondissement, du granit dans le Bocage, des pierres à bâtir, du grès, de l’argile, de la marne, des pierres meulières, des pierres calcaires, du silex, des bois fossiles, de la terre à poterie, etc., sur les différentes parties du territoire.
Le département des Deux-Sèvres possède quelques sources minérales ; les principales sont situées à Bilazais, dans l’arrondissement de Bressuire, où elles sont thermales, sulfureuses et salines, et à Saint-Léger-de-Montbrun, dans le même arrondissement, dont les eaux sont sulfureuses, etc.
Industrie.— Commerce. — Le département des Deux-Sèvres possède un certain nombre d’établissements industriels, sans être néanmoins un département très-manufacturier ; l’usine métallurgique de la Meilleraie produit environ 300 000 kilogrammes de fonte, qui sert à la fabrication du fer marchand, et les tourbières rendent annuellement 25 000 quintaux métriques de combustible. Il existe sur les principaux points du territoire des filatures de laine et de coton, des fabriques de flanelles, de serge, d’angélique, de colle forte, des ateliers de tissage pour le lin et le chanvre, des huileries, des distilleries, des minoteries, des ganteries, des tanneries, des chamoiseries, des chapelleries, des cordonneries, des fours à chaux, etc.
Le commerce départemental porte principalement sur les céréales, les vins, les eaux-de-vie, les fourrages, les cuirs, les laines, les mules et les mulets, etc.
Routes. — Canaux. — Chemins de fer. — Le département des Deux-Sèvres est desservi par 6 routes impériales longues de 288 kilomètres, 8 routes départementales d’une longueur de 247 kilomètres, et 1 965 chemins vicinaux, dont le développement total est de 5 696 kilomètres. A ces voies de communication, il faut ajouter 83 kilomètres de canaux et de rivières navigables.
Le département des Deux-Sèvres ne possède qu’un seul canal, le Canal-du-Mignon, que l’on doit prolonger jusqu’à Mauzé, chef-lieu de canton de l’arrondissement de Niort.
Le département des Deux Sèvres est desservi par l’embranchement de Poitiers à Rochefort, qui se détache du chemin de fer de Paris à Bordeaux, l’une des lignes principales de réseau d’Orléans, avec stations à Pamproux, la Villedieu, Saint-Maixent, la Crèche, Niort, Frontenay, Épaunes et Mauzé.
Le développement de cette voie ferrée est de 60 kilomètres.
Histoire. — Avant l’invasion romaine, il est probable que le territoire, actuellement occupé par le territoire des Deux-Sèvres, était habité par les Pictes ; ce pays fut plus tard nommé Pictavia, d’où le mot Poitou tire son origine. Les Pictes furent bien traités par les Romains, soutinrent différentes luttes, et furent compris dans la seconde Aquitaine sous le règne de l’empereur Honorius. Après avoir subi les invasions des Allemands, des Huns et des Visigoths, ce pays passa sous la domination de Clovis, le vainqueur de la bataille de Vouillé. Pendant toute la période mérovingienne, l’histoire du Poitou ne présente aucun fait saillant. En 618, il fut réuni à la couronne par Clotaire II. Ce fut dans les plaines de Poitiers qu’au VIIIe siècle, les Sarrasins durent fuir devant Charles Martel. Charlemagne érigea le Poitou en comté, et bientôt, sous ses successeurs, apparurent ces seigneurs du Niortais, du Bressuirais et du Mellois, qui se rendirent plus ou moins indépendants, mais que réunit indissolublement leur haine contre les Anglais.
Ce fut en 1152 qu’un mariage fit tomber le Poitou au pouvoir du roi d’Angleterre, et bien qu’il eût été reconquis par Philippe-Auguste, en 1206, le honteux traité de Brétigny le ramena sous la domination étrangère ; ce pays ne revint définitivement à la couronne que rendant le règne de Charles V et grâce aux victoires de Du Guesclin. Charles VIII établit dans le Poitou un gouvernement particulier. Cette province fut extrêmement agitée par les dissensions religieuses et devint le théâtre de faits de guerre importants. En 1588, ses principales villes tombèrent au pouvoir des protestants, mais l’avènement d’Henri IV au trône ramena une paix qui devait être encore une fois troublée. En 1621, sous le règne de Louis XIII, la prise de la Rochelle par Richelieu régla définitivement la question religieuse.
Le Poitou jouit d’une tranquillité assez parfaite jusqu’en 1792 ; mais à cette époque, la contre-révolution y trouva des partisans fanatiques. Bressuire, Parthenay, Thouars furent tour à tour saccagés et pillés par les divers partis, pendant les trois ans que dura la guerre vendéenne.
En 1790, lorsque l’Assemblée nationale décréta la nouvelle division départementale de la France, le département des Deux Sèvres fut formé du bas Poitou et de quelques parties de la Saintonge, de l’Aunis et des Marches.
Hommes célèbres. — Parmi les personnages remarquables nés dans le département des Deux-Sèvres, on peut citer : Anne De Parthenay ; Mme De Maintenon ; l’académicien De Fontanes ; Henri De Larochejaquelein ; les généraux Monnet, Quetineau et Chabot ; l’amiral Liniers-brémont ; les jurisconsultes Isambert et Larcher ; le voyageur René Caillé ; etc.
Divisions administratives. — Le département des Deux-Sèvres comprend quatre arrondissements, qui se subdivisent ainsi :
Arrond. de Niort…………………….. 10 cant. ……….. 93 comm.
————- Bressuire………………….. 6 — ……………..92 —
——— Melle……………………….. 7 — ………………92 —
————- Parthenay………………… 8 —……………… 79 —
—————————————-31 cant. ———356 comm.
Dans l’ordre militaire, le département des Deux-Sèvres forme la 3e subdivision de la 15e division militaire, dont le siège est à Nantes.
Dans l’ordre religieux, il forme, avec le département de la Vienne, le diocèse de Poitiers, siège de l’évêché, qui est suffragant de l’archevêché de Bordeaux ; ce diocèse compte 31 cures, 291 succursales, 47 vicariats rétribués par l’État. 26 temples sont affectés au culte protestant.
Dans l’ordre judiciaire, il ressortit à la Cour impériale de Poitiers par les quatre tribunaux de première instance qui siègent aux chefs-lieux d’arrondissement, et par le tribunal de commerce de Niort.
Dans l’ordre universitaire, il relève de l’Académie de Poitiers, et possède un lycée à Niort, un collège communal à Melle, trois collèges libres à Châtillon-sur-Sèvre, à Thouars et à Riom, une école normale d’instituteurs à Parthenay, et 404 écoles publiques et libres. L’instruction n’est pas très-répandue dans le département, et les deux tiers seulement des jeunes gens inscrits pour le tirage au sort savent lire et écrire.
Description des villes. — Voici les principales localités du département des Deux-Sèvres :
ARRONDISSEMENT DE NIORT
NIORT (20 775 hab.), sous-préfecture et chef-lieu du département, divisé en deux cantons, est situé sur la Sèvre-Niortaise, à 411 kilomètres de Paris. La position de cette ville, étagée sur les pentes de deux collines, est véritablement charmante, et les sites délicieux abondent dans ses environs. On y remarque une fort belle place, dite la place de Brèche, d’assez belles promenades extérieures, entre autres le parc de Chantemerle, et un jardin public qui a vingt ans d’existence, et qui est déjà très riche en espèces exotiques, telles que catalpas, micocouliers, etc. Niort possède deux édifices classés parmi les monuments historiques ; ce sont l’église Notre-Dame, de style gothique, dominée par une flèche haute de 75 mètres, et les restes d’un ancien château, qui se composent d’un donjon à grosses tours carrées. En dehors de cette classification, on peut citer l’hôtel de ville, du XVIe siècle, dont la façade est garnie de mâchicoulis et que domine un beffroi, l’église Saint-André, reconstruite au XVe siècle, mais dont quelques parties datent de l’époque romane, plusieurs maisons particulières, entre autres, l’hôtel de Candie, du XVIe siècle, où est née Mme de Maintenon, et l’ancien couvent des Oratoriens, où sont installés la bibliothèque et les musées de peinture et d’antiquités.
Les principaux établissements industriels de Niort sont des ganteries, qui occupent 1 000 ouvriers, des cordonneries importantes, des tanneries, des brasseries, des scieries, des fabriques d’angélique, de colle forte, d’huile de colza et de lin, des chapelleries, des brosseries, etc.. Son commerce porte principalement sur les céréales, les laines, les vins, les eaux-de-vie, les graines, les produits manufacturés, etc.
L’origine de Niort remonte évidemment à une époque très-reculée, mais fort obscure : il est question de cette ville dès le IVe siècle ; à cette époque, la mer, qui autrefois s’avançait considérablement dans les terres, s’était retirée, et la cité naissante, connue sous le nom de Niortum, se développa assez rapidement ; elle s’entoura de murailles fortifiées pour résider aux attaques des Normands. Pendant la plus grande partie du XIIe siècle, Niort appartint aux Anglais. Ce fut Louis VIII qui s’en empara, en 1224, mais la bataille de Poitiers la fit retomber sous le joug étranger avec tout le Poitou ; cette domination dura jusqu’en 1369, époque à laquelle Du Guesclin reprit la ville par ruse. Depuis cette époque, sauf peut-être à la révocation de l’édit de Nantes, elle fut peu troublée par les divers événements de la France.
Saint-Maixent (4 147 hab.), chef-lieu de deux cantons, situé sur la Sèvre, possède des filatures de laine, des tanneries, des chapelleries, des brasseries, etc, et fait principalement le commerce des farines et des bestiaux. On remarque dans cette ville une ancienne chapelle bénédictine qui sert maintenant d’église paroissiale ; cette chapelle, classée parmi les monuments historiques, appartient à la période du gothique flamboyant ; elle recouvre une crypte, et possède plusieurs tombeaux de l’époque romane.
Coulonges (2 224 hab.), chef-lieu de canton, exploite des carrières et des gisements de minerai de fer; c’est un lieu d’entrepôt pour les bois du Bocage, les vins et les laines de la Saintonge. On y voit un curieux château du XVIe siècle.
Frontenay (2 205 hab ), chef-lieu de canton, exploite des carrières et possède une église dont le clocher est roman.
Champdeniers (1 372 hab.), chef-lieu de canton, fait un commerce considérable de bestiaux. Son église est romane et classée parmi les monuments historiques.
Mauzé (1 631 hab.), chef-lieu de canton, exploite des carrières et fait le commerce du vin et du blé. On remarque sur le pont du Mignon le buste du voyageur René Caillé.
Beauvoir (519 hab.), chef-lieu de canton, produit d’assez bons vins, et exploite de belles carrières.
Prahecq (1 080 hab.), chef-lieu de canton, situé sur la Guirande, fait le commerce des brebis, des juments et des bœufs.
Les principales communes de l’arrondissement sont : Breloux (2 203 hab.) ; Échiré (1 630 hab.) ; Marigny (1 240 hab.) ; Ardin (1 900 hab.) ; Fenioux (1 500 hab.) ; Saint-Hilaire-la-Palud (1 950 hab.) ; Vouillé (1 720 hab.) ; Azay-le-Brûlé (1 960 hab.) ; Souvigné (1 580 hab.) ; etc.
ARRONDISSEMENT DE BRESSUIRE
BRESSUIRE (2 820 hab.), sous-préfecture et chef-lieu d’arrondissement, est située sur un coteau, à 64 kilomètres de Niort. C’est une petite ville élégamment construite, entourée de beaux boulevards, et dont les rues sont larges et très-bien entretenues. On remarque à Bressuire une belle église de granit, de style ogival, dominée par une haute flèche et classée parmi les monuments historiques ; on y admire également les ruines d’un château qui date de l’occupation anglaise, et que l’on considère à juste titre comme les plus belles de ce genre qui soient en France.
Les fabriques d’étoffes et de chapeaux de feutre, les tuileries, les briqueteries, les fours à chaux, les fabriques d’engrais artificiel, etc., forment les principaux établissements industriels de cette petite localité.
Bressuire était au Moyen-Âge une place assez forte. Elle tomba au pouvoir des Anglais et fut reprise par Du Guesclin. Les guerres de religion, la révocation de l’édit de Nantes, et enfin les guerres de la Vendée, l’éprouvèrent cruellement.
Thouars (2 569 hab.), chef-lieu de canton, situé sur une colline que baignent les eaux du Thouet, fait principalement le commerce des eaux-de-vie, des chevaux, des mulets, etc. Cette petite ville possède encore des restes importants de ses anciennes fortifications ; on y remarque un château bâti au commencement du XVIIe siècle, et une merveilleuse Sainte-Chapelle de la Renaissance, qui sont classés parmi les monuments historiques ; puis, en dehors de cette classification, un pont antique de style ogival, jeté sur le Thouet, et une assez belle église du XIIe siècle.
Argenton-Château (1 055 hab.), chef-lieu de canton, situé au confluent de l’Ouère et de l’Argenton, possède des fabriques de tissus de coton et de toile, et fait principalement le commerce des bestiaux. On y remarque un assez beau viaduc.
Cerizay (1 541 hab.), chef-lieu de canton, situé sur la Sèvre-Nantaise, exploite des carrières de granit.
Châtillon-sur-Sèvre (1 537 hab.), chef-lieu de canton, fabrique de la toile fine et des mouchoirs, façon Chollet. On y remarque une ancienne abbaye qui sert de mairie actuellement, et dont la chapelle forme l’église paroissiale.
Saint-Varent (1 763 hab.), chef-lieu de canton, situé sur le Thouaret, exploite des carrières de pierre à bâtir.
Les principales communes de l’arrondissement sont : Les Aubiers (2 522 hab ) ; Courlay (2 172 hab.) ; Saint-Amand-sur-Sèvre (1 710 hab.) ; Nueil-sous-les-Aubiers (1759 hab.) ; Saint-Martin-de-Sanzai (1 250 hab.).
ARRONDISSEMENT DE MELLE
MELLE (2 556 hab.), sous-préfecture et chef-lieu de l’arrondissement, est située près de la Béronne, à 29 kilomètres de Niort. Les édifices de cette petite ville sont très-précieux au point de vue archéologique ; on y remarque, parmi les monuments historiques, l’ancienne cathédrale de Saint-Savinien, aujourd’hui transformée en prison, l’église Saint-Hilaire, romane également et merveilleusement sculptée, et l’église Saint-Pierre, qui appartient au gothique du XIIe siècle, et dont la principale abside est ornée de splendides fenêtres ; le tribunal, installé dans une maison du XVe siècle, l’hôtel de ville qui occupe un ancien couvent de Capucins, et les ruines des fortifications de Melle méritent d’être mentionnés à l’attention des voyageurs.
Les fours à plâtre, les ateliers de tissage de toile, les tanneries, les huileries, etc., forment les principaux établissements industriels de cette petite localité, qui exploite des carrières et fait le commerce des grains, des mules et des bestiaux.
Melle est une ville d’origine assez ancienne et peut-être antérieure à l’invasion romaine. Elle devint assez importante sous Charles le Chauve, et paraît avoir été très prospère jusqu’au XVIIe siècle.
Chef-Boutonne (2 401 hab.), chef-lieu de canton, situé sur la Boutonne, exploite des carrières, et possède des tanneries, des métiers pour la fabrication des toiles, des tissus de laines, des serges, etc.
Celles (1 553 hab.), chef-lieu de canton, situé sur la Belle, exploite des carrières de quartz. Cette petite ville possède des ruines d’une abbaye de Gènovéfains, et une église du XVe siècle, qui est classée parmi les monuments historiques.
Brioux (1 196 hab.), chef-lieu de canton, fait principalement le commerce des grains et des bœufs. On a découvert beaucoup de vestiges de l’époque gallo-romaine sur le territoire de cette commune.
Lezay (2 554 hab.), chef-lieu de canton, situé sur la Dive-du-Midi, fait principalement le commerce des bestiaux et des grains.
La Mothe-Saint-Héraye (2 554 hab.), chef-lieu de canton, situé sur la Sèvre-Niortaise, possède des filatures de laine et de coton, des fabriques d’étoffe, des tanneries, des minoteries, etc., et il s’y tient des foires importantes.
Sauzé-Vaussais (1 855 hab.), chef-lieu de canton, fait le commerce des bestiaux, des chevaux, des mules, etc.
Les principales communes de l’arrondissement sont : Pamproux (2 257 hab.) ; Périgné (1 590 hab.) ; Prailles (1 400 hab.) ; Rom (1 8l0 hab.) ; Exoudun (1 598 hab.) ; etc.
ARRONDISSEMENT DE PARTHENAY
PARTHENAY (4 844 hab.), sous-préfecture et chef-lieu de l’arrondissement, est situé sur le Thouet, à 42 kilomètres de Niort. Cette petite ville, très intéressante à visiter, a conservé quelques restes de ses fortifications, entre autres une porte Saint-Jacques, crénelée, qui date du XIIIe siècle, et la tour de l’Horloge qui appartenait autrefois à la citadelle ; trois églises de Parthenay appartiennent à la classe des monuments historiques : ce sont Notre-Dame-de-la-Couldre, Saint-Laurent et Sainte-Croix, qui datent du XIIe siècle. Les autres églises de la ville servent de magasins, et la sous-préfecture est installée dans un ancien monastère.
Parthenay possède une fabrique de porcelaine, des métiers pour les lainages et les étoffes, des minoteries, des tanneries, des brasseries, etc., et fait principalement le commerce des céréales et des bestiaux.
Parthenay est une ancienne ville qui fut autrefois la capitale de la Gâtine. Souvent assiégée par les Anglais, elle fut prise en 1568, et souffrit beaucoup pendant les guerres de la Vendée.
Airvault (1 763 hab.), chef-lieu de canton, situé sur le Thouet, est une petite ville assez industrielle où l’on remarque les ruines d’un ancien château et les restes d’une abbaye, classés parmi les monuments historiques. Son église date du XIIe siècle et est surmontée d’une flèche hexagonale.
Mazières-en-Gâtine (952 hab.), chef-lieu de canton, située sur trois ruisseaux, possède des gisements de calcaire qui sont très-riches.
Ménigoute (1 066 hab.), chef-lieu de canton, situé sur la Valouze, a des poteries et des métiers à serge pour principaux établissements industriels.
Moncoutant (2 347 hab.), chef-lieu de canton, situé sur la Sèvre-Nantaise, fabrique des étoffes de laine et de toile, et fait le commerce des gros draps, des chevaux et des bestiaux.
Saint-Loup (1 583 hab.), chef-lieu de canton, situé à la jonction du Thouet et du Cédron, a des tanneries, des corroiries, des minoteries, etc., et exploite des carrières et des gisements de minerai de fer.
Secondigny (2 100 hab.), chef-lieu de canton, situé sur le Thouet, possède des fours à chaux, des tuileries, une filature de laine, et exploite des carrières.
Thénezay (2 354 hab.), chef-lieu de canton, fait principalement le commerce des graines de luzerne.
Les principales communes de l’arrondissement sont : Vasles (2 559 hab.) ; Gourgé (1 500 hab) ; Saint-Georges-de-Noisné (1 600 hab.) ; Saint-Pardoux (1 860 hab.) ; Verruyes (1595 hab.) ; La Chapelle-Saint-Laurent (1 662 hab.) ; Allonne (1840 hab.) ; etc.