Les enfants trouvés de Parthenay (Chapitre IV, partie 3)

(la série d’articles sur le sujet des « enfants trouvés de Parthenay » a été rédigée par Guillaume Kalb avec l’aide de Paule Morin et a d’abord été publiée sur la liste de discussion CGW79 . Guillaume a souhaité les rendre disponibles à tous via ce blog et je l’en remercie. Je lui laisse maintenant la parole, pour cette préface et ces nombreux chapitres qui seront mis en ligne au fur et à mesure)

Préface | chapitre 1 | chapitre 2 | chapitre 3 | chapitre 4 part. 1part. 2part. 3

  • c) Les BILLETS et Certificats/Extraits de Baptême :

    • 1846 :

      Onze billets dans cette année. Dix billets donnent le(s) prénom(s) et dans 8 billets il est question du Baptême. Trois de ces sept sont dits ‘certificats de baptême’ et 2 autres ont été écrites par le prêtre qui a baptisé l’enfant.

      De 1841 au 1845 je n’ai rencontré que 4 dates dans les 33 billets. Dans les 11 billets de 1846 je trouve 7 billets avec des dates : “a été baptisé aujourd’hui le 13 avril”(la declaration de naissance est le 14 avril ; “certificat de baptême de date du 23 juin”(decl.de naiss. le 26 juin) ; “…née le 6 janvier” Acte 89 du 6 août : “Cet enfant est né le 21 mai, baptisé le 22 du même mois et a été nommé Abel Marie” elle a donc 2 mois ½. Acte 109: “Baptisé le 26 septembre par moi soussigné Moreau, prêtre” . “Né le 7 exposé le neuf du mois d’auquetobre 1846 vous avez l’obligeance de le nommer Anselme” et dans l’acte 123 du 2 novembre nous trouvons le dernier billet avec date. C’est un certificat de baptême et il est vraiment spécial “cet enfant né le 6 octobre a été baptisé le 7 fils de Justine Marson et père inconnu” Un certificat très, très étonnant car contrairement à tous les autres certificats jusqu’à ici le nom de la mère est cité. Plus encore: le nom du parrain et de la marraine sont cités aussi : René MARSON et Magdelaine TAILLOT et le nom du prêtre MOREAU (1*) …. le prénom de l’enfant n’est pas donné, remarquable. L’enfant a été inscrit sous les noms Alexandre MARSON.(1*)

      Outre ces dates un des billets mentionne aussi que” l’enfant exposé a 13 mois”. Nous trouvons aussi 3 fois un lieu nommé dans un billet. L’Hospice de Parthenay était destiné à prendre les enfants trouvés de tout l’arrondissement (on pourrait dire un point de rassemblement temporaire) et si nous savons que l’arrondissement compte 8 cantons et 77 communes, que le superficie est 1585 km² et que le canton de Parthenay est déjà 187km² et compte 11 communes, vous comprenez que chaque précision nous aide un peu à nous mieux informer.

      Les lieux :

      - 1. Un certificat est du curé d’Azay. Supposant qu’Azay est Azay-sur-Thouet, cela se trouve à 10 km à l’ouest et un petit peu au sud de Parthenay.

      -2. Un baptême a été fait par le vicaire de Saint Laurent, c’est l’église dans le sud de la ville de Parthenay.

      - et 3. Un billet dit “Alexandre à Beaulieu agé 13 mois, fils naturel” (vous voyez: bien de renseignements en qqs mots). Beaulieu se trouve 12 km au sud de Parthenay.

  • 1847 :

    Les 7 billets donnent tous le(s) prénom(s) mais seulement 2 parlent du baptême dont 1 est un certificat de B. du 20 septembre :”Marie née d’aujourd’hui à 2 heures de l’après-midi et baptisée le même jour par moi curé du Saint Laurent , signé COCHARD” Cela est écrit dans l’acte 101 où l’enfant est déclaré par Soeur Sainte Léocadie le 21 septembre à midi et où elle est inscrit sous les noms Marie SENAAR.. Dans la marge : “La mère l’a retiré et l’enfant et l’enfant est inscrit dans l’acte suivant” acte 102, le 21 septembre à dix heures Il y a ici des choses qui clochent mais cela nous donne de l’information sur la mère : C’est Marie DORMY (patronyme très rare et presqu’ exclusivement dans le nord-ouest de la France. Elle est fille d’un journalier qui est décedé en janvier 1847 et sa mère, veuve donc, est sans profession et a 36 ans. L’age de la mère de Marie n’est pas donné (16 à 19ans?). Marie SENAAR tourne donc en Marie DORMY. Les autres billets sont assez simples “Ils se nomme louis” écrit au crayon sur un petit billet, dit l’acte 129 ou le billet dans l’acte 116 “Darman Darman”, Ils ont compris que la mère voulait nommer son enfant Armand.

    Le plus “mystérieux” est l’acte 76 du 7 juin. Sans dévoiler le mystère (ça sera pour un des chapitres sur la Dénomination) je vous le présente ici : “L’enfant portait avec lui un billet où sont écrits au crayon les noms de rené magdelaine jacques binjamin” (2*) et alors on l’inscrit un peu plus loin sous les noms de “Jacques Binjamin Magdelaine René”.

    a. c’est le seul enfant sur les 413 des années 1841-1850 qui a reçu 4 prénoms et même si l’on considère qu’un de ces 4 noms pourra servir comme “nom de famille” ça reste exceptionnel
    b. souvent quand la mère avance 2 ou 3 prénoms on n’en accepte 1 ou 2 ou on intercale un autre prénom mais ici tous les 4 sont pris.
    Où donc est “le mystère”? C’est l’ordre. Pourquoi accepter tous les 4 noms, même le nom féminin, mais changer l’ordre? (1-2-3-4 est devenu 3-4-2-1) La Soeur comme déclarante avait une raison pour cela.

    L’acte 43, Vue 172 nous donne le texte d’un billet qu’on peut vraiment nommer “une petite lettre” . Voici ce texte :”Du 21 mars 1847 né à midi, ma chère soeurs je vous confie ce dépot autre r?/v?oment 1) pour le servi de mère jusque je puisse m’acquitte de mon devoir opre (2) de ma bienfaitrisse je vous prie ma soeurs de lui donner le nom de julienne et de fair antansion (3) une petite medaille que la a son cous pour la marque et vo pene (4) ceron recompensé

    1 = Je pense “autrement” en 2 mots ; 2 = auprès ; 3 = attention ; 4. vos peines

  • 1848 :

    3 billets parlent du baptême : “Je suis baptisé je m’appelle René il boit et mange bien conservez quelques reliques (sic ! g.k.) de mes vetements” On estime qu’il a environ trois mois. Il y a 1 certificat de baptême et c’est du curé de Viennay. C’est le seul lieu indiqué en 1848. Viennay se situe à 6 km nord de Parthenay. Tous les billets citent un ou deux prénoms. “Rose” ou en deux mots : “jules artur”. Il n’y a qu’une date dans ces 7 billets “…est net le 16 du mois à 5 heures du soir..” L’acte est du 18 octobre, acte 107. Un billet a un texte relativement long. Il s’agit d’un enfant dont l’âge paraissait d’environ 4 mois “on recommande au soint (soins?) de c’est dames cette enfant car on veut la reconnaitre sout peut (sous peu?) on désire qu’elle porte les noms de marie d’angelique on recommande la petite croix a son cout” …personne n’est venu reclamer cet enfant.

  • 1849 :

    Ceci est l’année record de la décennie: 14 billets pour 50 enfants.Ce n’est qu’un billet qui ne parle pas d’un prénom : acte 88 “La enfant est batisé”. 7 autres billets parlent aussi du baptême dont 2 sont des certificats de baptême. Remarquable est l’acte 83 du 4 juin. Non seulement parceque le billet a l’air d’un ordre “Baptisé lui les noms Porchaire théodore” mais aussi le choix de ce prénom …Porchaire? (3*).
    Il se peut que la mère est originaire de Saint-Porchaire (Charente Maritime) ou ses environs mais cela fait quand-même une distance de 130 km de Parthenay. Plus probable est …qu’elle a consulté quelquepart le calendrier des saints : Saint Porchaire, fête…le 5 juin! Ou quelqu’un l’a conseillé ce prénom est très inhabituel…mais dans ce cas on pense automatiquement à un prêtre….et alors il avait pu baptiser le gamin.

    Sept billets donnent des dates comme dans l’acte 32, du 14 mars “Le 13 mars mille huy camph (??g.k.) quarante neuf né 11 heures du soir il est pabtisé” et l’acte 20 du 13 février nous informe “L’enfant était marqué d’un ruban blanc et rouge et portait un billet ainsi conçu: acte de naissance de Enfant inconnu né le 30 janvier 1849 dont il est baptisé dont on a donné Prénoms de françois Enfant exposé le 12 fevrier 1849 la mere un jour serait désirante de le reconnaitre “ ( personne n’est venu à ma connaissance), Acte 129 du 20 octobre (Vue 35) “Jean Stanislas Sauvigny né le 7 octobre mil huit cent quarante neuf ” Le billet donne donc un patronyme: Sauvigny. C’est un nom de famille qui existe mais qui est extrêmement rare 2 fois 3 naissances de 1891-1915 et de 1941-1965…mais pas aux Deux-Sèvres. Peut-être des descendants de Jean Stanislas?? Un lien avec Sauvigny-les-Bois est douteux par la distance de 350 km.

    Le dernier billet est probablement pas écrit par la mère, vu les tournures. C’est l’acte 148 du 10 décembre 1849 à la Vue 40 : “Je recommande à madame la Supérieure l’enfant présenté car la personne qui l’expose est dans l’intention de le reconnaitre plus tard. Je désire qu’il porte le nom de Pauline on trouvera sur lui une médaille de Saint Louis de Gonsalvez (4*) qu’il soit conservée ainsi que les autres marques qui se trouvent sur ses afferts “. Il est vrai que l’enfant a été reconnu par une femme demeurant à Parthenay. C’était Marie GOUAT Veuve Thomin, journalière le 26 décembre 1862. L’enfant avait donc déjà 13 ans. Dans un autre chapitre nous allons regarder ces Reconnaissances et Légitimations pour toute la période 1841-1850.

  • 1850 :

    Que 6 billets, score le plus bas de cette série de 5 ans, 1 sur 6 abandons. Oui, car au fond cette année n’a connu que 36 expositions par les 3 jumeaux qui ont été mis dans le tour. Seulement deux sur les 6 billets parlent du baptême : 1 dans un certificat de baptême d’un prêtre qui dit qu’il a baptisé “Marie de père et mère inconnus” et qu’il l’a “confiée à Jacques DESSEAUX pour être exposé dans le tour à l’hospice de Parthenay le six janvier “ (acte 3, du 7-1, vue 44). L’acte dit aussi “qu’il paraissait né de la veille” mais l’enfant décède déjà le 7 janvier, donc le jour de la déclaration même! , à Adilly (9 km nord-ouest de Parthenay). Bon, ça arrivait bien d’autres fois mais…l’acte de décès no. 1 de 1850 à Adilly du 8 janvier dit que “Marie Marona agé de quatre mois est décedé le 7 janvier chez la femme Largeau en nourrice” le décès est déclaré par René Largeau, maçon, 30 ans. Dans la marge d’acte de naissance on marque pour le décès 14 janvier. Vous voyez que faire des recherches peut apporter autant des questions ou même plus que des réponses! L’autre billet qui parle du baptême dit “L’enfant a été baptisé à l’Eglise catolique il sáppelle Célestin Louis “ (acte 99, Vue 68). Tous les billets donnent le(s) prénom(s). Sur 3 dates données, il n’y a qu’une qui nous donne de l’info utile : acte 11 du 2 février 1850 “Constant né le 10 avril 1849 “.
    Un billet qui cause un petit sourire “Charles mardi” c’est dans l’acte 19 du 13 février. Le treize était un mercredi et la mère a probablement voulu faire savoir le jour de naissance, mardi, donc le 12 février. L’administration a pris ce “mardi” et donné cela comme son ‘nom de famille’.
    Il reste encore un cas spécial qui se trouve dans la marge de l’acte 14, le 4 février la sage-femme fait la déclaration d’une naissance comme elles le faisaient souvent. C’est un petit garçon né du jour même, Mathurin. Le père, Mathurin Téxier, un maçon, est décedé, la mère a 28 ans . Dans la marge est écrit (verticalement) “Cet enfant a été exposé à l’hospice dans la nuit du 4 au 5 février son père était mort et la mère étant dans la plus grande misère “ Je ne retrouve pas son décès, peut-être il est décedé ailleurs mais en géneral il y a alors une transcription de l’acte de décès de la commune où il est décedé.

Tableau 7b : Nombre de Billets et Sujets y figurant

Année Nombre Baptême Prénoms Date
1846 11 sur 44 enf 8 10 7 3
1847 7 sur 34 enf 2 7 2 1
1848 7 sur 32 enf 3 7 1 1
1849 14 sur 50 enf 8 13 7 2
1850 6 sur 39 enf 2 5 3
Total 45 sur 199
= 22,5%
23
= 51%
42
= 93%
20
= 44%
7
= 16%

Guillaume KALB

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Notes Chapitre IV partie 3 :

1*) J’ignore si ce MOREAU est le même prêtre qu’on trouve en acte 109. Le patronyme a connu presque 100.000 naissances de 1891-1990 et alors il était le plus fréquent aux Deux-Sèvres et départements limitrophes donc…2 ou plus de prêtres MOREAU ça ne serait pas étonnant.

Bienque le patronyme MARSON n’est pas très rare, entre 8 et 900 naissances de 1891 – 1990, il est rare aux Deux-Sèvres 0 naissances au 20e siècle. Le patronyme est plus repandu dans le nord-est de la France.

2*) L’administrateur qui écrit la plupart des actes, écrit toujours Binjamin au lieu de Benjamin (nom biblique, le dernier-né des 12 fils du Patriarch JACOB)

3*) Vu la proximité de Poitiers ce saint doit être bien connu. Il y a là une église qui porte son nom. Il a été un des premiers abbés du monastère Saint-Hilaire le Grand et il a été concerné dans le tumulte autour la révoltede 589 des nonnes cloîtrées du couvent de la Sainte Croix (fondée par Radegonde + 587) contre l’abbesse Leubovère qui a succedé Agnès + 588. C’est Chrotielde, Chlothilde ou bien Clothilde qui la mène. Cette révolte, arosée par l’écrivaine féministe Régine Deforges une sauce romantique et une bonne dose de fiction a paru dans un roman La Révolte des nonnes(1981) qui a été à la base d’une série à la télévision, L’enfant des loups (emissionnée en 1991 et 1993). Il est vrai qu’il y avait un Saint-Porchaire aux Deux-Sèvres aussi , cela forme actuellement un quartier de Bressuire (30 km, cela peut être un lien. Il existe aussi faïence de Porchaire du 16e s. mais le nom n’est donné que vers la fin du 19e s. et le nom est probablement mal choisi.

4*) Vraisemblablement il s’agit de Saint Louis de GONZAGUE. Il est vrai que le site Nominis met dans leur article sur lui que les Gonsalve/Gonzalve ont lur fête aussi le 21 juin mais aux fêtes des saints Gonsalve (le 10-1 et le 2012)…ils disent que c’est aussi la fête des Gonzague !? Saint Louis de G. était un prince italien de la région de Mantoue né en 1568. Il a passé 8 ans à la cour de Florence comme page puis à celle de Madrid pour arondir sa formation (1577 – 1585). Il n’aimait pas cette vie somptueuse; il voulait entrer dans le jeune ordre de Jésuites (fondé en 1534 à Paris). Papa pas content, Louis persiste et renonce à son droit à la principauté. Il entre dans le noviciat de Rome où il se fixe des limites austères et il a l’esprit brouillé (nous dirions maintenant “anorexia mentale” ou “trouble de la personnalité borderline” ou simplement : stressé, surmené. Mais n’ayant pas de remèdes à l’époque, il a eu à 22 ans “un message céleste” : Tu mouriras jeune! Et voilà, le miracle, il devient tout calme et serein. L’an après il y avait une épidémie de la peste à Rome et il a été contaminé en aidant les malades, et il décède en 1591 à 23 ans. Il est le saint patron de la Jeunesse et comme il était dans l’ordre des Jésuites il y a beaucoup d’écoles, lycées, instituts scolaires qui portent son nom. Au Canada il y a une commune Saint-Louis-de-Gonzague à 55 km sud-ouest de Montréal fondée vers 1850.

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Les enfants trouvés de Parthenay (Chapitre IV, partie 2)

(la série d’articles sur le sujet des « enfants trouvés de Parthenay » a été rédigée par Guillaume Kalb avec l’aide de Paule Morin et a d’abord été publiée sur la liste de discussion CGW79 . Guillaume a souhaité les rendre disponibles à tous via ce blog et je l’en remercie. Je lui laisse maintenant la parole, pour cette préface et ces nombreux chapitres qui seront mis en ligne au fur et à mesure)

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  • b) Objets (suite) 1846-1850

    • 1846

      il y a 10 enfants avec un objet. Pour 8 enfants ce sont des médailles. Un a 2 médailles miraculeuses dont 1 en argent l’autre une petite médaille jaune. Il y a aussi une médaille Ste Radegonde et 5 autres médailles pas spécifiées; deux sont en argent et un en cuivre et il y a encore une croix et un saint Esprit de cuivre.

    • 1847

      3 enfants seulement: un collier de perles noué par un ruban rouge ; au cou une médaille et le 3e a “un petit paquet” qui contenait 2 drapeaux 1 de coton et 1 de toile + quelques vêtements.

    • 1848

      Encore 3 enfants ayant avec eux: 3 médailles, une croix en argent et un collier de graines de diverses couleurs.

    • 1849

      il y a 9 enfants dont 7 ont une médaille, 1 un chapelaire (*1), 1 a un boucle d’oreille à l’oreille gauche et un a, outre une médaille, 2 croix dont 1 un argent et l’autre en cuivre.Qu’une médaillé était spécifiée : une de Sainte Radegonde. L’objet le plus remarquable de cette année est “une grande image dorée au dos” au moins …. c’est original et une marque qui a aidé certainement si la mère a voulu retrouver son enfant.[ On pourrait voir cette marque aussi comme “un dossard avant la lettre”.]

    • 1850

      La dernière année de cette série compte 7 enfants avec un objet. Deux enfants ont “au cou un collier de grains bleu”, pas étonnant car ce sont des jumelles. Un autre à un collier de grains de verre, deux ont une médaille, un a une croix et le dernier “la moitié d’une image colorée”. Sans doute la mère de ce dernier enfant a gardé l’autre moitié de l’image de sorte qu’elle puisse prouver que c’est elle la mère.

  • c) Les BILLETS et Certificats/Extraits de Baptême :

    Pour moi c’est l’élement qui me dit le plus. C’est une expression personnelle de la mère (même si elle le fait écrire par quelqu’un autre. Il y a des billets avec 1 mot mais aussi quelques-uns presque comme une petite lettre.

    Il faut dire que j’ai trouvé bien plus de billets de 1846 – 1850 (43) qu’en 1841-1845 (33). Et comme j’ai déjà commencé relever les années 1831-1840, je sais que c’est alors encore moins. A la première vue ces billets sont assez insignifiants, mais ils nous informent sur qu’est-ce qui occupait ces jeunes mères le plus. Même si les ‘preuves’ d’un baptême sont écrits à la main par un prêtre , elle me sont moins chères que les papiers grifonnés par les mères. Parfois il faut les lire à haute voix pour comprendre le texte. S’ils savaient écrire les lettres ils ne connaissaient pas l’orthographe (est-ce que nous…dans notre ère redescendons vers ce niveau?).

    Les sujets principaux entamés dans ces billets c’est facile: Baptême, Prénom(s), date de naissance. Je parcourai avec vous les années pour montrer ces divers sujets.

    • 1841 :

      8 Billets , 3 disent que l’enfant est baptisé et ceux-ci donnent aussi le(s) nom(s). Les 5 autres donnent les noms de l’enfant aussi ; le plus simple “Prudence” ou “marguerite mai” et le plus informatif “Lenfant ais née le vingt deux fevrier et batisé le même jour sapelel fleurent jacques” Jacques avait le billet sur son estomac. Informatif aussi le billet à la déclaration du 15 juin 1841 (acte 76) “Francoise marie eugenie née le 12 juin a 3 heures du soir”. L’enfant a été exposé à 22 heures et la déclaration n’est pas fait (contrairement à l’habitude) le 13 juin mais le 15 juin. Le douze était un samedi. Peut-être c’était la Pentecôte, mais ce n’est pas souvent qu’on laissait passer toute une journée pour déclarer l’enfant mais d’autre coté c’était encore ‘dans les délais’.
      Parfois le billet a l’air d’un ordre “quil soit nomme euphrasie julie”. Le billet le mieux formulé à mon avis : “Comme l’enfant n’est pas baptisé je vous prie de lui donner les noms marie victorine”. Le plus émouvant? “Je mapel gean batis ne le 26 mars a 3 heures du soir” (acte 81). Cet enfant n’a été exposé qu’en juin.

    • 1842 :

      8 billets aussi mais…sur 37 enfants et en 1841 sur 50 enfants. Vous voyez, c’est pourquoi j’aime bien mettre les % car cela donne une impression plus correcte, même si cela concerne d’assez petits nombres. 5 Billets informent que l’enfant est baptisé et on y donne le(s) nom(s). 2 Billets donnent les noms et 1 donne aussi la date de naissance ce qui est bien comme il a déjà 6 mois. Un billet donne seulement la date. Le fonctionnaire écrit dans la déclaration du 7 juin que le billet était “ ……ainsi conçu Il est né le quatre”(*2).

    • 1843 :

      Sur les 43 enfants on a trouvé 6 billets. En cette année j’ai trouvé le premier “extrait de baptême” depuis 1841 (*3). L’acte 41 (Vue 11) dit “…un extrait de Baptême qui annonce qu’il a eu les noms louis amedée”. Trois autres billets disent aussi que l’enfant est baptisé et le nom qu’on a donné : le plus simple billet: “baptisé rené” et le plus beau “Elle a reçu l’eau et on la nomme Augustine”.Restent encore 2 billets. L’un ne donne que la date “Il est né le 13”, par l’acte nous savons qu’il est exposé le 15 janvier à 9 heures du soir et la déclaration a été faite le 16 janvier à l’heure très inhabituelle de 14h30 et on apprend aussi que le billet se trouvait sur sa tête. Le dernier billet dit “Marie désirée née le dix juin mil huit cent quarante trois à une heure du soir”. Ce billet était attaché à ses langes et l’acte 68 du 11 juin nous informe que l’enfant est mis à 11h du soir dans la tour de l’hospice.

    • 1844 :

      5 billets pour 35 enfants. 1 extrait de Bapt. qui ne parle que de ses prénoms. 2 billets disent que l’enfant est baptisé dont 1 compte seulement 1 mot “baptisé” Le 4e billet ne marque que “mari leonie” et le texte le plus long de cette année “La petite fille est née à Bressuire le 28 mars”, cela se trouve dans l’acte 40 du 30 mars. Elle a été trouvé dans la tour le 29 mars à 11 heures du soir. Pour venir de Bressuire à Parthenay cela fait quand-même plus de 30 km.

    • 1845 :

      6 billets pour les 44 enfants de 1845. 4 billets parlent du Baptême et donnent les prénoms, il y a un certificat de baptême et le dernier dit simplement “Matilde”

    Je vous donne ci-dessous un petit tableau pour les années 1841 – 1845:

    Tableau 7a : Nombres de Billets et Sujets y figurant :

    Année Nombre Baptême Prénoms Date
    1841 8 sur 50 enf 4 # 8
    1842 8 sur 37 enf 5 7 1
    1843 6 sur 47 enf 4 5 2
    1844 5 sur 35 enf 3 3 1
    1845 6 sur 44 enf 5 6
    Total 33 sur 213
    = 15,5%
    21
    = 63,5%
    29
    = 88%
    4
    = 12%

    # : y compris le billet où l’on dit que l’enfant n’est pas baptisé.

[Dans la suite de ce chapitre je vous parlerai des billets des années 1846 – 1850.]

(à suivre)

Guillaume KALB

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Notes Chapitre IV partie 2 :

*1. Je suppose qu’on parle d’un scapulière. Un objet de dévotion, dérivé du scapulaire monastique, mais qui est beaucoup plus petite. Un bout est sur le devant et l’autre sur le dos et les 2 sont liés par deux bandes par les épaules.

*2. La question se pose : Est-ce que le voeu, la demande, l’ordre de la mère quant au(x) prénom(s) écrits sont toujours accordés? Non, mais pour le moment je ne peux pas encore dire suivant quelles règles, quelle systématique c’était accordé ou pas. Comme cela fait part du sujet principal de ces recherches : la Dénomination, j’y reviendrai certainement.

*3. L’Église catholique connait les notions ‘Certificat de Baptême’ et “Extrait de Baptême”. Je ne sais pas s’il y a/ avait des directives pour leur forme et leur usage. En regardant internet on trouve une grande quantité en ce qui concerne la forme, la mise en page. Il se peut très bien que l’administrateur de l’acte nommait chaque texte écrit par un prêtre un “extrait” ou “certificat”. Je me tiens au ‘titre’ donné dans les actes de naissance.

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Les enfants trouvés de Parthenay (Chapitre IV, partie 1)

(la série d’articles sur le sujet des « enfants trouvés de Parthenay » a été rédigée par Guillaume Kalb avec l’aide de Paule Morin et a d’abord été publiée sur la liste de discussion CGW79 . Guillaume a souhaité les rendre disponibles à tous via ce blog et je l’en remercie. Je lui laisse maintenant la parole, pour cette préface et ces nombreux chapitres qui seront mis en ligne au fur et à mesure)

Préface | chapitre 1 | chapitre 2 | chapitre 3 | chapitre 4 part. 1part. 2part. 3

Dans ce chapitre (en plusieurs parties) je veux vous donner une vue sur tout ce que ses enfants avaient avec eux hors leurs vêtements.

Ces vêtements (bonnet, coiffe, brassière, langes, chemise) sont décrits dans tous les actes. Chaque acte accentue par la formulation “… elle a trouvé dans le tour de l’hospice un enfant tel qu’elle le nous présente.” Alors suit la description de haut en bas de ses vêtements : leurs noms, parfois leur état, la sorte de l’étoffe, les couleurs.

Ces données, que je n’ai pas relevées, forment le premier pillier pour le dossier de l’enfant. Il est vrai: l’État prenait soin de ces enfants par une loi de 1792 ou 93, on ne les nommait pas pour rien “enfants de l’Etat”, mais l’attitude était aussi ambiguë. Il fallait faire tout le possible pour que l’enfant pouvait être réuni avec ses parents ou au moins avec sa mère. Si une femme se disait “mère” d’un enfant exposé, souvent des années après, il fallait bien être sûr non seulement qu’elle avait abandonné un enfant, mais surtout….QUEL enfant. C’est pourquoi ce dossier était si important et qu’on gardait les descriptions formulées dans l’acte de naissance. Après que l’officier a inscrit le(s) nom(s) donnés à l’enfant il écrit “…et avons ordonné qu’il fut remis à l’hospice de quoi nous avons dressé procès verbal en présence de (suivent les noms de 2 témoins) “

Si possible on notait aussi d’autres choses qui pourraient aider à confirmer que la femme, qui se disait mère, était bien la mère de cet enfant et pas quelqu’un qui cherchait un ‘ouvrier à bon marché’. Ces choses, si présentes, forment un deuxième pillier et comme c’est noté soigneusement, cela nous donne une impression. Ci-dessous je vous parlerai de ces marques et pour vous donner une vue quantitative sur les diverses marques, je les divise en a. rubans et autre marques en textile b. autres objets c. billets et autres écrits.

Les enfants n’ayant pas une marque :

Sur les plus de 400 enfants observés pour cette période il y avait 209 enfants auxquels on n’a trouvé aucune marque que la mère a donné à son enfant. C’est à dire que la moitié (50,6%) n’avait pas de marque. Les chiffres fluctuent d’année à année entre 27% et 61%.

Tableau 6 : Les Enfants sans aucune marque.

Année 1841 1842 1843 1844 1845 1846 1847 1848 1849 1850
Total 51 enf. 37 enf. 47 enf. 35 enf. 44 enf. 44 enf. 34 enf. 32 enf. 50 enf 39 enf.
Nb sans
marques
30 20 26 20 21 12 17 15 24 24
% 58% 54% 55% 57% 45% 27% 50% 46% 48% 61,5%

En groupant 5 années ensemble: 1841 – 45 : 54,6% sans marque et 1846 – 50 46,2% sans marque. La suite des relèves montreront quelle valeur il faudra attribuer à ces chiffres.

LES MARQUES :

Il est bien de dire que ces marques aussi étaient gardées dans le dossier de ces enfants. Par la complaisance d’Eveline METIVIER qui a fait bien de recherches sur ces enfants à Bordeaux, j’ai pu voir et regarder plusieurs de ces dossiers. C’est une mine riche qui nous informe sur leur vie où et quand ont-ils été placés, leur formation professionnelle, leur formation réligieuse etc. (*1)

Cela arrive régulièrement qu’un certain enfant figure en 2 ou 3 catégories de ces Marques. S’il a un a.ruban jaune au bras gauche, b. une médaille au cou et c. un papier avec son nom, il figure dans 3 catégories. La somme de a+ b + c est donc plus grande que 204 (413 enfants moins 209 sans marque)

  • a) Rubans et autres marques en textile :

    C’était la manière la plus fréquent de “marquer” un enfant. Si j’ai bien compté 105 enfants avaient une telle marque. Les 5 premières années 56 et les dernières chez 49 enfants. En tout donc plus de cent enfants (25%).

    Dans l’acte est noté en géneral où la marque était fixée : au bras droit, cousu sur la brassière, attaché a la manche etc. Mais parce que les mères emploiaent si souvent un ruban, ce ruban était décrit jusqu’en détail : un petit ruban blanc, un petit bout de ruban bleu sale, ,un petit ruban vert, 3 morceaux de ruban blanc 2 aux poignets de brassière et un dans la brassière, un ruban rouge argenté, 5 bouts de ruban de différentes couleurs cousus ensemble, un ruban moiré rose passé, ruban bleu avec une raie rouge sur les bords etc. etc. Il n’y avait pas seulement des Rubans…non. Il y avait un galon rouge, un tissu violet, un brin de laine, une ganse, un gallon de jarretière de campagne, un bout de velours noir, un long morceau de soie verte, morceau de tissu rouge en laine, un lacet de couleur, morceau de coton jaune, morceau d’indienne, morceau de tule, un ruban bleu gaze, morceau de drap brun cousu sur la brassière,.un morceau en coton sur l’estomac. Original , en 1843, un enfant dont la chemise en bas était marqué par 9 lettres en coton : m a d a p o l a et n et dans la même année un enfant ayant 2 rubans, un rouge et l’autre noir, formant une croix. En 1845 un enfant avait sur son bonnet 2 cocardes en ruban violet rouge. Et en 1846 un enfant avait au bras gauche “une gommette verte” (j’ignore qu’est-ce que c’est). Malgré toutes ces différences c’était quand-même la marque la plus faible.

  • b) Objets :

    Leur nombre est beaucoup plus petit : 14 enfants de 1841-45 et 31 de 1846-50. Nous ne pouvons pas encore savoir si ce doublement est significatif. Les objets sont plus ‘personnels’ que les rubans et autre morceaux de textile bienque nous trouvons là aussi d’expressions plus personnelles dans le rayon Textile, entre autres : cocarde, ensemble de plusieurs couleurs. Je veux laisser passer en revue les objets année par année.

    • 1841.

      Objets chez 3 enfants : “dans l’oreille gauche une petite boucle en or”; “un gallon blanc passé a son cou en forme de scapulaire avec une médaille” et le 3e avait un petit christ en cuivre et un collier de perles noires au cou.

    • 1842.

      Que 2 enfants avec un objet mais… bien spécial! Un enfant a outre une marque par un rubans aux 2 bras “un petit sac de sel au cou”. Qu’est-ce que cela veut dire? Il faut le considérer comme une sorte de talisman. Le sel était l’assurance que le Malin se tenait à distance. (*2). Le 2e objet est encore plus rare : dans l’acte 104 (vue 276) on peut lire que “ cet enfant avait un second trousseau” (..) de 5 chemises, 2 brassières un en drap gris foncé et l’autre en indienne fond brun à fleurs blanches, 4 serretête, 4 coëffes, 4 bonnets, 12 drapeaux [ ça sert comme couche, guill.k], 6 langes, 1 couverture doublée. La seule fois sur 400 que j’ai vu une telle “richesse”.

    • 1843.

      Deux enfants avec une médaille “ une médaille attaché à une ganse noire” et “seulement une petite médaille à l’effigie de Sainte Radegonde au cou”.

    • 1844.

      Encore que 2 objets “Une médaille en argent passée au cou” et “au cou un collier aux perles bleus”.

    • 1845.

      Cette année il y a 5 enfants avec un objet. Mais…miracle! 5 fois le même objet : la Médaille miraculeuse (*3) : “au cou la M.m. en argent”, “au bras gauche la M.M. passée dans un ruban violet”, “au cou suspendu par une ganse noire la M.m. “, et même 2 fois la même description: “Au cou la M.m. argentée passée dans une ganse noire” . Je suppose qu’il y a eu une – ou des mission(s) à Parthenay et/ou aux alentours auxquelles ces médailles ont été distribuées génereusement.

[Dans la suite de ce chapitre je vous parlerai des objets des années 1846 – 1850 et des billets (très intéressant) qu’on a trouvé sur les enfants de 1841 – 1850.]

(à suivre)

Guillaume KALB

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Notes Chapitre IV partie 1 :

*1). Grâce à elle j’ai pu prendre connaissance aussi de la maîtrise sur la dénomination de ces enfants à Bordeaux. Maîtrise écrite par Evelyne MOREAU Une étude très bien faite et qui suit les enfants aussi dans leur vie. Etude qui va donc beaucoup plus loin que mes recherches à Parthenay.
*2). Même maintenant il y a des millions qui y croient p.e. dans les milieux de la Méditation Transcendentale, – du Maharishi, James Colpin et son overblog. Le sel fait alors part de la puréfaction et protection. D’une mère desesperée au 19e s. je le comprends bien mais …..anno 2015 ??? Il y a des gens qui rigolent de la réligion mais qui sont incroyablement superstiteux.
*3). Comme cette médaille apparaît ici et qu’on la voit nommée aussi dans quelques années après 1845 et qu’elle n’est (peut-être) pas si connue par le lecteur d’aujourd’hui , je vous donne ici une explication. Cette médaille a été frappée à partir de 1831/32 et elle est appellée officiellement “miraculeuse” depuis 1834. Elle trouve son origine dans l’apparition de Sainte Marie à Catherine LABOURÉ (1806 – 1876) en 1830 : juillet (la nuit du 18 au 19) et le 27 novembre et en décembre, durant son noviciat (ou ‘seminaire’) chez les Filles de Charité ( ou Les Soeurs de Saint Vincent.de Paul ou “les soeurs volantes”) 140, Rue du Bac, Paris (VIIe). À cette adresse on peut voir le corps de Catherine dans une chasse en verre. Moi, je ne crois pas en apparitions et pourtant celles de Catherine, je les trouve sympa. Pourquoi? Elle n’a jamais cherché la publicité ou la gloire. Elle n’en a parlé qu’à son confesseur. Celui-là était sceptique mais il a été convaincu. Catherine croyait que sainte Marie lui avait donné une mission et elle s’en est acquitté en parlant avec son confesseur. Cette “mission” devait se concrétiser par une médaille dont Catherine a donné la description à Aladel, son confesseur. Description qu’elle croyait avoir eu de la Vierge. Après cette année, sans doute énervante, Catherine est envoyé en février 1831 à l’hospice d’Enghien , 12 Rue Picpus où elle a travaillé et vécu des dizaines d’années en silence jusqu’à sa mort fin 1876. Elle s’occupait du jardin potager et soignait les vieilles gens de l’hospice. Son corps a été inhumé au caveau de l’hospice où il est exhumé en très bon état en 1933 à cause du processus de sa béatification. On l’a nettoyé, mis d’autres habits et on l’a mis dans la chapelle 140, rue du Bac dans une châsse en verre où elle est visible pour les centaines de pélerins qui y passent chaque jour (c’est pourquoi qu’il y a aussi toujours des mendiants devant cette porte au140, rue du Bac). La chapelle s’appelle maintenant Chapelle de la Médaille miraculeuse. Catherine a été béatifiée en 1933 par Pie XI et canonisée en 1947 par Pie XII. Pape Paul VI l’a visitée en 1980. Un 2e élement que je trouve sympa : pas la grande commercialisation comme on voit à Lourdes, à Fatima et ailleurs.
Entre 1832 et 1837 il y a eu 10.000.000 de médailles frappées et en 1876 on en avait vendu 1 milliard. On peut la toujours acheter et l’effigie est très connue. Il y a encore beaucoup à dire non seulement de cette médaille et apparitions mais ça dépasserait trop ce sujet. Les choses décrites ci-dessus sont fortement liées au dogme (1854) de la Conception immaculée de Marie et l’apparition de sainte Marie à Bernadette Soubirous en 1858.
Pour fermer ce dossier je vous indique qu’Anne BERNET a publié un livre sur Catherine (2001) mais aussi sur Bernadette (2008) mais aussi sur votre Radegonde (2007) et encore bien d’autres femmes. C’est une Parisienne qui vit à Laval (Mayenne) Une écrivaine/historienne très productive qui appartient à l’aile conservatrice de l’Église .catholique. Elle est très active dans le processus de béatification de l’abbé Michel GUÉRIN (1801-1871), 1er curé de Pontmain(53) pendant l’apparition mariale en 1871.

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Les enfants trouvés de Parthenay (Chapitre III)

(la série d’articles sur le sujet des « enfants trouvés de Parthenay » a été rédigée par Guillaume Kalb avec l’aide de Paule Morin et a d’abord été publiée sur la liste de discussion CGW79 . Guillaume a souhaité les rendre disponibles à tous via ce blog et je l’en remercie. Je lui laisse maintenant la parole, pour cette préface et ces nombreux chapitres qui seront mis en ligne au fur et à mesure)

Préface | chapitre 1 | chapitre 2 | chapitre 3 | chapitre 4 part. 1part. 2part. 3

Je voudrais commencer ce chapitre par 2 choses qui pourraient sembler futiles à première vue : l’heure de déclaration et l’heure que l’enfant a été trouvé. J’espère vous montrer que même ces détails peuvent être intéressants.

L’heure de la Déclaration:

Tout au début de l’acte de naissance l’heure est dite et pour ne pas se tromper on ajoutait “du matin” ou “du soir”. La fréquence de faire la déclaration à 10 heures du matin est de sorte que je n’hésite pas à nommer cela “l’heure habituelle”. Il est vrai que pendant la période Sœur AUGUSTIN (1841-1845) c’était plus prononcé que pendant la période Sœur Léocadie (1846 – 1850) : 75,5% contre 62%, mais cela reste de loin l’heure préférée. Dans la première période 11 h. est un bon 2e avec 13% mais après c’est midi qui prend la 2e place avec 20% (contre 3,5% avant) tandis que 11h. reste stable à 12%. L’emploi du temps était clairement de sorte qu’une déclaration entre 14 et 18 h est plutôt exceptionnel : 7,5% en période 1 et 5,5% dans la période 2. De ces heures peu populaires c’était encore 14h. la plus ‘favorite’(4,5% et 3%). Des déclarations à 17 et 18 heures n’arrivaient que 2 fois pour chaque heure en 10 ans. En mai et juin : c’est encore bien jour mais 17h. en février et 18 h. en octobre, ça commence à faire nuit. Il est vrai que sœu Augustin était très souvent accompagné par le jardinier de l’hospice. Incontestablement un ex-enfant trouvé aussi car il n’est indiqué qu’avec ABRAHAM (30 ans en 1840), il ne sait pas signer. Cela s’arrête en 1845 : le 11 juillet 1845 Abraham est dit encore témoin mais le 14 juillet c’est Georges MAYNARD, un agent de police de 57 ans…et celui là reste faire cela mais seulement pour les déclarations de la sœur supérieure sœur Augustin et après pour sœur Léocadie jusqu’à dans l’été de 1848. Quelques semaines il le fait encore ensemble avec André AYRAULT, 27 ans, praticien. Peut-être un jeune médecin lié à l’hospice? Après c’est André avec le témoin habituel de la Mairie, le concierge, mais un deux mois après l’agent est de nouveau à sa poste et jusqu’à la fin de 1850 on les voit toujours signer ensemble.
Cela ne me semble pas téméraire de conclure que la supérieure allait aussi tôt que possible à la mairie. Si l’hospice est “réveillé”, les devoirs religieux du matin accomplis et que les affaires tournent alors elle va en route pour y arriver vers 10 heures. S’il y avait de petites choses imprévues ça pouvait être 11 heures. Sœur Augustin ne devait pas aimer d’aller à midi. Cela se tenait peut-être avec ses tâches à l’hospice autour le repas de midi mais bon ça ne sont que des hypothèses assez gratuites.

L’Heure de la Déposition à l’Hospice.

Ces enfants étaient déposé dans le tour de l’Hospice. Probablement il y avait une sorte de guichet qu’on pouvait ouvrir et peut-être il y avait un système (aussi primitif qu’il soit) pour qu’une sœur est avertie.
Je m’imagine ces pauvres filles et – femmes marchant dans les rues en général désertes avec “leur paquet”. Des filles qui venaient d’accoucher de leur enfant. Après il n’y avait pas des mains tendres qui essuyait les sueurs, qui nettoyaient et soignaient le nouveau-né. Nous, gens qui ont grandi au plein 20e siècle, nous étonnons des femmes en Afrique qui vont dans le bush-bush et qui reviennent avec le nouveau-né.. Il y a 1-2 siècles passés c’était un peu ça en Europe aussi…. surtout pour elles qui ne pouvaient pas garder leur enfant. Pour les heures qu’on déposait l’enfant il faut regarder aussi le saison. En hiver c’était plus facile de passer inaperçu qu’en été avec ses longues journées. Je n’ai pas distingué les saisons. Je trouve qu’un tableau général de 1841 – 1845 et de 1846 – 1850 est suffisant pour ce détail
Regardons d’abord les heures qu’on n’allait pas.
Avant 18 h. c’est rare. De 1841-45 1 fois à 13 h., 1 fois à 14 h. et 1 fois à 17 h.et dans la période 1846-1850 : 1 fois 14 h., 2 fois 16 h. 6 enfants sur plus de 400 (*1). La même chose pour les heures après 6 h. à midi. Rien entre 7h. et midi entre 1841-45 et 2 à 8h. de 1846-1850.
La plupart était exposée entre 18h. et 23h. : 279 enfants sur 409. Comme je veux voir s’il y a des changements au cours du temps, les nombres sont donnés en nombres absolus mais aussi en pourcentage pour faciliter une (éventuelle) comparaison.

Tableau 2. : (*2)

  18h. 19h. 20h. 21h. 22h. 23h. Total    
1841-45
nb absolu 15 21 30 29 35 17 147/195
en % 7 11 15 15 18 9 75%
1846-50
nb absolu 17 23 23 25 24 20 132/214
en % 8 11 11 11.5 11 9 61,5%

En prenant les 10 années ensemble l’image est encore plus claire :
Tableau 3. :

  18h. 19h. 20h. 21h. 22h. 23h. Total    
1841-50
nb absolu 32 44 53 54 59 37 279/409
en % 8 11 13 13 14 9 68%

Ces simples tableaux montrent que l’heure de déposition est assez stable. Les autres décennies vont cela affirmer…ou contester, et plus d’années seront mises ensemble, plus les chiffres seront fiables. Donc ici…tout est bien provisoire.
Le Tableau 3 montre bien que la première heure (6h. ou 6h.30 du soir) et la dernière heure (23h. 11h. du soir) ont un nombre plus faible que les heures centrales de 7 heures du soir à 10 h. ou 10h30 du soir). Je réalise que ces heures indiquées sont approximatives. Les sœurs n’étaient pas cachées derrière le guichet chronomètre à la main; elles avaient sans aucun doute d’autres choses à faire. L’indication .30 n’est pas souvent employée, pour être plus précis: 8 fois sur 409 cas et au fond que 6 fois car il y a une fois .15 et une fois .45. Tous les 8 cas dans la période Sœur Augustine. Elle était donc sur ce point plus stricte que Sœur Léocadie qui ne donnait que les heures.
Outre ces heures de pointe dans la soirée, il y avait les dépôts nocturnes et très tôt le matin. Si je compte les enfants exposés entre minuit jusqu’aux 6h.30 le nombre pour les 10 années est 113 enfants, ce qui représente 27,6%. Les tableaux 4a et b, et 5 vont nous montrer s’il y a une différence entre les 2 périodes de 5 ans et comment cela a été divisé sur les différentes heures:

Tableau 4a: 1841-1845

1841-45 minuit 01h. 02h. 03h. 04h. 05h. 06h. Total
absolu 10 11 4 10 13 3 4 55/195
en % 5% 5,5% 2% 5% 6,5% 1,5% 2% 28%

Tableau 4b: 1846-1850

1846-50 minuit 01h. 02h. 03h. 04h. 05h. 06h. Total
absolu 12 10 6 15 9 6 58/214
en % 0% 5,5% 4,5% 3% 7,5% 4% 3% 27% (*2)

Tableau 5: 1841-1850

1841-45 minuit 01h. 02h. 03h. 04h. 05h. 06h. Total
absolu 10 23 14 16 28 12 10 113 /409
en % 2,5% 5,5% 3,5% 4% 7% 3% 2,5% 27,5%

Vous voyez beaucoup moins que dans les heures avant. Il y a une pointe autour 4 h heures mais les différences sont , par les petits nombres, trop petites pour les nommer significatifs.

Le mouvement saisonnier :

Pour vous montrer ce mouvement de mois en mois j´avais préparé un tableau qui donne les nombres par mois. Dans quel mois il y avait le plus d´enfants exposés et dans quel mois le moins? Mais il y a tellement des fluctuations dans ces chiffres que je ne vous donnerai seulement quelques exemples mais pas le tableau. Ca sera un grand tableau pour ne pas dire grand´chose. Si j´aurai collectionné les données de plusieurs périodes je vous en reparlerai. Les mois de janvier et de février montrent le plus de cas : tous les 2 mois 41 enfants en 10 ans mais
a. il y a une grande différence entre les deux périodes de 5 ans. Dans la 1ere 25 et 23 enfants+ dans la 2e 16 et 18 enfants.
b. avec les chiffres de janvier et février on s´attend aussi à un nombre élevé en décembre et mars. Pour mars c´est vrai 40 cas mais pour décembre il n´y en a que 26 cas ; c´est à dire après août (24 cas) le moins.
Le mois le plus triste est sans concurrence janvier 1841 avec 10 enfants (*3). Il y avait 3 mois avec 8 enfants trouvés : avril en 1843 et en 1844 et en mars 1849. Des 84 mois relevés il y avait 7 mois sans enfant exposé. Ces mois sont décembre 1841, septembre 1842, août 1843, septembre ET novembre 1844, août 1845 et avril 1847.

PS : Je ne veux pas allonger ce chapitre donc les marques etc. doivent attendre chapitre IV. Probablement ces marques, les objets et les billets demandent certainement plus qu’un chapitre. Je vais voir comment je vais tourner ça. Les notes sont prises mais…la rédaction est encore toute à faire.

Guillaume KALB

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Notes Chapitre III :

*1.Le nombre de 409 est autre que le total car parfois 2 enfants étaient déposés en même temps (jumeaux).
*2 Comme je n’ai pas voulu donner tout en décimales exactes le chiffre total n’est pas tout à fait égal à la somme des années. J’essaie d’être assez précise pour être fiable mais je ne suis pas un statisticien, ni un arithmiticien.
*3 Heureusement j´avais commencé mes relèves en 1846 au 1850 et alors j´aipris 1841. Si non, j´aurais peut/être laché en croyant que cela serait chaque mois à peu près comme janvier 1841. Cette semaine j´ai appris qu´une dame faisant les relèves pour ces enfants à Bayonne s´est arrêtée comme plus que la moitié de ces enfants décédaient avant 1 an.

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Les enfants trouvés de Parthenay (Chapitre II)

(la série d’articles sur le sujet des « enfants trouvés de Parthenay » a été rédigée par Guillaume Kalb avec l’aide de Paule Morin et a d’abord été publiée sur la liste de discussion CGW79 . Guillaume a souhaité les rendre disponibles à tous via ce blog et je l’en remercie. Je lui laisse maintenant la parole, pour cette préface et ces nombreux chapitres qui seront mis en ligne au fur et à mesure)

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Monsieur le Maire de Parthenay

Dans le chapitre I je vous ai dit que pendant toute la période de 1841 – 1850 c’était Alexis AUDEBERT, le maire officier de l’Etat Civil, qui recevait les déclarants. Je ne suppose pas qu’il était toute la journée présent mais il a signé tous les actes. En chaque cas il n’a pas écrit tous les actes car ceux-ci ont été écrits par plusieurs mains. Alexis AUDEBERT apparaît dans cette fonction de maire officier de l’E.C. pour la première fois le 12 octobre 1835 (Naissances 1832-1835, Vue 223). Il a été maire de 1835 jusqu’à sa mort en 1855 (*1) sauf quelques mois en 1852. Monsieur le Maire est né à Thouars (Deux Sèvres) le 20 février 1788. Il a été baptisé dans la belle église romane Saint Laon (dédiée à Saint Lô, évêque de Coutances, 5e s.).

Thouars, Saint Laon, Vue 129/145 :
“Le vingt un fevrier mil sept cent quatre vingt huit a été par moi prieur curé de cette paroisse baptisé Alexis né d’hier huit heures du soir du légitime mariage du Sr. Alexis Audebert m(aî)tre en chirurgie et d(amois)elle Celeste Meschin de cette paroisse ont été parrain mr m(aî)tre Marie Joseph Audebert notaire et procureur au siège de cette ville et maraine d(amois)elle Jeanne Meschin oncle et tante de l’enfant qui ont signé avec nous, le père absent.

Signatures: Gonand, prieur curé, Jeanne Meschin et Audebert.

Le 5 juillet 1819 il se marie avec Désirée Fanni GUYONNET, 18 ans, née et demeurant à Parthenay où son père est négociant. Audebert est alors aussi avocat avoué près du tribunal de l’arrondissement de Bressuire et adjoint au maire de Bressuire. Probablement il déménage tout de suite ou peu après son mariage à Parthenay car on le trouve là le 1er juillet 1820 quand il déclare son premier enfant, Fanni Estelle Audebert, née le 30 juin 1820.
Est-ce qu’il a joué un rôle important en nommant les enfants trouvés? Je ne pense pas, mais je peux me tromper. Je pense qu’il laisse cela à la déclarante (et l’écrivain de l’acte?) mais il se peut qu’il faisait du remue-méninges de temps en temps avec elle. Toujours est-il que l’hospice devait faire un dossier de chaque enfant trouvé et l’hospice (donc la supérieure) était responsable.

Déclarer un enfant trouvé :

Après que l’officier de l’Etat Civil est nommé, le texte de l’acte continue “…..est comparu” et alors ….c’est la déclarante qui entre en scène. Facile, sur les plus de 400 actes il n’y a que trois enfants qui n’ont pas été déclarés par les 2 dames ci-dessous. La qualification est toujours la même : … »est comparu Madame Sœur Saint(e) X religieuse hospitalière, supérieure de l’hospice de cette ville ».
De 1841 jusqu’au février 1846 ce « X » = AUGUSTIN. Le nom sans –e m’a étonné d’abord mais c’est toujours écrit ainsi et en plus elle signe “Sr St Augustin” (= sœur saint Augustin). Elle a pris donc le nom du grand Père de l’Église du 4e-5e siècle, évêque d’Hippone (Algérie) et c’est donc pourquoi on écrit “Sœur Saint Augustin » 2 fois sans -e.

Dans ces 5 années observées qu’elle était supérieure à Parthenay Sœur Saint Augustin n’a cédé sa place comme déclarante qu’une fois : le 25 juillet 1845 c’est Soeur Saint FLORIBERT, 56 ans, vice-supérieure qui déclare un enfant ‘par absence de Sœur Saint Augustin’ (Vue 93). Elle aussi porte un nom d’un saint homme comme nom religieux. Saint FLORIBERT était un disciple de saint AMAND (*2) , le grand évêque missionnaire (Flandres, Nord de la France et Pays Basque). Floribert lui a succédé comme abbé à Gand (Belgique) et il y + 661. Il y a un autre saint ‘belge’ qui s’appelait Floribert, celui-là a été évêque de Liège de 727 à 746. Il était le 2e évêque de Liège et…il a succédé son père, saint Hubert (c’était encore bien possible et légitime à l’époque). Son père était donc celui qui allait à la chasse un vendredi saint, légende bien connue, j’espère. Après il a changé sa vie et il était le premier prince-évêque de Liège de 708 – 726. J’ignore quel Floribert la sœur honorait en portant son nom.
Après le 3 mars 1846, le « X » = LÉOCADIE. Cette sœur est donc nommée à une sainte martyre espagnole du 4e siècle, patronne de la ville de Tolède et qui a donné son nom à un petit village dans les Hautes Pyrenées. À la fin de 1849 sœur Léocadie est toujours supérieure à Parthenay.
Pour être “complet’: Le 28 février 1847 l’enfant trouvé est déclaré par “Madame Sœur Saint LUCILLIEN religieuse hospitalière, remplissant les fonctions de supérieure en l’absence de madame Sainte Léocadie” et le 18 avril 1849 c’est la Sœur Saint HERBLAIN qui vient par la même cause: absence de Sœur Sainte Léocadie.

Vous voyez que ces 2 sœurs portent , comme sœur Augustin, un nom masculin. [dans un article antérieur j’avais dit que son nom était LUCILLION et j’avais cela pris comme une forme hypercoristique de LUCIE, mais ayant encore une fois mieux regardé, c’est LUCILLIEN et Saint et pas Sainte. LUCILLIEN était un martyr à Nicomédie (c’est dans l’actuelle région d’Izmit en Turquie). Parce qu’il n’a pas voulu rejeter sa foi chrétienne on l’a avec quelques autres torturé et tué en 273. On l’a crucifié mais pour varier un peu on a mis les clous dans ses genoux et aussi (dixit Nominis) ‘dans sa poitrine et tout son corps’.
HERBLAIN a eu sa commune en France, près de Nantes. Le nom de ce saint connait bien de variantes : Erblan, Erblon, Erblain, Arbland, Herblein et Hermeland. C’était un noble de Picardie qui a été élevé à la cour de Clotaire III, après il est allé dans l’abbaye de Fontenelle (plus tard cela s'appelle Wandrille) et sur demande de l’évêque de Nantes, Saint Pasquier, il est le premier abbé de l’Indre, une fondation monastique dans une île dans la Loire. + 718 (juste un peu au sud de la commune Saint-Herblain).

Les âges de ces sœurs? Ce n’est pas poli de demander l’âge aux dames mais cela est intéressant car cela montre que ce sont des femmes ni jeunes, ni (très) vieilles. Il faut de l’expérience et de l’autorité donc pas de ‘jeunes’ mais il faut aussi être en bonne santé et une certaine dureté surtout envers soi-même. Nous dirions aujourd’hui: il faut être un bon Manager et excellent organisateur en plus…il y a outre toute l'organisation aussi l’administration et il fallait gérer les finances (toujours trop sobres) donc pas de faibles, de non-instruites, de stressées etc.

Les 3 sœurs que nous ne rencontrons qu’une fois ont 56 (la vice-supérieure), 35 et 40 ans. Les 2 sœurs supérieures que nous suivent dans ces 10 années :
1. AUGUSTIN a 51 ans dans l’acte 1. de 1841 et en 1845 donc 55 mais en avril 1845 elle a 57 ans…et ça reste et donc quand elle part fin février/début mars 1846 elle a 58 ans.
Vient alors
2. LÉOCADIE en 1846 et elle a déjà 61 ans; chaque année une année de plus ( c’est comme tout le monde) mais…en 1850 ça reste 64 jusqu’à la fin de 1850. Devenu curieux j’ai regardé rapidement dans les registres après : Ha! 1851 65 ans mais…qu’est-ce que c’est? En juillet 64 et ça reste toute l’année. Si l’âge dans les premières années étaient correctes donc 61 ans en 1846 elle aurait dû avoir 73 ans en 1858…je trouve 68 ans. Cinq ans “gagnés”! Quoi donc, un boulot dur? Ma foi, ça rajeunit. [Je sais que ceci n’a aucune importance mais une bonne petite anecdote ça fait un peu de sel dans la soupe.] (*3)

Guillaume KALB

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Notes Chapitre II :

(*1) : Je n’ai pas trouvé la date de son décès. En 1855 il signe encore les actes de naissances (dernier au 29 juin 1855), – de décès (dernier le 2 juillet 1855) et – mariage (dernier le 29 juin….à 6 heures du matin [le mariage était prévu à 8 h. du soir!]. Après c’est l’ adjoint au maire Emmanuel CHABOREAU qui remplit les fonction de l’officier de l’E.C. (en janvier il est encore 2e adjoint) de 11 juillet au 18 août 1855 (entre 28 juillet et 7 août AUDEBERT fait encore des actes ainsi qu’entre 4 et 17 septembre) Le 1er octobre il se dit “maire provisoire” et au 2 octobre “adjoint” dans l’acte de naissance et “maire” dans un acte de décès (4 heures auparavant) après c’est toujours “maire”. Je suppose que le 1er adjoint est décédé ou abdiqué , que Chaboneau est alors devenu 1er adjoint et que Audebert est décédé entre 18 septembre et le 1er octobre. Si quelqu’un connait la date de son décès, veuillez-le signaler s.v.p.

(*2) : Plusieurs communes portent son nom p.e. Saint-Amand-les-Eaux (Nord) où il est décédé mais aussi en Deux-Sèvres à un 60 km. nord-ouest de Parthenay tout près de la limite Vendée.

(*3) J’ai cru faire bien en regardant dans les registres après 1850 car
a. la Sœur avait donc en fait plus de 70 ans si les premières indications en 1846 au 1849 étaient correctes et il me semblait utile de savoir quand « l’époque » Léocadie finissait,
b. comme j’ai décidé, à juste titre ou à tort, d’aller en reculons je ne reviendra à 1851 après que j’aurai fait 1840 à 1793 et ce n’est pas avant 2016…quand je resterai en forme.

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Les enfants trouvés de Parthenay (Chapitre I)

(la série d’articles sur le sujet des « enfants trouvés de Parthenay » a été rédigée par Guillaume Kalb avec l’aide de Paule Morin et a d’abord été publiée sur la liste de discussion CGW79 . Guillaume a souhaité les rendre disponibles à tous via ce blog et je l’en remercie. Je lui laisse maintenant la parole, pour cette préface et ces nombreux chapitres qui seront mis en ligne au fur et à mesure)

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Chapitre 1: Les actes consultés concernant les Enfants Trouvés.

Les actes consultés concernant les Enfants
a-Les actes de naissance où on écrit toujours (1 oubli dans 10 ans!) dans la marge sous les noms attribués: “Enfant trouvé” (ou “Garçon trouvé”) pour les garcons et pour les filles “Fille trouvée” (*1) et dans la Table à la fin de l’année c´est marqué pareil (*1) et
b-Les actes de décès qui concernaient les enfants qui étaient décédés avant qu’on les eût présentés et déclarés , mais qui avaient été baptisés à l’hospice et qui alors avaient reçu un nom/ des noms.

La structure des actes de Naissances.

Il va de soi que vous tous connaissez ces actes mais comme ils diffèrent sur plusieurs points des actes de naissances qui déclaraient la naissance des enfants nés en mariage, il me semblait utile d’en parler ici et je traiterai après les divers sujets dans le même ordre.

Comme tous les actes de l’Etat Civil cela commence par : l’année, la date et l’heure que la déclaration a été faite et par devant qui (entre 1841 – 1850 c’est toujours Alexis AUDEBERT, maire, officier de l’Etat Civil) et alors suit la ‘série’: “commune de Parthenay, canton de Parthenay/ ou canton idem, département les Deux Sèvres” et les mots “est comparé”… suit la personne qui déclare l’enfant avec ses données de fonction, age.

En plus de 99,5 % d’actes concernés c’est la soeur supérieure de l’Hospice qui fait la déclaration. Cette déclaration commence par nommer l’heure qu’elle a trouvé l’enfant exposé (c.a.d. abandonné, selon mon Petit Robert) dans la tour de l’hospice et si c’est le jour même, par exemple “à trois heures du matin” ou le jour avant, par exemple. “hier à sept heures du soir”. Toujours il y a la phrase :“… trouvé dans la tour de l’hospice un enfant tel qu’elle nous le présente.”

Après suivent 4-5 lignes sur les vêtements: le nom du vêtement, quel sorte de tissu, les couleurs (je vous n’en parlerai [presque] pas). S’il y a des choses spéciales : des marques, des objets on les marque ici (ou après la constatation du sexe), suit alors souvent une qualification générale sur l’état des affaires allant de très mauvais à neuf (cette dernière est très rare!). Souvent les textes des papiers/billets/certificats de baptême sont copiés littéralement et on note en général aussi où se trouvaient ces papiers et textes par exemple. “attaché au linge” ou “sur l’estomac”. Alors on visite l’enfant pour constater le sexe et l’âge de l’enfant. Cet “âge” on devait en général deviner mais en plus de 90% de cas on écrivait “il paraissait né du jour précédent” ou “de cette nuit”. Parfois l’âge était indiqué dans le billet ou dans le certificat de baptême. La dernière opération: “l’enfant est inscrit sous le nom/les noms……” et l’officier de l’E.C. “ordonne que l’enfant fut remis à l’hospice de quoi nous avons dressé procès-verbal en présence de..”, suivent les noms et données des 2 témoins, souvent les mêmes.

La dernière chose à faire: sous-signer : l’officier de l’E.C, les témoins, s’ils savaient le faire et la déclarante. On n’a pas besoin d’être un grand graphologue pour conclure que les déclarantes étaient des femmes bien instruites, décidées et certainement pas de nigaudes. Leurs signatures sont fermes et bien faites.

Je vous donne ci-dessous d’abord les nombres d’enfants trouvés à Parthenay. Les nombres d’enfants trouvés de 1841 à 1850 varie de 32 en 1848 à 51 en 1841 (sans compter les morts nés qui ont été exposés mais qui n’ont pas reçu de nom). Je vous donne ci-dessous l’aperçu + la division entre Filles et Garçons .

Année Nombre total Filles Garçons
1841 51 27 24
1842 37 20 17
1843 47 17 30
1844 35 17 18
1845 44 25 19
1846 44 25 19
1847 34 19 15
1848 32 13 19
1849 50 23 27
1850 39 20 19
Total 1841-1850 413 206 207

Tableau 1: Nombre des enfants trouvés à Parthenay 1841-1850

Malgré les grandes différences entre garçons et filles sur le niveau annuel, vous voyez que sur les 10 ans ensemble les nombres de 2 sexes sont presque égaux. Le sex-ratio est pour dire 1(1,0048 pour être précis). Le chiffre normal à la naissance fluctue entre 1,03 à 1,07 c.a.d. que sur 100 filles il y a 103 à 107 garçons. Si donc, comme en Chine le sexe-ratio est 1,20 on peut être sûr qu’on a “triché”. Les parents-là veulent/(voulaient?) absolument un fils comme dans la culture chinoise il est (était??) d’usage que le fils s’occupe des parents s’ils sont vieux. Si cette coutume avait été d’usage en France au milieu du 19e siècle, il y aurait eu beaucoup plus de filles abandonnées que des garçons. Ceci n’est donc pas le cas. Il n’y avait pas de discrimination de sexes (sur ce point au moins!).

[ Remarque: Peut-être il y a des colistières plus ou moins féministes, qui se demandent pourquoi la nature fait qu’il y en a un peu plus de garçons que de filles à la naissance. Mais… réfléchissez donc, mesdames! Parce que les petits garçons sont (un peu) plus faibles que les petites filles. Autour 5 ans la ‘balance’ était en équilibre]

Guillaume KALB

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Notes chapitre 1:
*1 : J’ai remarqué 1 fois “enfant trouvé” pour une fille ( le 3 février 1841, acte 14; Vue 205/289) et c’est marqué ainsi dans la Table aussi (Vue 247/289)

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Les enfants trouvés de Parthenay – Préface

(la série d’articles sur le sujet des « enfants trouvés de Parthenay » a été rédigée par Guillaume Kalb avec l’aide de Paule Morin et a d’abord été publiée sur la liste de discussion CGW79 . Guillaume a souhaité les rendre disponibles à tous via ce blog et je l’en remercie. Je lui laisse maintenant la parole, pour cette préface et ces nombreux chapitres qui seront mis en ligne au fur et à mesure)

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Préface

En général une préface est écrite quand le livre/la publication est prêt(e). J’ai écrit ces lignes lorsque le chapitre IV était presque achevé….et s’il est bien il y a encore des dizaines de chapitres à venir. Pourquoi cette urgence? C’est simple, je vous l’expliquerai :
Je m’appelle Guillaume KALB, né en 1940 à Rotterdam (Pays-Bas). J’ai vécu toute ma vie aux Pays-Bas et j’y ai travaillé comme instituteur, puis comme professeur d’Histoire, d’abord au collège, après au lycée. C’est en France (Mayenne) que j’ai trouvé la femme de ma vie et nous sommes mariés depuis plus de 50 ans. J’aimais travailler – et étudier aux archives ce que je faisais à Dordrecht mais aussi à Laval(53). Dans les années ’70 j’ai écrit une petite étude de démographie historique sur la période 1770 – 1850 de la commune natale de ma femme. Dans les années ’80 j’ai fait des recherches sur la communauté juive de Dordrecht de 1760 à 1945 ce qui a résulté dans une publication parue à l’occasion de l’inauguration du monument pour les juifs de Dordrecht à – et dans la Mairie.
En 2004 je me suis connecté à l’internet et dès le premier jour j’ai découvert le forum gen53 et plus tard aussi ad-72 (maintenant gen72). Quelle joie de pouvoir consulter et étudier les archives sans sortir de chez soi! Je voulais faire un peu de généalogie digitale après mes années dans la salle, mais j’ai fait en 10 ans très peu. J’avais une autre passion dans laquelle je pouvais me bien défouler : Les Prénoms. J’ai écrit des centaines d’articles sur de nombreux prénoms drôles, rares, bibliques, insolites. En 2013 quelqu’un me demanda la signification du prénom JUXTA et là je devais avouer (pas pour la première fois) que je séchais. En avril 2015 le même monsieur posait la même question au forum mais là…avec référence de l’acte et ainsi je suis arrivé dans le registre d’Etat Civil de Parthenay, Naissances 1843 – 1848. C’était un enfant trouvé et un de ses prénoms (Apolllinaire) a été pris pour son ‘nom de famille’ au lieu de Juxta. Avant que j’avais trouvé cela, j’avais déjà lu pas mal d’actes et vu qu’il y avait beaucoup de ces enfants. Le “virus” m’a pris et depuis 2 mois je travaille chaque jour sur ces enfants. Cela va prendre plusieurs années de relever, analyser et décrire tout. Regardez encore en haut mon année de naissance. J’espère pouvoir continuer encore des années, mais il faut aussi être réaliste : si je ferais d’abord toute les études et recherches pour rédiger des articles après…..quel grand risque. Risque de quitter cette terre avant qu’une lettre de tout ça serait publiée, le risque de ne plus pouvoir faire les recherches: problèmes de vue, mémoire qui dégringole encore plus vite que maintenant, une maladie, ma femme qui tombe malade etc. etc.

En publiant provisoirement les textes faits, il y aura au moins quelque chose de concrète au lieu que de “l’énergie gaspillée” sans résultat vi- et li-sible.

Le titre que j’emploie est “les Enfants trouvés de Parthenay” mais le sujet principal sera la Dénomination des ces enfants. J’espère de contribuer un petit grain par ces écrits à la connaissance de l’Histoire locale/régionale. Disons, une petite contrepartie pour le grand cadeau que la France m’a donné. C’est écrit avec amour pour votre Histoire pour votre belle Langue et je compte sur votre bienveillance pour tirer le voile sur les inévitables fautes.
W. F. J. KALB
Juillet 2015
kalb24@xs4all.nl

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Le crocodile de Oiron

Je suis tombé sur cette particularité un peu par hasard, en lisant le livre « Le livre des superstitions, mythes croyances et légendes » d’Eloise Mozzani (collection « Bouquins », éditions Robert Laffont). Ce livre cite une notice historique écrite par Monsieur De Chergé dans les « Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest » de 1839. (*)

A la chapelle du chateau de Oiron (ou collégiale St Maurice), on trouve, sur le mur, un crocodile naturalisé.

Le crocodile de Oiron

Le crocodile de Oiron dans la collégiale St Maurice

Mais quel rapport avec les superstitions ? Tout simplement parce que Monsieur de Chergé décrit une étrange coutume: les paroissiens de Oiron se rendaient à la chapelle pour prélever quelques miettes de la mâchoire du saurien quitte à escalader les statues présentes en dessous. Ces rognures étaient souveraines contre toutes les fièvres.

Plus prosaïquement, on peut se demander quelle pouvait être l’origine de ce crocodile et la raison de sa présence en Deux Sèvres:

  • D’après la légende citée par monsieur de Chergé, ce crocodile habitait un souterrain avec un crapaud géant. Ce souterrain était protégé par une énorme pierre que le crapaud soulevait en se gonflant, permettant au crocodile de sortir et de chasser, ramenant le produit de sa chasse dans le souterrain. Un jour, les riverains excédés tuèrent le crocodile, et le crapaud mourut de chagrin.

  • D’après une autre légende citée par le site internet de la commune de Oiron, ce reptile rappellerait un dragon qui vivait autrefois dans un souterrain duquel il ne sortait que pour chercher sa nourriture dans la Dive voisine. Un preux chevalier l’aurait tué et obtenu en récompenses la main de la fille du seigneur d’Oiron.

  • Quelques éléments de réponses plus pragmatiques peuvent être trouvés dans cet article de Jean Loic Le Quellec (fichier pdf). (où l’on pourra découvrir un possible lien entre ce crocodile et les contes de Perrault…)

Mais sachez que le pouvoir guérisseur des « raclures » n’est pas typique du crocodile de Oiron, puisque d’après l’article de JL Le Quellec, on trouve les mêmes superstitions pour le tombeau de St Lourdeau à Ste Verge , ou la « Pierre-Sorille » de Ste Eanne.

[modification du 3/12/2013] Cependant, le tombeau de St Lourdeau est inconnu des habitants de Ste Verge. De plus, M. de Chergé, dans un autre de ses ouvrages (La vie des saints du Poitou, 1856) indique que le tombeau de Ste Verge « existe encore mais il est vide. On mèle la poussière de cette pierre avec l’eau d’une fontaine située dans le parc du château de Ste Verge pour être administrée en breuvage aux fiévreux » (voir la page).

Alors Ste Verge ou St Lourdeau ? si vous avez des informations, n’hésitez pas à les indiquer en commentaire

(*) Notez que dans cette notice historique, l’on trouve un descriptif des monuments et de l’histoire de la commune, y compris la liste des différents propriétaires du château de Oiron, ce qui peut intéresser certains généalogistes.

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Commission météorologique des Deux-Sèvres (1891-1933)

Cette semaine, sur son site internet, MétéoFrance met en avant la météo deux-sévrienne dans sa rubrique « Portail documentaire » avec un lien vers le Bulletin de la Commission météorologique des Deux-Sèvres [1891-1892].

A partir de ce lien, en cliquant sur « Commission météorologique des Deux-Sèvres », vous aurez accès à d’autres bulletins de cette commission météorologique des Deux Sèvres, concernant d’autres années de 1891 à 1933 (avec des lacunes).

Vous y trouverez par exemple la carte des orages deux-sévriens de 1891:
Carte des orages deux-sévriens de 1891
(cliquez sur l’image pour la voir en taille réelle)

Notez que dans les premiers bulletins au moins (je ne les ai pas tous lus), il y a entre autres la liste des membres de la commission et des observateurs météo par commune: peut être y trouverez vous des ancêtres ?

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Le général hiver – Les armées et l’hiver

LA VIE MILITAIRE

 

Campagnes d’hiver – Turenne en 1673 et 1674 – Cantonnements et quartiers d’hiver – Episodes célèbres.
Retraite de Prague – Blocus de Mayence – Conquête de la Hollande – Passage du Splugen,
Campagne d’hiver en Pologne – Retraite de Russie.

Avant la grande révolution, les armées n’opéraient en hiver que très exceptionnellement ; les hostilités se prolongeaient plus ou moins dans l’arrière-saison, suivant le temps qu’il faisait ; les troupes prenaient ensuite leurs quartiers d’hiver et se réorganisaient pour rentrer en campagne au printemps. Quelquefois cependant des généraux entreprenants obtenaient d’importants avantages en tombant à l’improviste sur les cantonnements de l’ennemi au milieu d’une saison rigoureuse. C’est ainsi qu’à la fin du mois de janvier 1673 Turenne surprit les armées de l’empereur d’Allemagne et de l’électeur de Brandebourg, hivernées dans le Palatinat. Ces armées furent obligées de repasser le Rhin dans le plus grand désordre. Turenne suivit l’armée prussienne et, malgré les neiges, les glaces et la rigueur du froid, il s’empara de toutes les places possédées en Westphalie par le grand électeur, qui fut réduit à demander la paix. Au mois de décembre 1674, le même Turenne, qui s’était retiré en Lorraine devant l’armée du duc de Bournonville, se mit en marche en longeant le revers occidental des Vosges, tourna ces montagnes par la trouée de Belfort, battit l’ennemi le 29 décembre à Mulhouse et le 5 janvier à Turckheim ; il prit ses quartiers d’hiver dans l’Alsace victorieusement reconquise. Ce furent là des faits exceptionnels.

Les premières guerres de la Révolution dans lesquelles la nation française arrêta, par l’énergie de sa résistance, la marche des armées coalisées contre son indépendance, virent inaugurer un tout autre système. Dans l’acharnement de la lutte, on ne tint plus compte des saisons. Les troupes prirent cependant des quartiers d’hiver au mois de janvier 1793 et à la fin du mois de décembre 1795. Napoléon fit peu de campagnes d’hiver : 1806-1807, 1812 et 1814. Nous avons eu depuis lors la guerre de Crimée en 1854 et 1855 et le funeste hiver de 1870-71.

Plusieurs épisodes des campagnes d’hiver sont restés célèbres dans l’histoire, tels que la retraite de Prague sous les ordres du Maréchal de Belle-Isle en 1742. Le roi de Prusse Frédéric, précédemment allié à la France, ayant conclu la paix pour son propre compte avec l’impératrice Marie-Thérèse, l’armée française, qui s’était emparée un an auparavant de la capitale de la Bohême par escalade, s’y trouvait bloquée par les troupes impériales et menacée de subir une capitulation honteuse si elle ne se hâtait d’en sortir. Le maréchal de Belle-Isle reçut du roi Louis XV l’ordre de ramener au plus vite cette armée en Bavière. Le maréchal organisa avec le plus grand soin sa colonne de route, laissa dans Prague, pour retenir l’ennemi sous les murs de cette ville, l’illustre Chevert avec les blessés et les malades, puis il sortit dans la nuit du 16 au 17 décembre avec 11,000 hommes d’infanterie, 3,000 de cavalerie, 30 pièces de campagne avec leurs caissons et chariots, 300 voitures d’équipages et 6,000 mulets portant les vivres et les fourrages. Il traversa sans encombre la plaine qui entoure Prague, mais une fois sa marche dévoilée à l’ennemi, la retraite dans les montagnes présenta les plus grandes difficultés. Il fallut, sous peine d’être devancé par les troupes qui s’étaient lancées à la poursuite de la petite armée française, quitter les routes frayées, brûler la plus grande partie des voitures et des approvisionnements et se jeter par la voie la plus courte à travers bois, dans des sentiers impraticables où l’on ne pouvait s’ouvrir un passage qu’à coups de hache.
La première marche fut de près de vingt-quatre heures, suivies de quelques heures à peine de repos. Il fallait, racontèrent les acteurs de cette lugubre scène, se lever pendant la nuit pour marcher sur la neige glacée, puis quand le soleil paraissait, la neige fondue formait comme un miroir de verglas recouvert d’un épais brouillard. C’est seulement après cinq jours de souffrances que l’armée arriva en vue de la plaine d’Egra, ou l’on dut descendre à travers la neige par des pentes à pic bordées de précipices. La moitié de l’armée était malade plus de mille soldats étaient restés morts sur la neige parmi les autres, un grand nombre périrent ou restèrent, les uns aveugles, les autres estropiés. Mais l’honneur était sauf et le maréchal de Belle-Isle ramenait tous ses canons.

Sous la République, la campagne d’hiver la plus remarquable fut celle de 1794-1795, pendant laquelle les armées n’eurent pas un instant de trêve. L’hiver fut un des plus rigoureux du dix-huitième siècle il y eut soixante-quatre jours de gelée et le thermomètre descendit à Paris jusqu’à -23°. Le Rhin fut pris de manière à supporter le passage des plus lourdes voitures et des convois d’artillerie. L’armée du Rhin, qui bordait le fleuve depuis Huningue jusqu’à Mannheim, ne pouvait suffire à se garder contre les incursions de l’ennemi les troupes qui bloquaient Mayence eurent à souffrir tous les maux imaginables. Jusqu’à la fin de janvier, elles furent logées dans des trous creusés en terre et recouverts de planches elles furent, pour la fin de l’hiver, installées dans des baraques en bois. Les moyens de transport manquèrent pour amener les subsistances, tous les chevaux employés à ces transports ayant successivement péri et l’artillerie n’ayant plus même d’attelages pour traîner ses pièces. Les soldats maraudaient au loin pour trouver de quoi se nourrir, mais rapportaient avec la plus grande peine un peu de bois pour se chauffer.
Le maréchal Gouvion Saint-Cyr, qui avait assisté à ce blocus, en a laissé, dans ses Mémoires, un tableau saisissant « Dans le courant d’une guerre qui a duré un quart de siècle, dit-il, j’ai eu souvent occasion de voir nos troupes souffrir de grandes privations, mais, si elles ont été aussi pénibles, elles n’ont jamais eu la même durée. L’armée, devant Mayence, a souffert sans murmurer, avec une constance héroïque, tous les genres de privations, pendant huit mois consécutifs. J’ai vu, au printemps, une compagnie de la 11e légère réduite à un seul homme en état de faire le service. »
Ces mêmes rigueurs de l’hiver, si pénibles à supporter pour l’armée du Rhin, firent le succès des opérations de l’armée du Nord et assurèrent la conquête de la Hollande. Toutes les rivières, tous les canaux, toutes les inondations étaient couverts d’une couche épaisse de glace. Aucun obstacle ne s’opposait à la marche de l’armée. Le Wahal fut franchi le 9 et le 10 janvier ; l’armés anglo-hollandaise se retira derrière le Leck et les troupes de Pichegru occupèrent la ligne de la Linge. Toutefois, le dégel parut commencer le 12 janvier ; la communication allait être interrompue entre les troupes qui avaient franchi
le Wahal et celles qui restaient sur la rive gauche, mais ce ne fut là qu’un accroc passager : le froid reprit le 14 janvier avec plus d’intensité. Toutes les places de la Hollande, Gorcum, Utrecht, Arnheim, Amersfoort, furent successivement occupées. Pichegru, commandant en chef de l’armée du Nord, fit son entrée dans Amsterdam le 20 janvier ; d’autres divisions s’étaient aventurées sur le Bies-Boch gelé et s’emparèrent de Gertruydenberg et de Dordrecht. Des colonnes de hussards et d’artillerie légère traversèrent au galop le Texel, recouvert d’une couche de glace de 40 centimètres d’épaisseur, arrivèrent jusqu’auprès des vaisseaux hollandais prisonniers dans les glaces et s’en rendirent maîtres.
Les Etats particuliers de Zélande conclurent avec le général Michaud une capitulation aux termes de laquelle cette province fut également occupée par les troupes françaises. Nos soldats, infatigables, franchirent l’Yssel et prirent possession des provinces de Groningue et de Frise. La conquête était complète, mais les soldats de l’armée du Nord l’avaient achetée au prix de cruelles souffrances, en donnant à l’Europe les preuves de la plus admirable discipline. Mal couverts de vêtements en lambeaux, les pieds enveloppés de chiffons en guise de souliers, les troupes qui firent leur entrée dans Amsterdam attendirent patiemment l’arme au pied, dans un ordre parfait, qu’il fût pourvu à leur logement et à leur nourriture.

Dans la campagne d’hiver de 1800 la bataille de Hohenlinden se livra le 3 décembre sous la neige et sur la neige ; mais l’opération la plus remarquable de cet hiver, au point de vue qui nous occupe, fut le passage du Splugen par Macdonald, avec l’armée des Grisons pour descendre dans la Valteline.
Le général Verrières, avec l’artillerie légère et trois compagnies de sapeurs, arriva le 24 novembre à Tusis, au pied des glaciers qu’il fallait franchir, et partit immédiatement pour le village de Splugen où il fut rejoint par la cavalerie, composée des 10e dragons, 1er hussards et 12e chasseurs, sous les ordres du général Laboissière. Cette colonne se mit en route le lendemain, 27, dans un nuage de neige et de glace pulvérisée. Une avalanche emporta trente dragons qui suivaient immédiatement les sapeurs et qui furent presque tous broyés contre les rochers ou ensevelis sous les neiges.  Le général Laboissière, accablé de fatigue et glacé, fut transporté presque mourant jusqu’à l’hospice, où on le rappela à la vie. Un ouragan qui dura trois jours fit disparaître toute trace du sentier. Macdonald était arrivé à Splugen ; il donna l’ordre de tenter le passage à tout prix. On ouvrit un sentier en faisant fouler la neige par quatre bœufs que conduisaient les meilleurs guides du pays et que suivaient 40 paysans travailleurs. Une compagnie de sapeurs perfectionnait la tranchée, qu’aplanissaient et affermissaient deux compagnies d’infanterie. Venait ensuite une compagnie de dragons et le convoi d’artillerie. Trois colonnes passèrent ainsi, les 1er, 2 et 3 décembre, mais quand le général Macdonald voulut se mettre en marche avec la quatrième colonne, une nouvelle tempête s’éleva; tous les jalons laissés par l’avant-garde disparurent. Les neiges étaient tellement amoncelées entre les glaciers que les guides refusèrent de s’y aventurer. Macdonald se mit à la tête des grenadiers, ramena les guides et les travailleurs sur la trace, et, sondant le premier, il leur fit percer ces murailles de neige. Plus d’un y resta enseveli. Souvent une planche étroite, jetée en travers de gouffres d’une profondeur effrayante, dut servir de passage à toute la colonne.
Tous les obstacles furent surmontés survint une troisième tourmente qui barra la route à la division Vandamme : la même énergie vint à bout des mômes difficultés, et enfin, le 6 décembre, toute l’armée se trouvait dans la vallée de l’Adda, descendant vers le lac de Côme. La dernière journée seule avait coûté à la division Vandamme cent hommes perdus dans les neiges, tombés dans les précipices ou gelés dans la marche.

La campagne d’hiver de 1806-1807 est restée célèbre par les difficultés qu’opposèrent à la marche de la Grande Armée les boues de la Pologne. Napoléon dut s’arrêter et prendre ses quartiers d’hiver dans les premiers jours du mois de janvier 1807 il en fut arraché par une attaque subite de l’armée russe, et c’est encore sous la neige qui tombait du ciel et sur la neige qui couvrait le sol que fut livrée la bataille d’Eylau les troupes y souffrirent beaucoup du froid. Mais rien n’atteignit jamais les horreurs de la retraite de Russie dans la fatale guerre de 1812. L’histoire de cette retraite peut se partager en trois périodes distinctes 1° de Moscou à la Bérésina 2° le passage de la Bérésina 3° de la Bérésina au Niémen.
Pendant la première période commencée le 26 octobre, c’est surtout la neige et le manque de vivres qui firent souffrir l’armée le temps fut d’abord assez doux ; il devint brusquement froid le 7 novembre ; la neige tomba ce jour-là en abondance. L’arrière-garde, commandée par le maréchal Ney, ne put, en avant de Dorogobuge où elle se trouvait, allumer de feu tant le vent était violent. Alors un hiver précoce sévit dans toute sa rigueur. Les hommes qui avaient résisté au froid et à la fatigue, dit le duc de Fezensac dans ses « Souvenirs militaires », succombaient aux tourments de la faim : les uns avaient eu les membres gelés et mouraient étendus sur la neige ; d’autres s’endormaient dans les villages et étaient consumés par les flammes que leurs compagnons avaient allumées. Le 13 novembre, l’arrière-garde arriva à Smolensk, après une marche de sept heures sur le verglas le froid avait été si rigoureux et le vent si violent que, dans les haltes, on ne pouvait rester en place. Plusieurs soldats moururent de froid au bivouac.
Il y eut à ce moment une légère détente dans la température elle n’eut d’autre effet que de rompre les glaces du Dnieper et de la Bérésina pour empêcher le passage de l’armée. Les horreurs sublimes du passage de la Berésina sont encore plus connues que les détails de la retraite. Nombre de soldats et de malheureux fugitifs qui suivaient l’armée y trouvèrent une horrible mort. Ceux qui ne parvenaient pas à percer la foule qui obstruait l’entrée des ponts voulurent se jeter à l’eau, dans l’espoir de gagner plus vite la rive opposée. Ils furent saisis par l’eau glacée et périrent suspendus entre les glaçons. Les héroïques pontonniers qui se plongèrent dans l’eau pour rétablir les ponts effondrés moururent presque tous, et leur illustre chef Eblé y prit le germe de la maladie qui devait l’enlever un mois plus tard.
Après le passage de la Bérésina, le froid sévit avec une rigueur inouïe ; le 6 décembre, au départ de  Molodeczoo, le thermomètre descendit à 38 degrés au-dessous de zéro. La désorganisation de l’armée fut complète. « Quiconque ne l’a pas vu, dit le général Curely, ne peut s’en faire une idée depuis le matin, vers les dix heures, jusque vers trois ou quatre heures du soir elle formait une colonne de sept à dix lieues de longueur sur toute la largeur d’une chaussée ordinaire. Vers les trois ou quatre heures de l’après-midi, elle disparaissait ; chaque individu quittant la grande route pour prendre des chemins de traverse conduisant à des villages plus ou moins éloignés sur la droite ou sur la gauche, s’y couchait et vivait comme il pouvait. Aussitôt que l’arrière-garde voyait l’armée se disséminer, elle faisait halte et prenait position pour empêcher autant que possible l’ennemi d’aller troubler le repos de ces malheureux. »
Trois armées russes escortaient ces tristes débris ; l’armée de Moldavie les suivait sur la même route, l’armée du Nord les flanquait à droite, l’armée principale, commandée par Kutusof, marchait sur leur flanc gauche. Et quelles souffrances ! « On pouvait à peine, dit le docteur Larrey, se tenir debout, et celui qui perdait l’équilibre tombait frappé d’une stupeur glaciale et mortelle. » Malheur à celui qui se laissait gagner par le sommeil, quelques minutes suffisaient pour le geler entièrement, et il restait mort à la place où il s’était endormi. « Des malheureux, dit Curely, la tête égarée par la faim et la souffrance du froid apercevaient un feu à trente ou quarante pas : ils s’arrêtaient, étendaient la main pour se chauffer comme s’ils eussent été près du feu, et tout à coup, tombaient morts. » Quant au bilan de la retraite, le voici : les 1er, 2e, 3e, 4e, 5e, 6e, 7e, 8e et 9e corps, la garde impériale et les quatre corps de cavalerie étaient entrés en Russie à l’effectif total de 430,000 hommes. Sur ce nombre, 10,000 à peine, presque tous malades et éclopés, repassèrent la Vistule au retour.
En arrivant à Marienbourg, le 3e corps, qui lors de la revue passée au départ de Moscou comptait encore 10,000 hommes, était réduit à 130 hommes, commandés par le colonel de Fezensac en tête de ces 130 hommes marchait un tambour du 24e, seul restant des tambours et des musiciens du corps d’armée. Le 4e de ligne, régiment du colonel de Fezensac, n’avait plus que 32 hommes.

Les souffrances endurées par nos soldats pendant les longues nuits du siège de Sébastopol, celles de nos armées de la défense nationale dans le cruel hiver de 1870-1871 sont encore présentes à la mémoire de tous. On se rappelle moins le désastre éprouvé le 3 janvier 1846 dans les défilés du Djebel-ben-Taleb (province de Constantine) par la colonne du général Levasseur. Assaillie tout à coup par un ouragan glacial, accompagné d’une neige très épaisse que chassait un vent des plus violents, cette colonne se dispersa : les hommes marchaient comme au hasard et s’égarèrent de tous côtés. Sur 2,800 hommes, deux ou trois cents à peine arrivèrent à Sétif le 4 au soir : les autres rentrèrent les jours suivants, un grand nombre avaient été recueillis et soignés par les Arabes. La perte réelle monta à 208 hommes ayant péri par l’action immédiate du froid. 500 furent atteints de congélation ; chiffres énormes eu égard à la température qui n’était que de 2 degrés au-dessous de zéro. On attribue ce fait à l’abondance de la neige, à l’humidité et à la violence des vents.

Que conclure de tout cela ? Que les rigueurs de l’hiver ajoutent aux maux ordinaires de la guerre un surcroît d’horreur qui dépasserait l’imagination humaine, si nous ne nous en faisions idée d’après des exemples tels que celui de la campagne de Russie. Il est cependant peu probable qu’à l’avenir les nations engagées dans une lutte à mort reculent devant la rigueur des saisons. Il faut donc que tout dans nos armées soit organisé en vue des prévisions les plus terribles.
L’expérience est là pour nous montrer que le froid éclate souvent à l’improviste, comme il le fit pendant la retraite de Moscou.

Général THOUMAS.

 

Source : Le Temps – Supplément au journal – La vie militaire – 29 janvier 1891
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k232816r.image

 

Quelques apports bibliographiques :

Histoire des quatre dernières campagnes du maréchal de Turenne en 1672, 1673, 1674 et 1675, enrichie de cartes et de plans topographiques, dédiée et présentée au roi par M. le chevalier de Beaurain – 1782
http://books.google.fr/books?id=zYfVbZKUpFwC&hl=fr&pg=PP9#v=onepage&q&f=false

Hiver 1870-1871
http://www.meteo-paris.com/chronique/annee/1870-1879
http://www.meteo-paris.com/chronique/?d=1870-1879
http://www.meteo-paris.com/almanach

Nouveau Dictionnaire Historique ; Ou Histoire Abrégée De tous les Hommes qui se sont fait un nom par des Talens, des Vertus, des Forfaits, des Erreurs – Louis Mayeul Chaudon – 1789
Retraite de Prague en 1742
http://www.1789-1815.com/1742.htm

Le Maréchal de Belle-Isle, Charles-Louis-Auguste Foucquet, comte de Belle-Isle, voir page 694 la retraite de Prague :
http://books.google.fr/books?id=JcJMAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

Le service de santé pendant la campagne de Bohême (1742-1743) - Médecin Colonel des Cilleuls, in Revue du Service de santé militaire, 1939
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1946_num_34_116_10899_t1_0103_0000_1

France militaire : histoire des armées françaises de terre et de mer de 1792 à 1833 – Abel Hugo – 1836
Page 160 : 1800-1801 – Italie – Campagne d’hiver – Passage du Splugen – Bataille de Pozzolo
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k28954q/f168

Souvenirs militaires de 1804 à 1814 (4e édition)  par M. le duc de Fezensac
Campagne de Russie en 1812, page 217 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2014709/f215.image

Tourmente de neige dans les défilés du Djebel-ben-Taleb le 3 janvier 1846
Historique du 3e régiment de tirailleurs algériens – Lucien Darier-Chatelain
Pages 40, 41
http://www.archive.org/details/historiqueduerg00darigoog

Les mémoires du Marquis de Laurent Gouvion Saint-Cyr :
Dont la campagne de 1794 sur le Rhin à la page 150 :
« l’hiver terrible, le plus rigoureux du siècle », « le Rhin gela au point de pouvoir porter les plus lourdes voitures ; il n’y avait par conséquent plus de barrières entres les troupes qui défendaient les bords du fleuve depuis Mayence jusqu’à Basle et l’ennemi, à qui il était facile de se porter sur nos derrières en forçant ce mince cordon quelque part ; ce qui aurait anéanti peut-être une armée aussi affaiblie que l’était celle devant Mayence».
http://books.google.fr/books?id=pQwO4O_33OUC&hl=fr&pg=PR4#v=onepage&q&f=false

 

Ouvrage récent sur l’armée et la météo :

PAGNEY Pierre (2008) – Le climat, la bataille et la guerre : des conflits limités aux conflits planétaires. Paris, L’Harmattan, 314 p.

http://www.stratisc.org/Lettre%2019.pdf

http://www.erudit.org/revue/cgq/2009/v53/n148/038153ar.pdf

http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=HER_140_0065

 

Un article qui date de 1921/1922 paru dans « Mémoires de la Société d’agriculture, sciences, belles-lettres et arts d’Orléans » dont l’auteur est l’Abbé Frédéric Weill, professeur à l’école Sainte-Croix, 19 rue du Colombier, Orléans.
Un service scientifique aux armées pendant la guerre – La météorologie – Par M. L’Abbé Weill.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5419018q/f77.langFR

 

 

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